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Elections 2007 : déclaration de l’OCML-VP
Editorial de Partisan n° 211 - mars 2007
Faire barrage à la bourgeoisie !
Pour les ouvriers comme pour tous les travailleurs, le problème, c’est de faire barrage aux attaques du patronat et du gouvernement : attaques contre l’emploi, contre le pouvoir d’achat, contre les retraites, contre la jeunesse, contre la liberté d’immigration, etc. Sur toutes ces questions, de notre point de vue de travailleurs, Gauche et Droite ne sont que deux manières légèrement différentes, et souvent semblables, de gérer les affaires du capitalisme. Comme l’ont montré 20 ans d’alternance.
Personne n’ignore la manière de Nicolas Sarkozy. Ses déclarations et ses interventions policières provocatrices dans les banlieues, le GIGN contre les grévistes de la SNCM, l’état d’urgence à la fin de 2005, la répression contre les militants, les reconduites à la frontière de travailleurs et d’enfants immigrés, la visite amicale à George Bush, etc. Mais qu’a fait la Gauche ?
De 1981 à 2002, la Gauche a eu le temps de faire ses preuves. Jamais notre pouvoir d’achat n’a autant plongé. Les licenciements, le chômage et la précarité ont explosé, mais aussi les profits, la Bourse et les grandes fortunes. Tous les travailleurs sans-papiers n’ont pas été régularisés, une minorité l’a été, et tous ont été fichés, ce qui n’a pas mis fin à la précarité et aux expulsions. Mitterrand s’est rangé aux côtés de George Bush père dans la guerre contre l’Irak en 1991. Etc.
Le Pen se dit anti-système contre la Droite et contre la Gauche. Mais tout le programme du Front National est au service des riches et des patrons. Sa spécialité est de cultiver ouvertement la division entre travailleurs, français et immigrés.
Le PS et l’UMP sont deux partis bourgeois, de même que l’UDF ou le FN. Nous ne choisirons pas l’un contre l’autre. L’arnaque Royal est tout autant dirigée contre les travailleurs que la matraque Sarkozy. Le résultat sera le même. Nous disons NON aux partis bourgeois !
La nouvelle Gauche n’est pas anti-capitaliste
La Gauche « anti-libérale » a posé le problème de la rupture avec la Gauche bourgeoise, mais ne l’a pas réalisée. Le tabou des Collectifs anti-libéraux (avec José Bové, Marie-George Buffet, etc.) était la question du vote au deuxième tour. L’appel au report des voix en faveur du PS est incontournable pour le PCF, car il conditionne tous les marchandages de circonscriptions aux législatives en juin et aux municipales en 2008. Le PCF soutient nos luttes pour mieux nous proposer ensuite son débouché électoral, échanger alors son crédit de voix contre le maintien de son groupe parlementaire et d’un certain nombre de fiefs locaux. Tel est le secret du « sectarisme » du PCF, que lui reprochent les autres anti-libéraux. La Gauche anti-libérale est le réformisme d’aujourd’hui. L’anti-libéralisme n’est pas l’anti-capitalisme. C’est l’utopie d’un capitalisme régulé et contrôlé par l’Etat.
Nous devons avoir notre politique et nos organisations, indépendantes de la classe dirigeante capitaliste. Cette indépendance politique passe aussi, dans nos rangs de travailleurs, par le rejet du réformisme, qui est acceptation du capitalisme, de son Etat, et des partis bourgeois.
Faire vivre notre démocratie
La démocratie actuelle repose sur l’abandon de nos intérêts dans les mains de députés, ministres et autres élus, qui parlent à notre place, au nom d’un intérêt général qui se retourne contre nous. La démocratie bourgeoise organise des votes, mais elle organise surtout la passivité. Les hommes et les femmes qui se présentent ont besoin de nos voix, mais ils ont peur de nos actions. Ils nous flattent pour mieux nous endormir.
La vraie démocratie pour nous, aujourd’hui, ce ne sont pas ces élections, c’est la lutte des classes. C’est la démocratie que nous faisons vivre dans nos luttes, dans nos syndicats, nos associations, et dans notre organisation politique. Nous ne vivrons pleinement la démocratie que lorsque nous aurons imposé un pouvoir ouvrier.
Les « émeutes » de novembre 2005 et la lutte « anti-CPE » de 2006, par exemple, ont plus fait pour poser la question du chômage des jeunes et donner un coup d’arrêt aux contrats précaires, que ne feront jamais tous les gouvernements de « gauche ». Ce à quoi il nous faut travailler surtout, c’est à la construction d’une organisation anti-capitaliste et anti-réformiste, un parti communiste révolutionnaire. VP-Partisan y travaille, travaillons avec VP-Partisan !
En l’absence de candidat se réclamant du communisme et de la classe ouvrière, au deuxième tour des présidentielles par exemple, nous préférons le vote blanc ou nul à l’abstention. Au premier tour, nous avons appelé dans le passé à voter Lutte Ouvrière et nous continuons à le faire. Nous avons de sérieux désaccords avec cette organisation, qui répand des illusions sur la possibilité d’un contrôle ouvrier sur le capitalisme, sur la possibilité d’exproprier des entreprises dans le cadre du système actuel (celles qui font des profits et qui licencient), etc. Mais nous nous reconnaissons dans une partie de son discours, sa dénonciation du capitalisme, de la Gauche, son refus de voter Chirac en 2002, sa défense d’un camp des travailleurs.
- Notre programme : trois exemples
• Il y a un consensus droite-gauche pour nous dire que les licenciements et la précarité sont inévitables, et qu’il faut les aménager sous la forme d’une « sécurité sociale professionnelle ».
Non ! Non aux licenciements, et non au capitalisme ! Non au « contrat unique » de la précarité ! Pas de salaires en-dessous de 1500 euros net ! Un logement décent pour tous ! A travail égal, salaire égal, dans le monde entier !
• Il y a un consensus droite-gauche pour nous dire que « la France ne peut pas accueillir toute la misère du monde », que l’immigration doit être « choisie ».
Non ! L’impérialisme français répand la misère dans le monde ! Et ce n’est pas aux patrons de choisir, c’est aux travailleurs ! L’internationalisme, c’est notre force. La carte de dix ans renouvelable pour tous les sans-papiers ! Libre circulation pour tous les travailleurs !
• Il y a un consensus droite-gauche pour se féliciter du rôle pacifique de « la France dans le monde », qui s’opposerait en particulier aux Etats-Unis.
Non ! « La France » en Afghanistan, en Irak, comme en Côte-d’Ivoire et au Liban, etc., c’est la défense des intérêts de Total, Bouygues et compagnie. Troupes françaises, hors du Liban, hors d’Afghanistan, hors d’Afrique ! Annulation de la dette des pays dominés !
Le capitalisme n’a pas d’autre perspective que l’exploitation, l’injustice, la destruction de l’environnement et la guerre. L’avenir de l’humanité passe par le pouvoir ouvrier, c’est le socialisme. Pas la caricature qu’en ont été les pays de l’Est, mais un socialisme où les travailleurs auront leur mot à dire sur tous les problèmes, où les spécialistes ne décideront plus en notre nom et contre nous.
Pour cela, il nous faut un vrai parti communiste, VP-Partisan travaille à sa construction, travaillons avec VP !
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