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Où va le NPA ?
Partisan N°249 - été 2011
Nous constatons chaque jour d’avantage que le Nouveau Parti Anticapitaliste fondé en février 2009 n’a pas atteint son objectif : construire le parti du « tous ensemble ». Le projet d’un nouveau parti pour les exploités était intéressant mais la façon dont a été posé puis mené ce processus a poussé de nombreux militants à quitter peu à peu cette organisation.
Le NPA : parti du « tous ensemble » ?
A sa fondation, le NPA s’est constitué autour de divers comités (d’entreprises, de quartiers) dont le but affiché était de construire ce parti par le bas en s’appuyant sur les différentes aspirations individuelles des nouveaux arrivants. Ce choix de construction sans unité idéologique préalable a conduit le NPA à une impasse. En effet, l’absence de pratique commune a amené chaque comité à gérer lui même ses campagnes, son matériel, ses zones d’intervention. Il est donc fréquent de voir des positions contradictoires d’un comité à un autre, décidant de leurs activités en quasi-autonomie. On peut en effet lire tout et son contraire dans les tracts distribués par des militants qui se réclament pour autant du même parti.
Ce fonctionnement a entraîné peu à peu les militants à choisir leur comité en fonction non plus de la zone géographique où ils vivent ou travaillent, mais selon les positions défendues à l’intérieur de ces comités, renfermant encore plus le parti dans ses divisions. Allant même jusqu’à ce que chaque tendance, assumée ou non, organise ses propres formations en toute autonomie. Même au sein des syndicats, nous retrouvons des militants du NPA qui défendent des positions contraires. Mais il paraît compliqué de s’affirmer à l’intérieur de ces structures quand l’objectif d’une bonne partie de cette organisation est de faire alliance avec le Front de Gauche aux prochaines élections. Loin du « tous ensemble » prôné à ses débuts, le NPA est devenu le parti du « chacun pour soi » comme c’était prévisible. Pour nous, s’organiser autour d’un projet politique clair est primordial car nous avons besoin d’une orientation unifiée si nous voulons être efficaces, mais cela impose d’accepter les confrontations afin de pouvoir appliquer des décisions majoritaires.
Le NPA : parti pour l’unité des exploités ?
Les débats qui traversent cette organisation sont révélateurs d’une absence de vision commune qui unirait véritablement les militants. Aucune priorité n’étant avancée, chacun mène son petit front dans son coin. Des initiatives qui auraient pu être intéressantes ont vu le jour comme la Commission Intervention sur les Lieux de Travail (CILT), la commission féministe ou écologiste. Mais cela participe-t-il à la construction du camp des exploités en combattant ses divisions ? Pour nous, il est clair que non ! La commission féministe appelle à l’unité des bourgeoises et des ouvrières, tandis que la commission écologiste adopte des positions confuses telles que le développement de modes de production alternatifs. Et pour ce qui est de l’anti-racisme, le NPA se retrouve aux côtés du PS sur des tracts qui défendent la IIIème République comme exemple...
On est très loin du combat pour l’unité de la classe ouvrière et de la révolution prolétarienne, et l’unité comme mot d’ordre mis en avant semble plus concerner aujourd’hui les possibles alliances électorales.
Le congrès du NPA qui a eu lieu en février, bien loin de surmonter les désaccords, les a enterrés. Naviguant depuis sa fondation entre discours de lutte et électoralisme (mise à part l’indépendance vis-à-vis du PS, toute alliance paraît possible), cela nous montre qu’il est impossible de construire un parti sans base idéologique préalable. Dans ces conditions, faire progresser l’unité autour d’une ligne prolétarienne est bien difficile. Pour nous, l’unité est un combat quotidien. Elle se construit en assumant et en traitant les différentes contradictions avec comme objectif de les surmonter, seul moyen de construire un vrai parti communiste.
Le parcours du NPA reste une expérience politique porteuse de leçons. Souhaitons que les militants qui aspirent à construire le camp ouvrier sauront en tirer un bilan critique pour avancer et ne pas céder au découragement.
Sympathisants VP