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Une bataille dans la guerre de classes

Editorial de Partisan n°216 (novembre/décembre 2007)

Il faudra se souvenir, pour en tirer toutes les conséquences. Le rôle de « partenaire social » et d’ « interlocuteur privilégié » suppose de faire la preuve de son sens de la responsabilité, mais exige aussi que la maîtrise de la situation ne vous échappe pas et, devenant nationale, ne devienne politique. En clair, la direction confédérale CGT est contre la grève générale, contre le « tous ensemble » et la lutte classe contre classe.
On l’avait deviné, direz-vous. Mais les choses seraient simples s’il suffisait d’être pour, là où Bernard Thibault est contre. Car, comme il est écrit à la fin du Manifeste de Karl Marx : Les communistes « combattent pour les intérêts et les buts immédiats de la classe ouvrière ; mais dans le mouvement présent, ils défendent et représentent en même temps l’avenir du mouvement ». L’immédiat et l’avenir, en même temps !
L’immédiat, c’est la question de la grève générale. La jonction possible, à partir de la journée du 20 novembre, entre retraite et pouvoir d’achat, étudiants et travailleurs, avocats et sans-papiers. Face à la bourgeoisie qui attaque tous azimuts, les luttes se multiplient. Elles convergent vers la même cible politique. Car Sarkozy et Fillon ont un programme général qu’ils développent dans tous les domaines, économie, Etat, santé, éducation, idéologie, immigration… : moderniser la France impérialiste pour l’adapter à la période de la mondialisation généralisée, la repositionner dans la guerre économique planétaire, avec des gains de productivité, la flexibilité de la main-d’œuvre, etc.
Face cette politique capitaliste, les militants ouvriers en restent trop souvent à la lutte syndicale, à l’immédiat. Alors que l’essentiel, la boussole dans les luttes immédiates elles-mêmes, c’est la vision d’ensemble. Quel est l’avenir de nos luttes ? A la politique bourgeoise capitaliste et impérialiste, on ne peut opposer que la politique ouvrière, communiste et internationaliste. Si on n’a pas cette ligne politique, même à petite échelle, même avec une petite organisation, on accepte de fait le capitalisme, que l’on essaie de limiter, de corriger. Sans y parvenir jamais. Voyez la Gauche !
Une fausse solution consiste à appeler « politique » et « parti » ce qui, au fond, ne sort pas de l’immédiat. Un parti « des luttes », menant un politique « anti-capitaliste », prônant la grève générale mais laissant au vestiaire les notions qui font peur : communisme, révolution... Vous avez reconnu l’appel lancé par la LCR et Olivier Besancenot. Pour nous, cet appel ne répond malheureusement pas à ce dont nous avons le plus besoin. Malgré la volonté affichée de mettre une croix sur le PS, pour reconstruire une « vraie Gauche à 100% », il ne peut que nous y ramener… au deuxième tour.
Ce dont nous avons besoin, c’est d’une politique qui en soit une ! Notre lutte syndicale doit donner une priorité aux revendications unifiantes : 37,5 annuités pour tous, c’est ça « l’équité » ! Et à l’avenir, pour ne pas pénaliser en particulier les femmes et les immigrés : la retraite pleine et entière à 55 ans pour tous sans aucune condition de nombre de trimestres.
La politique communiste inclut par exemple une référence à la révolution russe d’octobre 1917 : le parti bolchevik a su, il y a exactement 90 ans, transformer la grève générale en prise du pouvoir.
Bernard Thibault est contre la lutte tous ensemble. Il est aussi, vous pouvez en être certains, contre une nouvelle révolution ! Et l’un ne va pas sans l’autre. L’un explique l’autre : il est réformiste. Nous sommes, nous, pour la grève générale, car nous sommes communistes révolutionnaires.
Novembre 2007 est une bataille de plus dans la guerre de classes. Nous ne voulons pas seulement gagner une bataille, nous voulons la gagner dans l’immédiat, et, dans l’avenir, gagner la guerre !

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A lire dans Partisan n°216

- Édito : Une bataille dans la guerre des classes
- Europe : Non à l’Europe-Sarko !
- Immigration : Droit au séjour - Manuel Vals...
- Universités : Un chantier au service du capitalisme
- Emploi, chômage : Conférence sur l’emploi... flexible et précaire
- Gouvernement : "Ouverture", la Gauche est au gouvernement
- Répression : NPCI - Talibé Kébé - Répression à Vienne
- International : 9e Conférence ICMLPO
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