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URSS : les racines du mal

Article de Partisan n°69 - Mars 1992

Après la réforme économique en Russie, les étals des magasins sont toujours vides et les prix du marché noir exorbitants. Pourquoi n’y a-t-il aucune amélioration ?

 

La queue dans les magasins, pour les affaires de première nécessité comme la viande, ça remonte à la fin des années 70. Mais ça apparaissait comme un problème technique, parce que le commerce était mal organisé, qu’il n’y avait pas assez de vendeurs,... La création de supermarchés n’a rien résolu mais c’était quand même perçu ; comme un problème d’approvisionnement et de commerce. Et puis maintenant, ce n’est pas cela et cela apparais un problème véritablement social. Cela donne aux gens l’impression d’un pays qui sortirait d’une guerre,
Et les gens ont raison ! Leur comparaison est tirée de l’expérience, ce n’est pas une analyse. Mais cette perception est juste : ce n’est pas un problème simplement technique d’équilibrer l’offre et la de-mande par la liberté des prix. C’est un problème structurel.

 

Quel est ce problème lié à la structure de l’économie soviétique ?

 

C’est le problème de toute l’économie soviétique faite pour faire la guerre, mais pas pour approvisionner les gens. Déjà dans les années 20, le problème de régulation de l’économie s’est posé. Il y avait cette théorie de Keynes de stimuler la demande par une demande d’État, par des investissements, même si ça stimule l’inflation. Dans le modèle soviétique, on peut dire qu’on a fait du keynesianisme à l’extrême. Cette demande de l’État était supérieure, non seulement à l’offre, mais aux possibilités mêmes qui existaient dans le pays. En plus de cela, il y avait aussi le projet politique de faire de la Russie un pays industriel, capable d’assurer son indépendance économique et surtout poli-tique. Donc création des industries lourdes, surtout militaires. .L’ industrialisation était faite grâce aux prélèvements sur les campagnes. Dans les années 70, sous Brejnev, c’était une exploitation à l’extrême des ressources naturelles. L’URSSS a exporté alors pour 180 milliards de dollars de pétrole. Et les Soviétiques aujourd’hui se demandent où est cet argent. Ils disent, avec cet argent, les pays du Golfe ont transformé le désert en jardin, et en Union soviétique, il n’y a aucune trace de là où ils sont passés. En fait, on a importé des céréales, des biens d’équipement. Mais pour le même modèle, qu’ils appellent cannibale, qui se mange lui-même. Et Gorbatchev est arrivé à un moment où les ressources n’existaient plus pour alimenter ce système.

 

Pourquoi, sur la base de l’industrie lourde, le passage à une économie de biens de consommation pour la population ne s’est-il pas fait ?

 

