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Education : Les caisses ne sont pas vides pour tout le monde !
Partisan N°246 - Avril 2011
Lorsqu’on sait que le petit Louis, le dernier de Sarkozy, est scolarisé depuis septembre à Dubaï, l’affaire s’éclaire d’un jour nouveau.
Pendant que Le gouvernement ratiboise les effectifs des profs, Sarkozy veut imposer une réforme géniale. Il a décidé d’offrir aux expatriés la gratuité des écoles et lycées français de l’étranger. Ces écoles très cotées étaient jusqu’à présent payantes. En tout 160 000 élèves y sont scolarisés, dont 80 000 français. Sous la tutelle du Quai d’Orsay, chaque établissement fixe assez librement ses tarifs et cela atteint des sommets : 5 500 € l’année à Tokyo, 6 500 € à Londres, 15 000 € à New York et 17 000 €, le record, à San Francisco.
Environ un quart des élèves français bénéficient d’une bourse. Mais pour Sarkozy, ce n’était pas assez. Depuis l’an dernier et à la demande expresse de l’Élysée, l’État prend en charge l’intégralité des frais de scolarité des élèves français de terminale. A la rentrée de septembre, ce sera le tour des premières, puis des secondes l’an prochain, et ainsi de suite. " J’aurais pu commencer la gratuité par la maternelle, a expliqué Sarkozy, le 20 juin dernier, devant la communauté française d’Athènes, mais j’ai voulu commencer par l’année la plus chère pour que vous puissiez constater la générosité des pouvoirs publics français."
Générosité pour qui ? A Londres, l’une des familles concernées par ce généreux cadeau déclare plus de 2 millions d’euros de revenus annuels. Et deux autres gagnent plus d’un million.
Jusqu’alors, une partie du financement était assurée par des grandes entreprises françaises désireuses d’attirer leurs cadres vers l’étranger. Ces boîtes, comme Darty ou Auchan, rentrent déjà leur chéquier... L’Agence française de l’enseignement à l’étranger a simulé le coût de cette plaisanterie mais s’est bien gardée d’en publier le résultat. Lequel est tout de même tombé dans les palmes du "Canard Enchaîné". D’ici dix ans, appliquée du lycée jusqu’au CP, la gratuité coûterait à l’État la bagatelle de 713 millions d’euros par an !
Eh oui, les caisses de l’État ne sont pas vides pour tout le monde.
(transmis par un lecteur)

