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La planète n’a qu’un seul avenir positif, il faut que ce soit clair !

Partisan N°247 - Mai 2011

La situation, en France comme à l’international, est plombante. C’est la centrale de Fukishima Daiichi au Japon, alors que la France est le pays le plus nucléarisé par habitant, et le champion de la relance d’une nouvelle génération de réacteurs... L’armée française en guerre en Côte d’Ivoire et en Libye, on en oublie presque les 4000 soldats en Afghanistan ; et la situation en Palestine... Le sauvetage financier de l’Etat portugais, pour nous rappeler que la crise du capitalisme en Europe comme ailleurs ne fait que commencer et que les travailleurs n’ont pas fini d’être attaqués dans leurs conditions de vie et de travail.
Bien sûr il y a des luttes. Toyota Valenciennes, Carrefour et bien d’autres. Mais surtout, il y a les révolutions arabes. Ne les minimisez pas, comme le font les médias bourgeois, en disant que la situation de ces pays — la Tunisie, l’Egypte — était différente de la nôtre, et qu’au fond ils veulent être comme nous, démocratiques. Leurs premières revendications sont : du travail, et non à la vie chère. Et — c’est l’essentiel — ils ont montré la voie à suivre, la méthode qui fait que ce qui paraissait un rêve la veille devient tout-à-coup possible.

La révolte, si elle est profonde, obstinée, se transforme en révolution. Et pourtant, cette constatation de Marx à propos de la révolution française de 1848 semble s’appliquer à la Tunisie, à l’Egypte ou à la Libye d’aujourd’hui : « Les masses prolétariennes n’avaient pas encore, après la victoire, absolument aucune idée claire de la voie à suivre. » Une idée claire de la voie à suivre, est-ce que ce n’est pas ce qu’on appelle habituellement un programme ? Pourtant, plus que d’un programme communiste détaillé aujourd’hui, ce qui nous manque surtout, c’est que les « masses prolétariennes  » en aient une « idée claire ».
Nous ne sommes plus en 1848. Marx, Lénine, Mao et une longue expérience de révolutions prolétariennes et de leurs échecs est passée par là. Nous avons les grands axes du programme ouvrier : remplacement de la propriété privée des moyens de production par une propriété collective, remplacement de la concurrence capitaliste par la coopération socialiste, remplacement du pouvoir d’Etat bourgeois par celui des comités de travailleurs, direction politique d’une Internationale Communiste, etc. Nous avons même tout un tas de points de programme dans des domaines précis.

Deux exemples.
- En 1986, la cellule Alstom de Voie Prolétarienne travaille sur l’électro-nucléaire. Et notre organisation affirme :
La classe ouvrière, les peuples du monde ont besoin d’une énergie abondante et peu couteûse. Nous sommes pour le développement de la production de l’électricité, suivant les grands axes suivants :
. décentralisation de la production ; adaptation aux besoins réels de chaque pays ; suppression des énormes pertes dues au transport de l’électricité sur des centaines de kilomètres.
. lutte contre tous les gaspillages ; trouver à chaque fois la forme d’énergie la mieux adaptée.
. aller vers la gratuité de l’électricité.
. protéger la santé et la nature ; en particulier, arrêt immédiat des programmes nucléaires tant que les problèmes des déchets radioactifs, de la sécurité des centrales, ne sont pas résolus.
. rompre avec la domination impérialiste, en particulier dans le pillage des matières premières.

- Deuxième exemple, l’internationalisme. Notre plate-forme politique (fin du cahier 1) déclare : « L’alternative, ce serait : Aux destructions et au pillage dans les pays dominés, opposer l’égalité des nations. Reconnaître la responsabilité de l’impérialisme dans l’inégalité du développement et la nécessité de la compenser.
A la division, au racisme et au chauvinisme, opposer l’unité internationale des exploités dans le combat contre le camp international des bourgeois... »

Ce sont des luttes dès maintenant, pour le retrait des troupes françaises et de tous les intérêts économiques impérialistes, Areva au Niger, Total en Algérie et en Birmanie, les chantiers de Bouygues et de Véolia, les hypermarchés de Carrefour, etc, etc. C’est aussi la libre circulation des travailleurs et la régularisation de tous les sans-papiers.

Marx, Lénine et Mao nous indiquent les grands axes de la voie à suivre aujourd’hui : c’est loin d’être clair pour toutes les « masses prolétariennes » ! Seule une minorité peut avoir, aujourd’hui, une idée de la voie à suivre, une minorité que nous nommons avant-garde car c’est elle qui montre la voie.

Camarades, avons-nous, tous et chacun, une idée claire de ce qu’il faut faire aujourd’hui, de ce qu’il faut faire quand la révolte éclate, et de la voie à suivre après la victoire ? Etudions ensemble, additionnons nos expériences, militons d’une manière organisée. Car le programme communiste ne pèsera dans la balance de l’histoire que par les hommes et les femmes qui le porteront ensemble.

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