Il y avait le projet politique d’une société communiste, tournée vers l’avenir. On pensait qu’on créait aujourd’hui et qu’un jour, on pourrait se consacrer à autre chose. Il y avait des générations de Soviétiques sacrifiés sur le plan de la con-sommation, et un investissement pour l’avenir. Mais en créant ce système très déséquilibré s’est créé aussi un système social, administratif, de bureaucratie, qui gérait cette économie. Ensuite, avec les priorités qui étaient accordées pour l’industrie lourde et le militaire, les gens, mêmes les ouvriers, et je ne parle pas des directeurs, étaient intéressés de garder ce statut. Et puis il y a eu la guerre qui a donné un poids exceptionnel aux industries militaires et à l’armée. Staline, c’était un dictateur, mais il arrivait par la répression à arbitrer entre les différentes bureaucraties pour défendre un certain intérêt de la collectivité. Il se méfiait de toutes tes administrations qui étaient un peu trop puissantes. Donc sur-tout l’armée, puisqu’ils ont les fusils. Après la guerre, il a remplacé tout de suite tous les commandants prestigieux,... Il est mort en 53 et tous les dirigeants post-staliniens n’avaient plus cette possibilité de s’opposer aux intérêts des grands groupes de cette industrie militaire. Et surtout, c’est la guerre froide qui commence. La production des armes nucléaires demande des investissements énormes.
Il y avait donc des raisons internes et ex-ternes. La guerre a contribué à renforcer ce secteur qui a pris une autonomie par rapport au Parti. Et puis la guerre froide. C’est Churchill qui a lancé la guerre froide et on peut dire qu’ils ont gagné, parce qu’ils ont ruiné l’URSS.
Après la guerre, les dirigeants craignaient aussi une révolte des populations qui avaient beaucoup souffert et qui attendaient des améliorations. Staline est mort en mars. Au mois d’août déjà, Malenkov lance un programme de réorientation de l’économie pour la consommation. En septembre, ils ont relevé les prix payés aux kolkhozes et c’est la première fois qu’on accordait quelque chose aux kolkhozes sans rien demander, parce qu’ils avaient peur que les gens se révoltent.
Kroutchev, avec Liberman, avait déjà tenté une referme libérale de l’économie.
Avec Kroutchev, il y a effectivement eu une tentative de. libéralisation économique. Il y a un tas de parallèles qu’on peut établir entre Gorbatchev et Kroutchev. C’est .devenu une tradition soviétique : reconnaître l’existence des problèmes, sans y apporter de solution. C’est pour cela qu’on trouve des parallèles saisissants entre Gorbatchev et Kroutchev : les problèmes sont restés !
Sauf que sous Kroutchev, le système n’avait pas encore épuisé toutes ses ressources. Et il avait donné à !a jeunesse soviétique un espoir qu’on recommence, mais .pour le bon, sans les erreurs commises sous Staline. Ce dont Gorbatchev a été complètement privé : il n’y avait pas du tout de sursaut économique, de période où ça marchait bien. L’agriculture rie s’était jamais tant développée qu’entre 53 et 57. Et puis après, ça bloque parce que l’État de nouveau tente de faire une pression. Kroutchev lance ce programme de rattraper les États-Unis, on met en marche les méthodes administratives et le pays ne réagit pas. Alors ça se bloque et le résultat est le contraire.

 

Avec Gorbatchev, il n’y avait rien du tout. Ses propositions étaient beaucoup plus libérales que celles des autres, mais elles venaient d’en haut. Or pendant toutes ces années, le système soviétique s’était beaucoup bureaucratisé. Sous Staline, il était administratif, mais il n’était pas bureaucratique, dans le sens que si la décision était prise par le haut, il y avait des relais très efficaces pour !’appliquer. Si la politique était réorientée de 180°, ça tournait. Sous Kroutchev, les administrations qui deviennent puissantes commencent à se concurrencer. Kroutchev continue à la manière stalinienne de donner les ordres, et les résultats n’étaient pas ce qu’il espérait. Mais alors sous Brejnev, c’était ce que les Russes appellent main-tenant la stagnation : tout devait être négocié pour arriver à tin consensus, et comme les intérêts était divergents, souvent on n’y arrivait pas. Sauf pour le secteur militaire qui avait une telle priorité qu’il n’avait pas besoin de le monnayer. Gorbatchev a raconté qu’étant déjà au bureau politique, il discutait avec Rijkov (secrétaire du Comité Central, futur premier ministre de Gorbatchev) et ils disaient : l’économie est ruinée, ça ne peut pas continuer comme cela, et ils ont voulu savoir quelles étaient les dépenses militaires de l’Union soviétique. Andropov leur a répondu : vous les jeunes, ne vous mêlez pas de cela, ça ne vous regarde pas ! Même au bureau politique, qui était le sommet de ce régime politique, tout le monde n’avait pas les informations sur ce secteur militaire. Et pour le maîtriser... C’était un véritable État dans l’État !
Après Staline, l’agriculture n’était déjà pas rentable et le choix était soit de faire payer aux consommateurs le prix de la production, c’est-à-dire augmenter les prix de détail, comme Kroutchev a fait, avec la réaction à Novocherkass et la fusillade, soit de subventionner les prix. Avec Brejnev, on a commencé à subventionner !es prix, de plus en plus. On est arrivé à 60 milliards de roubles. Un kilo de viande vendu 2 roubles au magasin coûtait 8 roubles. La différence était payée par le budget de l’État, donc était prélevée d’une manière ou d’une autre. La société payait une politique qu’elle n’avait pas choisi, qui d’un coté n’arrivait pas à faire marcher l’agriculture et d’un autre côté n’avait pas la volonté de pratiquer la vérité des prix, où le consommateur paie ce que ça coûte. C’est cela que Gorbatchev a voulu changer. L’État avait un budget en déficit permanent. Ce n’était pas officiel parce que tout était truqué, mais on savait que ça ne pouvait pas durer. Il n’y avait que les militaires qui continuaient à faire ce qu’ils voulaient. Malgré tout, on ne soupçonnait pas à quel point ce système militaire et bureaucratique était ruineux pour la société.

