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Entre l’austérité et l’austérité, nous ne choisirons pas !

Edito de Partisan n°251 - novembre 2011

C’est la démocratie bourgeoise...
Ah, la belle « victoire de la démocratie » que voilà. Les primaires... Un bon coup pour le PS, qui s’assure ainsi un large vote dès le premier tour de la présidentielle de 2012. Mais sur le fond, personne n’est vraiment dupe : il s’agit bien de choisir quelle tête aura le représentant de nos exploiteurs. On sait bien que le résultat des élections ne changera rien pour les fins de mois difficiles, les licenciements, la dégradation de l’école, la difficulté à se soigner. Tout au plus, la victoire du PS fera dégager les mafieux arrogants de l’UMP, pour mettre à la place des gestionnaires du système capitaliste moins pourris dans la forme, plus présentables. Et c’est à nous, les exploités, qu’on donne cette grande « liberté », ce choix « démocratique ».

Nous n’avons même plus droit aux grandes promesses de 1981, aux nationalisations et à la marche à petits pas vers le socialisme. Le vrai programme, c’est la guerre à l’extérieur, comme Sarkozy en Libye, pour le compte de Total, Bouygues, Dassault et Cie ; l’austérité à l’intérieur, pour l’équilibre budgétaire ; et très significatif : pour ceux d’entre nous qui sont sans papiers, une régularisation... selon les besoins de l’économie nationale. Autrement dit, pas de changement.

Ceux qui, comme le Front de Gauche ou autres, parlent de rupture avec le système, tout en s’inscrivant dans cette Star-Ac électorale, roulent de fait pour le PS au deuxième tour. S’ils se retrouvaient au pouvoir, ce serait finalement comme la Gauche en 1983 : « Excusez-nous mais c’est la crise... ».

 

C’est la dictature du Capital !
Oui, la crise du capitalisme est bien là. Et à côté de la démocratie formelle de la politique bourgeoise, elle met à nu la dictature réelle du Capital dans l’économie. Les marges de manœuvre qui permettaient de céder quelques miettes pour acheter la paix sociale ont fondu comme neige au soleil. Attaquer le salaire indirect (Sécu, mutuelles, Education nationale...) ne suffit plus. C’est souvent la baisse du salaire direct, par la perte de l’emploi, ou par le chantage à la perte de l’emploi. Hommes, femmes et enfants sont sacrifiés pour remplir le puits sans fond des banques, pour sauver le Capital.
Le « plan de compétitivité » des Fonderies du Poitou prévoit une baisse des salaires ouvriers de 23%. Parfois un patron organise un référendum : baisse des salaires ou licenciements, c’est à vous de choisir ! C’est de la démocratie, ça ? Oui, patronale.

 

Notre démocratie prolétarienne

Face à la démocratie bourgeoise au service de la dictature du Capital, il y a aussi notre classe, notre démocratie, dans nos luttes, préparant notre dictature.

Vous pensez aux AG décisionnelles, aux comités de grève, à la vie syndicale et associative. Vous avez raison. Mais les luttes, comme les urnes, ne peuvent à elles seules, nous le savons, changer la donne. Elles peuvent aider à organiser nos forces. Mais tant que le capitalisme n’a pas été renversé par une révolution, elles sont condamnées à la défensive. C’est pourquoi, avant la démocratie syndicale, notre vraie démocratie est celle de l’organisation communiste : là, nous sommes au coeur de notre classe, au cœur de toutes nos luttes.

 

Nous voulons tout !

On n’a pas fini d’entendre parler des élections de 2012, un peu aussi, mais beaucoup moins, des boites menacées de fermeture. On va entendre encore des déclarations de politiques sur le contrôle de l’économie. Elles auront le même résultat que celles de Sarkozy à Grandrange en 2007, ou lors de la crise de 2008, sur les traders, les paradis fiscaux, etc.

Pas d’illusion non plus sur le grignotage d’un pouvoir à la base, qui n’est que le cache-sexe de représentants sociaux privilégiés qui en veulent plus. Lorsque Bernard Thibault, à AZF Toulouse lors de l’anniversaire de la catastrophe, nous explique que la solution, c’est plus de démocratie dans l’entreprise, on a un gros doute...

On ne contrôle pas des exploiteurs, on les combat, et on les vire ! C’est comme le « partage des richesses » : nous ne voulons pas partager, nous voulons tout ! Nous voulons le pouvoir ouvrier dans l’entreprise, sur toute l’économie, et à la place de l’Etat actuel. Rêve, utopie ? Pas du tout. C’est le « contrôle » et le « partage » qui sont des utopies. Des comités de travailleurs et un parti communiste présents partout, c’est tout-à-fait envisageable !

Alors, dans les débats et discussions « de société » à l’occasion des élections, dans les luttes et à propos de nos perspectives, parlons aussi de communisme, et pas seulement de la catastrophe du capitalisme. La Russie des soviets, disait Lénine en 1918, est « un million de fois plus démocratique » que n’importe quelle démocratie bourgeoise.

Tant que nous ne serons que des marchandises, un « coût social » du Capital, il n’y aura pas de justice et de paix sur la planète.

Tant que nous laisserons le pouvoir aux capitalistes, il n’y aura pas de démocratie pour nous. Sans le pouvoir, pas de démocratie !

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