Vous êtes dans la rubrique > Archives > Vent de crise sur PSA (Peugeot-Citroën)

Vent de crise sur PSA (Peugeot-Citroën)

PSA « positive » ! Le groupe parle de « créer un pôle majeur unique en Région parisienne » à Poissy fin 2012. Poissy récupérerait la production d’Aulnay... PSA a tout prévu, par exemple : accumulation de stocks chez les fournisseurs, d’ici juin 2012, pour anticiper une grève ! Pour l’instant, PSA nie avoir un plan.

Les contraintes capitalistes

L’usine est « rentable », disent certains. Ou encore : « Les actionnaires ont leurs coffres pleins » . Alors, pourquoi un plan de fermeture ?

Les marchés en Europe sont saturés, les ventes sont en baisse. Posséder une voiture redevient un luxe (coût de la vie, prix du carburant, etc). La crise est bien là. Elle a fait s’effondrer les ventes et seule l’intervention du gouvernement (prêts de 7 milliards à PSA, à Renault, etc, et les ‘primes à la casse’) ont amorti les baisses et assuré les profits du groupe. Mais 17 000 emplois ont été supprimés ces 5 dernières années rien qu’à PSA.

Avec le plan de fermetures, bien sûr, PSA veut baisser le « coût du travail ». Le patron de PSA se plaint des « hauts salaires » en France, en particulier des charges. Mais il y a plus.
Le PDG, Varin, fait un aveu : « Nous avons un problème global ». En effet pour sortir de la crise, PSA — tout comme chaque autre monopole — doit amplifier la bataille pour le marché mondial. Les « marchés d’avenir » se trouvent en Asie (Chine, Inde...), en Amérique latine (Brésil…) et en Europe de l’Est. La production internationale doit être réorganisée constamment, être à plus bas coût – se délocaliser dans les pays comme la Turquie, le Maroc, l’Europe de l’Est. Et être au plus proche des marchés juteux (pour réduire les coûts de transport).

PSA s’est toujours présenté comme un « bon élève », qui « produit français » et qui maintient les postes de travail en France. Mais seul 1/3 de sa production mondiale se fait en France. Encore que les pièces pour l’assemblage des voitures viennent du monde entier. Suite au Tsunami au Japon, la production a été interrompue à PSA faute de pièces japonaises.

Réorganiser la production internationale est une nécessité pour tous les groupes monopolistes. Leur sortie de crise passe par des restructurations et des délocalisations. Ils sont sous pression puisque chacun veut et doit être le premier sur les « marchés d’avenir ». En 2011, Général Motors (Opel) est redevenue le n° 1 sur le marché mondial : la GM a fermé 18 usines aux Etats-Unis. Après accord avec les syndicats, les salaires sont bloqués 3 ans, les nouveaux embauchés sont à demi-salaire. VW et Daimler en Allemagne veulent doubler et investissent des centaines de milliards d’euros pour restructurer et délocaliser. Bosch, monopole chez les fournisseurs, prévoit lui aussi la fermeture de 18 usines dans le monde entier. Fiat ferme son usine en Sicile, etc.

Les ouvriers à PSA ont commencé la bataille pour l’emploi
Une mobilisation régionale autour des deux usines en France a commencé : à Aulnay les syndicalistes de lutte ont déjà organisé des dizaines de débats dans les ateliers. Dans le nord du pays, à Valenciennes, l’Union régionale des métallos CGT a organisé, dès le 7 juillet, une manifestation de toutes les entreprises de l’automobile. A Aulnay, le même jour, 600 ouvriers ont débrayé le matin, et 400 l’après-midi. _ Revendication principale : maintien de tous les postes ! (A ce jour, nous manquons d’infos sur la situation en Espagne).
PSA ne fait pas dans la dentelle, son plan ne concerne pas une usine seule. C’est un plan d’ensemble, mondial, selon la logique du système capitaliste. Construisons nous aussi un plan global et mondial pour défendre nos intérêts de prolétaires.

La défense des ouvriers doit être à la hauteur :
- Compter sur ses propres forces. Pas de faux espoir dans l’Etat qui est complice des grands patrons et qui, en plus, amorti les coups. Le PDG de PSA a été reçu par le ministre de l’Industrie Besson et par Sarkozy, qui se disent « rassurés ». Cependant, on peut profiter de l’approche des élections présidentielles pour mettre chaque parti devant les faits, pour qu’il se situe — on verra qui est de quel coté !
- Il faut s’appuyer sur ce moment politique pour lier la lutte contre la fermeture des usines à la lutte pour l’expropriation des capitalistes, pour le socialisme et, de manière urgente, pour construire un nouveau parti communiste révolutionnaire.
Choisissons des revendications dans l’intérêt de toute la classe au delà d’une seule usine, qui unifient la classe ouvrière au niveau international face aux restructurations permanentes :
- Contre la fermeture des usines, zéro licenciement, maintien de tous les postes de travail
- Réduction du temps de travail : 30 heures sans perte de salaire, avec embauche des chômeurs et des précaires … 
- Retraites à 55 ans avec embauches de jeunes. Libre organisation des travailleurs sur les lieux de travail.
- Opposition au chauvinisme, au racisme (prolétaires de tous les pays, unissez vous !)
- Pour un réseau de solidarité international de lutte des ouvriers de l’automobile – c’est l’objectif du Conseil International des Travailleurs de l’Automobile (CITA) qui se tiendra en mai 2012.

Militants de l’OCML VP dans l’automobile

Soutenir par un don