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2012 : Non ! Nous regrouper : OUI !

Partisan N°248 - Juin 2011

Ils préparent leur relève...

Voilà partie la course à l’Elysée. Pas une semaine, pas une journée sans un scoop, sans un(e) candidat(e), sans un coup fourré ou une petite phrase. Et nous allons encore subir ce cinéma pendant douze mois ! Nos exploiteurs, les bourgeois, sont en train de sélectionner celui des hommes politiques qui les représentera au mieux pour la période à venir.
Mais la relève, ce n’est pas vraiment le changement dans le contenu. Ils sont tous d’accord sur le chauvinisme et le patriotisme, le drapeau français et la Marseillaise, le Fabriquons français. Ils sont tous d’accord pour intervenir en Libye, en Afghanistan, en Côte d’Ivoire. Quelle que soit la future équipe gouvernementale, on ne touchera pas aux retraites, on se contentera de quelques liftings médiatiques. Ils sont tous d’accord pour soumettre l’accueil des sans-papiers aux nécessités de l’économie nationale. Et ainsi de suite...
Au fond, ils sont tous persuadés que le capitalisme, c’est la seule issue possible. Alors, après, il y a les durs, il y a les mous, il y a les menteurs, et les naïfs qui croient à un capitalisme à visage humain, au développement durable ou autres balivernes. Mais pour tous, l’ouvrier doit rester ouvrier, soumis dans tous les aspects de sa vie à la guerre économique mondiale, aux conséquences de la productivité dont on va au mieux seulement tenter de limiter les effets.

Aujourd’hui, c’est le grand calme !

Depuis l’échec du mouvement des retraites, plus beaucoup de mouvements, seulement le retour aux luttes locales éparpillées, même radicales. Peu de monde le 28 avril sur la pénibilité, peu de monde le 1er Mai, tout le monde semble attendre 2012 et les élections. Alors qu’il y aurait de quoi dire, de quoi se révolter !
Lors du rassemblement à Compiègne le 3 mai, Xavier Mathieu a décrit le monde de barbares dans lequel on nous enchaine chaque jour un peu plus : « Ce système capitaliste voudrait que l’on laisse le choix et les conditions de notre existence au MEDEF et ses adhérents, les entreprises du CAC 40 ; voudrait qu’on abandonne notre Sécu et nos retraites à MALAKOFF MEDERIC spécialiste des systèmes par répartitions et, comme tout le monde le sait, propriété de Guillaume Sarkozy, frère de l’autre ; voudrait qu’on vende nos paysans et l’agriculture à MONSANTO, BASF et la FNSEA ; ils voudraient qu’on laisse la paix dans le monde gérée par Serge DASSAUT ; que l’électricité soit léguée à EDF et AREVA, et leurs centrales nucléaires sans risque comme l’étaient prétendument celles du Japon ; l’énergie abandonnée à TOTAL et ses forages de gaz et de pétrole de schiste ; qu’on confie notre santé au triste et célèbre SERVIER et à AVENTIS ; l’éducation de nos enfants confiés à TF1, et enfin la sauvegarde de la planète de nos enfants entretenue par tous ceux cités avant, ainsi qu’à des pseudo-scientifiques en mal de reconnaissance tels que Claude ALLEGRE. » Avec la pêche qu’on lui connait, il se plaçait dans la
continuité de la résistance prolétarienne, depuis la Commune de Paris au Larzac et à la lutte des sidérurgistes, en passant par la Résistance et Mai 1968.

Mais l’heure n’est plus à pleurer sur les dégâts.

Le problème est bien posé, c’est le capitalisme - mais ce qui manque c’est la solution. Enfin, NOTRE solution, pas celle qu’on nous propose, 2012, plus ou moins radicale selon l’étiquette, plus ou moins « 100% vraiment à gauche »... Pour nous, il ne s’agit pas de la résistance éternellement renouvelée dans un combat sans fin, en rester à limiter les dégâts, pour au final se résigner à sou- tenir des réformistes supposés être moins catastrophiques... « Tout sauf Sarkozy », et voilà Aubry ou Hollande, sans même parler de l’épouvantail Le Pen.
La solution, NOTRE solution, c’est un autre monde dirigé par et pour nous, les prolétaires. C’est une perspective lointaine, peut- être, mais au moins c’est une vraie perspective.
Notre solution, elle commence par rompre radicalement avec le capitalisme et ses règles du jeu, avec toutes les illusions réformistes d’une exploitation à visage humain, moins brutale, plus « soft ». A gauche comme à droite, ils sont pour le nationalisme, le drapeau tricolore et la Marseillaise : nous sommes pour la solidarité, le drapeau rouge et l’Internationale ! Ils sont pour les interventions « humanitaires » en Libye, en Côte d’Ivoire et en Afghanistan : nous sommes contre l’impérialisme et pour le retraits de ses troupes. Ils sont pour l’équilibre des caisses et de celles de l’Etat sur notre dos : nous sommes pour l’expropriation des capitalistes et pour un Etat des soviets – des comités de travailleurs.
Notre perspective est la seule « réaliste », et elle guide tous nos combats, dans et hors les entreprises. Mais nous sommes encore éparpillés, isolés. Nous menons les combats de classe du mieux que nous pouvons, mais chacun de notre côté, au risque de la confusion, de l’erreur ou de l’impuissance – et surtout sans rien construire de durable. Nous devons nous regrouper, COLLECTIVEMENT, en finir avec le chacun chez soi, pour construire une alternative politique communiste, dans la lutte de classes, confrontée au bilan contrasté de l’histoire du mouvement ouvrier, à l’analyse approfondie et critique des contradictions et de l’impasse du capitalisme.
Nous, communistes de Voie Prolétarienne, nous nous adressons aux lecteurs de ce journal, à tou(te)s les camarades qui combattent fermement contre la barbarie capitaliste.

Camarades, il ne faut plus rester isolés, à attendre les futurs échecs. Il faut nous regrouper, il faut construire.
Camarades, construisons ensemble. Travaillons ensemble à construire le Parti de la classe ouvrière qui nous fait tant défaut aujourd’hui !

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