 

Pourtant l’appareil a soutenu l’accession au pouvoir de Gorbatchev et a en partie accepté ses réformes.

 

Ils étaient tellement sûrs de leur puissance qu’ils ne pensaient pas qu’un changement du secrétaire général du Parti put les affecter réellement. Il fallait surtout mettre de l’ordre, lutter contre !a corruption et ils pensaient que Gorbatchev serait assez efficace.
Sous Gorbatchev, on a aussi complètement perdu le contrôle de la politique monétaire et donc des revenus. Ce qui a aggravé énormément les problèmes de déséquilibres. Ils existaient déjà. Avant par exemple, une grande part de l’approvisionnement passait par des ré-seaux parallèles. Pas seulement les privilégiés, mais même les ouvriers des usines avaient leurs magasins. Les magasins dans les rues n’étaient pas tellement significatifs pour la situation de l’approvisionnement. Ce qui faisait ce paradoxe pour les étrangers qui disaient dans les magasins, il n’y a pas grand chose et chez les gens, il y a.

 

Gorbatchev a fait exploser ce système parce qu’il a introduit des logiques vrai-ment contraires : d’un système qui fonctionnait du contrôle du haut par le bas, il a essayé de donner un peu de dynamique par démocratisation. Par exemple, la loi sur les entreprises de 87 prévoyait les élections des directeurs, alors qu’avant, c’était un poste nomenklaturiste, il fallait une approbation du Parti. Ça a donné quoi ? Les directeurs sont devenus sensibles à la pression de leur personnel, qui veut des augmentations de salaire, ça c’est normal. Ils ont eu la possibilité de le faire, mais dans une économie de pénurie, d’un coté ça aggrave la pénurie, et d’un autre coté, il y a plus de revenus. Bien sûr, ils sont revenus sur ces élections, ça paraissait naïf, mais c’est comme ça qu’ils pensaient donner des responsabilités et dynamiser le système.
Le projet de Gorbatchev était d’améliorer ce système. Mais il a contribué à son explosion politique. En introduisant les élections au Soviet suprême avec plu-sieurs candidats, il savait que certains chefs du Parti seraient sanctionnés. Mais il ne pouvait pas imaginer à quel point la population rejetait ce système. A Leningrad, sur 6 candidats du Parti, aucun n’a été élu. Ça a été une hécatombe des chefs du Parti. Il a essayé de construire un système qui concilierait des logiques séparées : le système du Parti avec la nomenklatura (contrôle du haut vers le bas), le système des Soviets, avec une légitimité issue des élections. Il y a eu un affronte-ment, qu’il ne pouvait pas imaginer, entre ce système de soviet et celui de nomenklatura. L’affrontement a eu lieu à l’intérieur des Soviets avec les nouveaux députés qui sont arrivés (Sakharov, Sobtchak,...) : ils disaient nous sommes élus mais les leviers sont toujours détenus par l’appareil.
Avant, c’était le droit du téléphone, l’arbitraire. En essayant de séparer l’État et le Parti, il a mis à nu le système de nomenklatura et c’est pour cela qu’à partir de 1989, l’anticommunisme devient vraiment en Russie un mouvement de masse. Dans les villes, les manifestations, c’est : A bas l’article 6 de la Constitution (rôle dirigeant du Parti), A bas le Parti,... Jusqu’à 89, l’initiative venait du Parti. Il y avait des bons et des mauvais chefs.
