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Un squat collectif d’usine à Marseille.

Partisan N°248 - juin 2011

Le squat a démarré en 2005, à l’initiative du Comité chômeurs CGT de Marseille. 11 familles ont été relogées, dans un domaine appartenant à l’usine Arkéma d’à côté. Elles étaient depuis des années en recherche de logement et avec leurs revenus précaires, essuyaient refus sur refus. Le domaine Arkéma est un vaste terrain de plus de 20 hectares, où se trouvent 3 petits immeubles, aux ¾ vidés des employés d’Arkéma qui y vivaient, et de pavillons résidentiels pour les cadres, à l’abandon eux aussi. Ce sont ces pavillons qui ont été investis. Cela parait carrément des villégiatures, avec jardins d’agrément et pièces spacieuses. Mais comme ils ne sont pas entretenus, c’est galère l’hiver, sans chauffage et avec l’humidité.
Au début, les squatteurs sont arrivés avec l’accord de la CGT d’Arkéma qui voulait éviter que l’entreprise ne largue le terrain et les logements pour les salariés. Mais comme les squatteurs ont voulu rester et obtenir des baux de location, elle ne les a plus soutenus. Le Comité chômeurs, lui, les a toujours défendus.

Arkéma de son côté avait promis de les reloger ailleurs, mais ne l’a jamais fait et dit maintenant que le terrain a été vendu et veut expulser les familles (il en reste 6 sur les 11 du départ). Arkéma prétend qu’il a vendu le terrain à un promoteur qui veut construire 600 logements (mais le sol est peut-être contaminé et le terrain situé à moins de 800 m de l’usine classée Seveso 2) ! Le bail des locataires Arkéma a été renouvelé, mais toujours rien pour les familles en squat. A la place, des visites d’huissiers, des menaces d’expulsion…

Les squatteurs ont fait plein de demandes pour être relogés. Mais dans le parc HLM, on estime qu’ils sont dans des logements vacants et on ne leur propose rien. Et dans le privé, on leur demande des revenus 3 fois supérieurs au loyer, et encore des cautions en plus. Ce côté-là est bouché aussi.

Cela fait maintenant 6 ans que les familles sont là. Il faut leur force collective et celle des militants qui sont solidaires pour espérer déboucher sur un relogement effectif, sur place ou ailleurs. Pour l’instant, on tient bon…

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