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Le programme du PS, un programme qui n’engage personne.

Les propositions politiques du PS, c’est un catalogue de 110 pages où il y a un peu de tout. Beaucoup de choses dans l’air du temps, mais rien de précis pour les prolétaires. D’ailleurs, il ne s’agit pas d’un programme que des militants pourraient diffuser, mais d’un « socle commun » pour le futur candidat(e). Dés le départ, il ne peut donc s’agir que de vagues promesses.
Pour l’emploi des jeunes, « nous créerons 300 000 « emplois d’avenir » dans les domaines de l’innovation environnementale et sociale ». C’est le retour des emplois jeunes. Mais quel « avenir » pour la pérennité de ces contrats ? Au Conseil national du PS, Gérard Filoche a dit : « On a 5 millions de chômeurs. Je me félicite des 300 000 emplois jeunes. Il nous en reste encore 4 700 000 ».

Pour « protéger les salariés, nous créerons une sécurité professionnelle, matérialisée par un compte temps-formation, permettant à chacun de reprendre des études, de réaliser un projet personnel, de s’occuper de sa famille et choisir les modalités de départ en retraite. Nous dissuaderons les licenciements boursiers par des pénalités financières pour les entreprises qui en même temps versent des dividendes à leurs actionnaires ». Comment le PS pourra faire la différence entre licenciements boursiers et licenciements économiques ? Les seuls emplois fixes créés et chiffrés sont ceux de la police nationale, les enseignants devront se contenter de belles phrases.

Pour ce qui est des retraites, même pas la peine de penser que les mesures de Sarkozy seront remises en cause, la lutte sur les retraites, le PS s’assoit dessus.
Le logement, le PS y pense, il veut construire 150 000 logements sociaux alors que les besoins se chiffres par millions (voir Partisan 248).
Pour «  sortir de la dépendance du nucléaire et du pétrole, nous développerons massivement les économies d’énergie, les énergies renouvelables et nous proposerons à nos partenaires la mise en place d’une Communauté européenne des énergies, nous organiserons un débat national sur la transition énergétique dès 2012 ». Sortir de la dépendance du nucléaire, mais pas du nucléaire, une taxe carbone par ici, un débat par là. Quelle différence avec la politique de Sarkozy ?

Pour « une politique juste et efficace en matière d’immigration, nous voterons tous les trois ans une loi d’orientation et de programmation qui sera élaborée en concertation avec les partenaires sociaux et les territoires qui assurent l’accueil et l’insertion des migrants... Nous accorderons le droit de vote aux étrangers aux élections locales. » Il ne s’agit pas de la régularisation de tous les sans-papiers, mais de les trier avec l’aide des partenaires sociaux. Pour faire de gauche, le droit de vote au niveau local est ressorti à chaque élection.

Pour « muscler la compétitivité de la France, nous créerons une Banque publique d’investissement, qui investira dans la recherche et l’innovation, soutiendra les PME-PMI, prendra des participations dans les activités stratégiques et les filières industrielles d’avenir, et dont les moyens seront mobilisés sous la forme de fonds régionaux en co-pilotage avec les régions. » C’est un bon plan pour les spéculateurs, l’argent public va encore aller aider le capital d’une façon ou d’une autre.

Ce catalogue est européo-capitaliste compatible. Il n’apporte aucune solution concrète sur les problèmes des prolétaires « chômage, logement, éducation... ». Le peu de propositions concrètes pourra être balayé par le candidat(e) au nom du réalisme économique.

L’heure est à construire une organisation communiste, pas à se laisser berner par la social-démocratie qui continuera, quoi qu’il arrive, à poursuivre la politique du capital. Il nous faut une alternative révolutionnaire, pas une simple alternance bourgeoise.

Valentin

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