C’est pour cela qu’en Occident, on disait Bravo Gorbatchev, mais les Soviétiques disaient : rien ne change chez nous, c’est toujours les mêmes qui dirigent. Ce qui a provoqué. ce mouvement violent, agressif, très anticommuniste à partir de 89 et les choses se sont accélérées.
Avant par exemple, le Parti était responsable de l’approvisionnement de Moscou. Pour la récolte des pommes de terre en septembre, les ouvriers et les étudiants, on allait ramasser les pommes de terre. Il n’y avait ni une loi, ni un décret qui oblige .à faire cela. C’est simplement le responsable du Parti qui téléphone au responsable d’une entreprise et dit : vous devez envoyer les gens. Et c’était exécuté. Et les sovkhozes étaient fabriqués de telle manière qu’ils semaient, mais qu’ils ne pouvaient pas récolter. Au moment des récoltes, il y avait plus de saisonniers que de permanents. Avec toute la propagande qui l’accompagnait : aide fraternelle des villes et des campagnes,... En fait, ça ne pouvait pas fonctionner autrement. Quand on a séparé les pouvoirs, les nouvelles autorités des Soviets sont devenues responsables : plus de pommes de terre 1 Parce que les sovkhozes ne pouvaient pas les récolter. Le Soviet de la ville, s’il dit au di-recteur d’une usine, tu dois les envoyer, il n’a aucune autorité sur lui, parce que lui, il est subordonné à son ministère. Tout éclate ! Les nouveaux responsables, bien sûr, ils ne se privent pas pour dire que c’est le sabotage de la nomenklatura. Plus de pouvoir, une situation d’anarchie s’installe. Et c’est pour ça que la population devient très violente contre le Parti. La nomenklatura récoltait ce qu’elle avait semé dans les années 30 quand elle accu-sait de sabotage. Ça s’est retourné contre elle.

 

Quel sont les projets pour débloquer cette situation ?

 

Pourquoi en août 91, c’est la révolution ? parce que le régime politique du Parti, c’est fini, mais la société est restée la même. C’est un peu comme en 17. Les bolcheviks ont pris le pouvoir, mais le pays paysan est resté le même. Ils travail—laient comme avant, et même mieux parce qu’ils travaillaient sur des terres à eux. La révolution sociale est venue dans les an-nées 29-30, avec la collectivisation, l’industrialisation.
Mais changer la société selon quel projet ? Vieux problème en Russie. Parce que dans les républiques baltes, c’est simple, ils veulent revenir au système social et poli-tique de 1940 (date de l’annexion de ces républiques à l’URSS). C’est difficile parce que dans les années 30, ils étaient exportateurs de produits agricoles vers l’Europe occidentale, aujourd’hui, ils ne sont plus assez productifs et l’occident n’a pas besoin du lait letton. Mais ils croient toujours qu’ils peuvent revenir à avant.
Mais en Russie, on sait qu’on ne peut pas revenir. Tant que c’était au niveau théorique, on parlait de modèle : modèle social-démocrate : la Suède, l’Allemagne fédérale, modèle libéral : les États-Unis. Maintenant, on ne parle plus de modèle. Devant ce que nous avons, on ne peut parler ni de modèle suédois, ni des États-Unis, il faut trouver une solution pour stabiliser notre économie et la réformer.

 

Le complexe militaro-industriel joue toujours son rôle central dans l’économie. Quel projet défend-il ?

