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Les femmes afghanes ne se soumettront JAMAIS à la plus misogyne des organisations inhumaines

Déclaration de RAWA à l’occasion de la Journée internationale de la femme

(traduction OCML VP)

(La déclaration mise en page en pdf, pour diffusion sous forme d’un petit tract 4 pages format A5)


Les femmes afghanes, retenues en captivité par le groupe le plus misogyne et le plus inhumain de l’histoire de notre pays, en raison de la trahison et des crimes commis pendant 20 ans par les Etats-Unis, l’OTAN et leurs mercenaires afghans, vivent une époque cruelle et odieuse. Les conditions actuelles prouvent que le monde les a une fois de plus complètement oubliés. À la veille de la Journée internationale de la femme, une campagne de grande envergure en faveur des femmes afghanes était attendue dans le monde entier, mais en raison de la crise ukrainienne et du conflit entre les superpuissances militaristes opposées, le cas de l’Afghanistan, et surtout de ses femmes, est une fois de plus devenu complètement indifférent.

La répression des manifestantes, leur captivité et les aveux forcés de plusieurs d’entre elles indiquent que les Talibans sont tout à fait terrifiés par le pouvoir et la mobilisation politique des femmes et tentent d’étouffer leurs actions en faveur de la justice en utilisant toutes les méthodes fascistes et sauvages. Mais tout comme les femmes afghanes ont porté le poids de plus de 40 ans de guerre et de terreur, elles en veulent profondément aux auteurs de la barbarie et de la tyrannie et ne succomberont pas facilement à la pression, à l’oppression et à la retenue des Talibans.

Les exécutions sur le terrain, les lapidations, les passages à tabac, l’humiliation déchirante des artistes et des musiciens, la violation de la vie privée des gens et les inspections de maison en maison de type khalqi [1], la fouille des téléphones portables et autres appareils électroniques au grand jour, les punitions médiévales telles que le rasage de la tête des jeunes au seul motif qu’ils portent le drapeau tricolore du pays, les pendaisons des opposants sous le nom de "kidnappeurs" et de « Daech », les exécutions de jeunes pour des "crimes" tels que l’écoute de musique, etc. ont mis à nu tout le fascisme des Talibans, montrant que, contrairement aux déclarations des fraudeurs et des traîtres et de leurs maîtres pakistanais et occidentaux, ce groupe de l’âge de pierre n’a pas opéré le moindre "changement" et, surtout, qu’attendre un changement d’une armée de kamikazes est tout simplement futile et illusoire.

Les Talibans, qui servent de force de réserve aux colonialistes, ont capturé notre nation et imposent les restrictions les plus inhumaines à notre peuple avec barbarie et la force des baïonnettes.

Bien que les États-Unis et leurs alliés aient apparemment imposé des sanctions aux Talibans et ne semblent pas les reconnaître, ils cherchent secrètement à les renforcer et à les soutenir, essayant de sauver leur ridicule "émirat" de l’effondrement se mettant aux ordres de leurs sous-fifres. Bien que les États-Unis et l’OTAN aient retiré leurs troupes d’Afghanistan, leurs jeux et interventions sinistres visant à transformer l’Afghanistan en un centre de terrorisme se poursuivent sérieusement, et au cours des six derniers mois, Daech et d’autres gangs terroristes se sont librement réorganisés.

Toute la pression de l’Occident se résume à la formation d’un "gouvernement inclusif". Par "inclusif", ils entendent placer dans le régime des Talibans un certain nombre de personnes diplômées Fulbright [2] auxquels les États-Unis et l’OTAN font confiance et c’est tout, ce qui n’apportera pas le moindre changement dans la nature de leur système ignorant et oppressif. Nous assistons maintenant à l’inclusion dans le sanglant « émirat » des Talibans d’anciennes figures corrompues telles que Abdul Sattar Saadat, Nazir Kabiri, Latif Nazari et d’autres. Dans le même temps, nous ne devons pas oublier le rôle perfide et les intentions dangereuses des djihadistes fugitifs et de leurs intellectuels sauvages qui, en référence au régime haï du "Welayat-e Faqeeh" de l’Iran battent le tambour du "séparatisme" et de l’ethnicisme renaissant, et donnent pratiquement une façade aux Talibans sanguinaires. Ils ne sont pas fondamentalement différents des Talibans et s’efforcent sans vergogne de conclure un accord avec ces oppresseurs. Les réunions d’un certain nombre de chefs djihadistes détestés avec leur maître pakistanais, le chef de l’ISI en Turquie, les réunions d’Ahmad Massoud et d’Ismail Khan sous la supervision de la "VEVAK" (Infamante agence de renseignement d’Iran) en Iran, etc. montrent les compromis honteux en coulisses. Le résultat de telles collusions peut être n’importe quoi, sauf l’affaiblissement des chaînes qui emprisonnent notre peuple.

