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Le Front de Gauche n’est pas notre allié !

Des propositions radicales... pour mieux se rallier au PS

En fait, le programme du FdG porte beaucoup de revendications alléchantes, et a priori très avancées. Il s’agit d’attirer les travailleurs, les militants syndicaux, les soutiens au mouvement des sans-papiers... avec des revendications qui collent à ce qu’ils attendent. D’abord, tout ça n’est pas accessible dans une économie capitaliste, dans un État bourgeois : Partisan l’a déjà souvent démontré. Ensuite, la stratégie du Front de gauche peut être résumée par : radicalité en parole, conciliation dans les faits. On conteste, mais pas jusqu’à refuser des sièges ou des alliances avec le PS. Si le PS arrive au pouvoir dans quelques mois, le Front de Gauche sera au gouvernement, il ne s’en cache pas, et c’est son objectif. Donc, là encore, le FdG peut se permettre d’être très, très radical dans son programme propre, mais sous prétexte d’ « Union de la Gauche », il pourra toujours justifier des abandons.

Un discours nationaliste

Le Front de Gauche, surtout le PG, développe un discours très nationaliste : on parle beaucoup de la République, de la France... Les citations de Mélenchon sur le sujet ne manquent pas : il est contre l’Union européenne car « Les Lituaniens, il s’en fout », il déteste les Américains, « un peuple d’incultes »... (Le Monde, 26/01/11). Voilà repris des préjugés classiques ! Tout ça fait très chauvinisme français étroit, tel qu’on l’entend fréquemment autour de nous. À propos de l’intervention française en Libye, Mélenchon avait d’abord affirmé que Sarkozy avait agi « en chef d’État », avant de se raviser.

L’Amérique du Sud, un modèle ?

Le degré d’internationalisme est une bonne mesure de la nature des organisations politiques ; avec le Front de Gauche, il est bien bas. Lorsqu’il parle de ce qui se passe à l’étranger, c’est pour défendre Hugo Chavez (Vénézuéla) ou Evo Morales (Bolivie). Au Vénézuéla, le « socialisme du 21e siècle » pris pour modèle a juste créé une nouvelle bourgeoisie qui se gave avec l’argent du pétrole et profite de ses places dans l’État et le parti au pouvoir, et qu’on appelle là-bas la « bolibourgeoisie » (bourgeoisie bolivarienne). Evo Morales, le président bolivien, a récemment livré au Pérou, gouverné par un ancien gradé criminel de guerre, des militants maoïstes. En fait, tous ces régimes font un peu de redistribution, notamment des revenus du pétrole, mais la propriété capitaliste n’est pas remise en cause. On ne cherche pas à remplacer le vieil État bourgeois par des structures de pouvoir populaire. Tout est resté en place. Quand on y pense, ce qui se passe au Vénézuéla n’est pas plus révolutionnaire que « l’État-providence » norvégien. Dit comme ça, c’est beaucoup moins excitant.

La nature de classe du Front de Gauche

Donnant un interview au Monde il y a quelques temps, J.-L. Mélenchon affirmait que : « [la classe moyenne] est l’enjeu essentiel de la lutte politique actuelle... Selon moi, c’est de la classe moyenne que viendra le déclenchement de ce que j’appelle « la révolution citoyenne ». En le faisant, elle fait bloc avec les ouvriers et les employés dans un Front du peuple ». Le Front de Gauche l’assume : le mouvement populaire doit être dirigé par la petite-bourgeoisie, et les prolétaires doivent la suivre ; c’est tout l’inverse d’une politique communiste. Pour nous, à l’OCML-VP, ce sont les prolétaires qui doivent être aux commandes !
Le Front de Gauche est un structure dirigée par des personnes qui, comme Mélenchon, ont une longue carrière dans les institutions bourgeoises, et son programme vise, au fond, à défendre les intérêts de la petite-bourgeoisie dans le cadre du système capitaliste, en comptant sur le poids électoral du prolétariat pour le porter au pouvoir. Il y a quelques temps, nous avions critiqué le NPA, qui venait de se constituer. Mais alors que le NPA est ce que nous appelons un parti « centriste » (oscillant entre réforme et révolution), le Front de Gauche est un machine politique bourgeoise.

 

Axel

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