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Menaces de déchéance de la nationalité : une attaque contre les prolétaires

Partisan N°247 - Mai 2011

Le gouvernement de Sarkozy voulait retirer la nationalité française aux « tueurs de policiers », faisant une distinction, comme le FN, entre « français de souche » et « français par acquisition ». Il a dû renoncer... mais les précédents sont éloquents.

A l’origine, la déchéance de nationalité visait les Français qui pratiquaient la traite des esclaves. A partir de 1917, ce sont les doubles nationaux qui ont choisi le camp de l’Allemagne durant la première guerre mondiale. A partir de 1927, la situation change, la France donne massivement la nationalité française à des étrangers, car le gouvernement a peur de la concurrence de la démographie en Allemagne. En échange, une clause de sauvegarde est votée, qui prive les doubles nationaux de la nationalité en cas où ils porteraient atteinte à la sureté de l’Etat. Ce sont les syndicalistes et les communistes qui sont visés.

Par exemple en 1934, un responsable de la CGT-Unitaire et membre de la direction du Parti Communiste, Thomas Olszanski, est dénaturalisé. Son tort est d’avoir organisé les grèves dans les mines du nord de la France. C’est cela, la sûreté de l’Etat pour les bourgeois, organiser les grèves ouvrières !

La dénaturalisation sert aussi au gouvernement de Vichy. Il abolit le décret Crémieux qui accordait la nationalité française aux Juifs d’Algérie. C’est aussi la remise en cause de toutes les naturalisations obtenues depuis 1927. Durant la guerre le gouvernement de Vichy supprime la nationalité à 15 000 personnes (des Juifs, des résistants, des petits délinquants...). On retrouve là des propositions qui sont dans le programme du FN et d’une partie de la droite.
A la Libération, ceux qui ont perdu la nationalité retrouveront leurs droits.
En pleine guerre froide, le gouvernement a la tentation de supprimer la nationalité à des communistes ou des syndicalistes « naturalisés » fauteurs de troubles. Cette tentation ne sera pas suivie d’effets.
La bourgeoisie menace de déchoir de la nationalité celles qui portent la burqa, leurs maris, les « trafiquants de drogue ». Dans la foulée il menace de suspendre les allocations des parents en cas d’absentéisme scolaire...

Toutes ces mesures démagogiques visent les classes populaires. L’idée est de diviser entre ceux qui suivent la loi bourgeoise et les mauvais citoyens. Ceux qui viennent d’obtenir la nationalité devraient se tenir à carreau, ne pas faire de politique, ils seront des citoyens précaires. Cette politique de division semble échouer. Les grèves sur les retraites ont mis en avant la solidarité de classe contre la division entre « bons et mauvais citoyens ».
Derrière le masque des « bons citoyens » se cache la bourgeoisie réactionnaire. Les communistes doivent s’opposer à toute remise en cause de la nationalité, quelles que soient les causes invoquées.

Valentin

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