Pendant vingt ans, les entreprises médiatiques occidentales ont décoré une poignée de femmes afghanes au service des envahisseurs américains et de l’OTAN et les ont utilisées pour couvrir les crimes, les trahisons et la tragédie des droits des femmes en Afghanistan. Maintenant que les États-Unis et leurs alliés, par l’intermédiaire des Talibans, veulent réaliser leurs plans subversifs et terroristes et servir leur stratégie régionale, ils recrutent à nouveau les femmes les moins conscientes vivant en Europe, comme Diva Patang [3], pour présenter l’"émirat" des kamikazes comme une force nationale. Heureusement, la grande majorité des Afghans sur les médias sociaux l’ont détestée. Les femmes braves et courageuses doivent avant tout tracer une claire ligne rouge entre elles et celles de l’ennemi formé à l’espionnage et les expulser de leurs rangs. Sans le déguisement de ces perverses méprisables, un mouvement féminin rugissant ne peut pas se lever.

Alors que les bourreaux au pouvoir cherchent à supprimer la moindre protestation publique et les voix de la libération, les femmes afghanes et tous les éléments et forces défendant la démocratie et l’anti-fondamentalisme doivent tirer les leçons des soulèvements révolutionnaires d’autres nations soumises en adoptant des tactiques de mobilisation secrètes. Ils ne laisseront pas le champ libre aux terroristes talibans. Ceux qui sont vertueux doivent être prêts à affronter toutes les épreuves, l’emprisonnement et la torture. A la suite de la tradition des grands révolutionnaires d’Iran, de Turquie et d’autres pays, depuis l’intérieur des terribles cellules des chambres de torture, l’indomptabilité et la résistance peuvent conduire au succès du mouvement révolutionnaire et au renforcement de l’esprit militant dans l’ensemble de la société.

Nous pensons que la lutte contre le terrorisme serait incomplète sans la lutte contre l’impérialisme et ses idéologies. Quarante ans de trahison de la Maison Blanche et de ses mercenaires fondamentalistes ou non ont prouvé par l’expérience au peuple afghan qu’une patrie ne peut être sauvée en s’appuyant sur une puissance extérieure et ses marionnettes. Ce n’est qu’avec le slogan de la mort au fondamentalisme et à l’impérialisme, sous la bannière de la démocratie laïque, que nous pourrons surmonter ce désastre catastrophique et ouvrir la voie à une indépendance politique et économique totale, à la liberté et à la justice sociale. Les femmes afghanes doivent être à l’avant-garde de cette grande lutte, car elles ont montré dans la pratique qu’elles avaient le potentiel et la détermination nécessaires à une si grande cause. Bien que nous n’attendions pas la moindre chose des gouvernements occidentaux en guerre et des dirigeants des pays voisins impliqués en Afghanistan, nous appelons les forces progressistes, les organisations de défense des droits des femmes, les personnalités progressistes et les militants pour la paix à se ranger du côté des femmes et du peuple misérable d’Afghanistan et à dévoiler et condamner les interventions de leurs décideurs.

Maintenant que les États impérialistes et les marchands d’armes meurtriers ont transformé la planète en un dépôt de poudre à canon à la veille d’une nouvelle guerre mondiale, il est de la responsabilité de chaque être humain conscient de chercher à relancer le mouvement international anti-guerre et anti-impérialiste. Si les peuples des grands pays impérialistes ne s’acquittent pas de cette tâche, les super-capitalistes conduiront le monde à la destruction complète de l’avenir humain à leur propre profit.

L’Association révolutionnaire des femmes d’Afghanistan (RAWA) estime que le 8 mars est le jour où il faut lancer un appel à la justice et renouveler l’engagement à organiser une lutte sérieuse et unie des femmes pour éradiquer les racines de l’oppression et de l’injustice dans cette société patriarcale. Ne laissons donc pas la réaction et l’impérialisme prendre cette journée en otage, la vider de son contenu combatif au point de faire du tapage et d’exprimer un faux amour aux femmes pour cacher leur nature misogyne. Unissons-nous et mettons fin à l’oppression sexiste par des revendications progressistes et radicales.

Association révolutionnaire des femmes d’Afghanistan (RAWA)
8 mars 2022

[1« khalqi » : en référence à la fraction Khalq du soi-disant parti communiste afghan (PPDA) à la fin des années 70. De sinistre mémoire (NdT)

[2« diplôme Fulbright » : il s’agit d’une filière universitaire validée par l’OTAN et l’Europe, pour le contenu de formations diplômantes (NdT).

[3Diva Patang : ancienne présentatrice vedette du journal télévisé (NdT)

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