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LO : deux arguments réformistes
Lisez attentivement les articles et discours de LO. Par exemple l’intervention de Nathalie Arthaud à Saint-Brieux le 3 septembre. Pour l’emploi et les salaires, LO avance deux séries de revendications : l’interdiction des licenciements et la répartition du travail entre tous ; l’échelle mobile des salaires et des pensions. Oublions les pièges présents dans ces revendications (Qui interdira les licenciements ? Qui évaluera la hausse des prix ?), et voyons les réponses aux objections.
1ère objection : « Il faut financer cela ». Réponse : « La bourgeoisie, de l’argent, elle en a ». Cette réponse tend à présenter le Capital comme une somme d’argent, comme des briques de billets dans un coffre. Non, le Capital est un système économique en mouvement, selon un rapport entre ceux qui possèdent les moyens de production et ceux qui ne possèdent que leur force de travail. Est-ce que les moyens de production, matériels et intellectuels, font partie de la richesse de la bourgeoisie ? Ou seulement les hauts salaires, les bonus et les dividendes ?
Quand on est révolutionnaires, on ne se soucie pas du « financement » des revendications. C’est une notion réformiste : comment faire le bonheur des travailleurs tout en respectant l’équilibre général du capitalisme ?!
2e objection : « Il y a la compétition internationale ». Réponse : « S’ils veulent assurer des prix plus bas pour tenir le coup dans la compétition internationale, qu’ils diminuent donc les dividendes versés aux actionnaires ».
Cette réponse présente la concurrence internationale comme une concurrence entre des marchandises, aux coûts plus ou moins bas, et elle oublie l’essentiel, la concurrence entre les capitaux. Les marchandises, comme les usines, ne sont qu’un des rouages du Capital. Si les dividendes sont plus élevés en Asie qu’en Europe, les capitaux vont se délocaliser vers l’Asie. En diminuant les dividendes en Europe, on y accentue la crise ! Non, on ne s’en sortira pas sans supprimer le Capital.
LO a les raisonnements simplistes du PCF des belles années, celles où il était devenu réformiste.