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La question du genre dans la gorge de la bourgeoisie

Partisan N°251 - Novembre 2011

Les idéalistes surtout les plus réactionnaires sont fermés à la réalité. Pour eux, les idées viennent d’en haut, de Dieu qui a construit un monde immuable. Les matérialistes sont ouverts à la réalité, ils savent que la vérité est un processus sans fin qui demande toujours à être vérifié et enrichi. Au XIXe siècle, la science croyait dans l’existence des races comme un fait irréfutable. Eh bien non, telle idée ou connaissance n’est pas éternelle, il faut se remettre à l’ouvrage, développer la connaissance. C’est la supériorité du marxisme sur les idéalismes de tous poils. C’est ce que l’on voit avec la question du genre et celle des cellules souches. La bourgeoisie a fait son temps, ses idées réactionnaires avec.

Parler de la situation des femmes à travers la question du travail et de la place des femmes ouvrières et prolétaires dans la production capitaliste est une de nos préoccupations principales : salaires rabaissés, temps partiels imposés, boulots les moins qualifiés et les plus précaires, surexploitation...
A cette exploitation au travail s’ajoute l’oppression spécifique des femmes, basée sur les rapports sociaux qui existent sous le capitalisme et ont existé avant lui. Tous les rapports sociaux qui existent sont déterminés par cette organisation capitaliste de la société.

 

Ainsi les rapports hommes/femmes sont hérités de la société patriarcale mais ont évolué en fonction des besoins du capitalisme. A la division sexuelle du travail s’ajoute le travail domestique pris en charge par les femmes, l’éducation des enfants...

Parler du genre, c’est aborder la question des rapports hommes/femmes dans son aspect idéologique.

Dans la ligne droite du fameux « on ne naît pas femme, on le devient » de Simone de Beauvoir, la question du genre permet de poser la question de la construction de ce qu’on appelle homme et femme, à un moment donné, dans une société donnée.

 

C’est donc une approche matérialiste de la construction des rapports sociaux entre les sexes, d’un point de vue idéologique : l’éducation différente des filles et des garçons, complémentarité entre les deux sexes, hétérosexualité comme norme « naturelle » de la sexualité pour reproduire le modèle de la famille bourgeoise (voir Engels : Origine de la famille, de la propriété privée et de l’État).

Que nous dit le genre ?
Chaque individu a un sexe biologique à sa naissance : homme ou femme. Cette différence est naturelle, biologique. Mais de cette différence biologique entre les sexes découle une fonction sociale différente et dans la plupart du temps hiérarchisée. Le genre est donc une construction sociale qui influe sur les rôles masculins et féminins. Par exemple, une femme serait douce, attentive, soumise, n’aimerait pas la violence, ni le football. Un homme serait viril, combatif, aimerait le foot et bien sûr la violence !

 

Il n’y a donc pas de prétendues natures des hommes et des femmes, ni de prétendus rapports naturels entre eux. Tout est construction en fonction du développement de la société, des rapports sociaux, de la production et de ses besoins.

 

Le genre interroge aussi le choix de l’orientation sexuelle. Si être homme et femme est une construction sociale et idéologique, l’homosexualité n’est donc pas un péché, une maladie. L’interdiction de l’homosexualité, sa pénalisation, les discriminations qui touchent les homosexuels, les agressions homophobes sont donc le fruit d’une idéologie relayée par la superstructure (Églises, État...).

Genre et lutte de classe ?

Des féministes de la tendance lutte des classes du MLF estiment que l’enjeu de la question du genre se situe au niveau du travail : les hommes à la production, les femmes à la reproduction ; les hommes aux activités à fortes valeurs ajoutées, les femmes dans l’ombre de ces derniers.
Cette théorie lie donc cette construction sociale à la culture de la société, que nous relions nous-même aux stades du développement du capitalisme et des rapports sociaux qui en découlent.

 

Les hommes et les femmes ne sont pas dépendants, déterminés par leur genre : leurs conditions d’existence sont déterminantes dans leur conscience de classe. C’est donc cette approche matérialiste de la construction des hommes et des femmes, de la sexualité qui a gêné les députés UMP.
Le genre est désormais enseigné aux élèves du lycée, ce qui est une avancée. Mais la droite de la droite ne l’entend pas comme ça. Pour eux, parler du genre, c’est faire l’apologie de l’homosexualité, de la transsexualité. Ils ont donc demandé à ce que cet enseignement soit retiré des programmes et des manuels scolaires !

 

Quand on relie ce lobbyisme, aux fermetures des centres IVG, à la remise en cause de l’avortement, aux discours sur le retour de la mère au foyer en temps de crise, on comprend mieux ce qui s’y cache : devant l’impossibilité de juguler la crise de leur système, diviser la classe ouvrière en s’attaquant ainsi aux femmes, et un retour à l’idéologie du couple, de la famille et des rôles de chacun complètement idéalistes et réactionnaires.

 

Clem

 

Les cellules souches et les réactionnaires

 

On peut prélever des cellules souches dans un embryon pour faire des recherches afin de pouvoir traiter des maladies tel que le diabète. Mais l’église catholique veille. Pour elle, la création, c’est au moment de la fécondation de l’ovocyte par le spermatozoïde. Et le seul créateur est Dieu. Dès que l’on touche à un embryon, on tue un enfant. Cet idéalisme religieux est soutenu par la droite de l’UMP. La loi de bioéthique autorise la recherche sur l’embryon et les cellules souches sur des projets précis. Les députés les plus réactionnaires ont réussi à ralentir, mais pas à bloquer la recherche. L’église catholique et d’autres sectes sont contre le préservatif, le dépistage des handicaps, l’avortement... Le marxisme est favorable à la recherche qui va dans le sens de l’amélioration de la vie, sans superstition ni a priori, pour le développement de la connaissance, et sans la dangereuse dictature du profit. Le marxisme s’oppose à l’idéalisme bourgeois.

 

Valentin