 

C’est lui qui sera l’arbitre. Avant, ses objectifs collaient bien à l’idéologie du régime. Dans la lutte entre le socialisme et la capitalisme, plus d’armes, c’est le socialisme plus fort ! Alors ils étaient communistes. Mais aujourd’hui, ils sont pour le marché. Ils veulent fabriquer toujours leurs avions, mais pour les vendre. Ils veulent maintenir ce système industriel assez performant, dans le cadre libéral. Je ne sais pas, ils vont finir par imposer un régime autoritaire qui dirait : la force de la Russie, c’est dans ses chars et ses avions. Pas le communisme, une idée patriotique, nationaliste. Routskoï, le vice-président de Russie, se promène un peu partout. Il dénoncé la politique actuelle du gouvernement, appelle à rétablir l’ordre, la gestion ; les leviers autoritaires. Pour lui, il faut absolument préserver ce secteur parce que c’est quelque chose qui marche, c’est notre force,...

 

Dans tout cela, quel projet défend Eltsine ?

 

Eltsine, c’est un homme politique qui sait utiliser les vagues, même quand ce n’est pas lui qui les a provoqué. Mais il est populaire, pas seulement parce qu’il est populiste, mais parce qu’il essaie d’entendre la revendication de la population qui veut vivre mieux. Il y a donc le problème de partager différemment les richesses nationales. Ce qu’il essaie, c’est de rétablir un État comme représentant des intérêts généraux de la société, et donc de redistribuer le pouvoir entre ces différents groupes qui se sont constitués et dont le complexe militaire est le plus important, Donc en quelque sorte renationaliser l’économie russe, puisqu’en. fait depuis longtemps elle était privatisée et gérée par ces groupes.

 

Le grand débat de perd tourne justement au-tour de la loi sur la privatisation ; qui a bien du mal à passer. Pourtant, tout le monde parait d’accord sur la libéralisation. Quel est le débat ?

 

Pour cette réforme structurelle de l’économie, il y a deux courants : un courant par le. haut, nomenklaturiste, de la part de ceux qui étaient au pouvoir avant de fait, sans être propriétaires en titre, qui veulent conserver cela avec un statut juridique (société par actions ou autres) et puis la population d’en bas qui a peur de se trouver démunie, qui revendique une privatisation pour les collectifs de travailleurs. Et puis, il y a une troisième projet, celui de l’État, c’est la privatisation par des coupons, ce qui se fait en Tchécoslovaquie. On fait une évaluation des biens de l’État et on émet les coupons selon l’ancienneté, etc...Et ensuite on privatise par actions, donc tout le monde peut acheter des actions. L’idée, c’est d’assurer un départ juste, même si à l’arrivée, ça sera pareil, parce que si on achète quelque chose qui fera faillite... Lé gouvernement essaie de naviguer’ entre la privatisation de la nomenklatura, qui risque de provoquer une révolution, et la privatisation collective qui n’est pas une solution très efficace au point de vue économique.
La privatisation qui reste à faire, c’est le cœur de cette révolution sociale, c’est-à-dire quelle société va être créée. En août, on a cassé l’appareil du Parti. Le gouvernement veut faire la même chose dans l’économie, sauf qu’ils ont pu mettre un cadenas à la porte du Comité central, et voilà, c’était fini parce que ça ne peut pas fonctionner sans la tête. Mais en économie, chaque administration a son comité central. Alors où on met le cadenas ? Ils l’ont fait sur lé. Gosplan. 3000 fonctionnaires, ils l’ont fermé, je ne sais pas ce qu’ils sont devenus. Les usines, sans Gosplan, elles font ce troc entre elles et elles continuent, Donc ce qu’ils veulent faire, c’est renationaliser !
Pour liquider les mafias qui dominent le commerce, il faut que l’économie soviétique s’ouvre au commerce international, pour qu’il y ait des magasins où on peut acheter ces biens à d’autres prix ; mais on ne peut pas ouvrir brutalement non plus. Quand on voit l’expérience de l’Allemagne de l’Est : on a plongé dans une économie libre un pays qui n’était pas prêt. C’est une expérience terrible ! C’est exclu ici parce que les usines russes fermeraient tout de suite, elles ne sont pas compétitives. Mais sans cette ouverture, ils tourneront dans un cercle vicieux de pénurie.

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