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Maghreb : le meeting du 15 avril à Toulouse.

Le vendredi 15 avril 2011, le cercle Coup Pour Coup 31 co-organisait avec le Secours Rouge arabe un meeting sur les luttes populaires au Maghreb.

Le meeting s’est tenu à la Maison de quartier de Bagatelle (un quartier populaire de Toulouse) et a rassemblé 80 personnes. Ce lieu, ouvert depuis 1976, est connu et reconnu par tous les habitants du quartier. Il a su rester indépendant et ouvert au débat, à la confrontation d’idées et à la pluralité politique.

Coup Pour Coup 31 mène des campagnes de solidarités ouvrières (les Conti, le CITA...), anti-impérialistes (Palestine, Philippines, Maghreb...) et de soutien aux prisonniers politiques progressistes comme Georges Ibrahim Abdallah. C’est dans cette continuité que Coup Pour Coup a organisé son premier meeting qui proposait de débattre des luttes au Maghreb et des solidarités à construire ici.

Une camarade du cercle a ouvert le meeting en exposant le sujet et les objectifs de celui-ci. Cela fut suivi d’une présentation du Secours Rouge Arabe. Ensuite ce sont les intervenants qui se sont exprimés.
Tout d’abord, Abdelaziz Menebhi. Il est le fondateur du mouvement marxiste-léniniste marocain Ila Al Amam (« En avant »), ancien président du l’Union Nationale des Étudiants Marocains (UNEM). Il fut arrêté et torturé sous le régime d’Hassan II. Il n’a jamais renié son engagement et a continué à poursuivre ses activités politiques. Il a témoigné de la situation passée et actuelle au Maroc : continuité de la politique réactionnaire d’Hassan II à Mohamed VI, répression et emprisonnement des militants communistes, main-mise de l’impérialisme sur l’économie du pays, à laquelle s’ajoute une oppression terrible de la bourgeoisie nationale, la monarchie en tête.

Tahar Moez, militant communiste tunisien, a ensuite pris la parole pour réaffirmer que ces luttes ne sont pas un « coup de tonnerre dans un ciel serein », mais qu’elles ont une base matérielle évidente : manque d’éducation, chômage, inégalité du partage des richesses, absence de liberté, etc. Depuis des années déjà le peuple se révolte lors de luttes ouvrières dures et longues comme celle du bassin minier de Redeyef (Tunisie) en 2008. Il a également insisté sur le fait que malgré des histoires propres à chaque pays, ceux-ci sont tous sous domination impérialiste et c’est la principale cause de ces révoltes.

Le comité de soutien à Georges Ibrahim Abdallah a diffusé un message audio de celui-ci enregistré depuis sa prison. Le comité a ensuite rappelé l’histoire de l’engagement de Georges Abdallah : son arrestation, ses procès et les causes de son incarcération abusive depuis 1984. C’est un militant communiste libanais pro-palestinien, qui ne veut pas renier son engagement face à une justice de classe qui tenait à faire un exemple. De plus, il n’a jamais cessé de dénoncer l’impérialisme au Maghreb et au Moyen-Orient. Aujourd’hui ses propos résonnent avec une acuité particulière.

Une camarade de Coup Pour Coup a conclu les interventions en définissant l’impérialisme comme un système global, c’est-à-dire le stade le plus avancé des rapports de production capitalistes. C’est une domination politique, économique, culturelle, militaire, et cela impose aux peuples des pays dominés : exploitation, pillage de leurs ressources, oppression, guerre, famine...
Elle a ensuite affirmé que le combat des peuples dans les pays dominés porte des coups durs à l’impérialisme, tout comme les luttes ouvrières en France. Au-delà de la solidarité à ces luttes et à ces peuples, il faut affirmer haut et fort que les luttes là-bas renforcent les luttes ici, et inversement. Au final, il s’agit d’un même combat contre un même ennemi.

Puis Coup Pour Coup a ouvert le débat sur la solidarité à mener dans le quartier et au-delà. Des camarades marocains de Nantes sont notamment intervenus en proposant une campagne de solidarité à mener avec les habitants de la région minière de Redeyef.

De manière générale, le Cercle est satisfait de cette initiative, tant sur le contenu politique du meeting (refus de l’impérialisme, dénonciation des bourgeoisies nationales corrompues, délimitation claire avec les intégristes, création de solidarités concrètes) que des perspectives qu’il a fait émerger.

Un militant VP et une camarade du cercle

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