Vous êtes dans la rubrique > Archives > Le bourgeois Mélenchon

Le bourgeois Mélenchon

À l’OCML-VP, nous n’aimons pas personnaliser le débat : pour nous, ce n’est pas une façon de faire de la politique, ce qui compte c’est le programme. Mais la bourgeoisie, elle, si. Notamment en France, où l’élection du président de la République occupe une place importante dans le système politique. Et toutes les forces politiques s’y mettent, par exemple le Front de Gauche, qui met en avant la personnalité de Jean-Luc Mélenchon, dont la gouaille devrait lui permettre de faire un certain nombre de voix aux élections. Alors, pas le choix, il faut s’y intéresser. Mais parmi ceux qui pensent voter pour lui, qui sait qui il est, ce Mélenchon ? Il ne s’agit pas de démonter un homme, mais Mélenchon représente bien ceux qui sont au commande du Front de Gauche et du PCF.

 

Adhérent au PS à partir de 1977, Mélenchon est un professionnel de la politique depuis 1978 : successivement responsable départemental ou national du PS, adjoint au maire, directeur de cabinet, sénateur... ; bref, pour lui, depuis près de 30 ans, la politique est surtout un métier ; on a quand même trouvé mieux pour représenter la classe ouvrière. Mélenchon surfe sur la dénonciation de la « caste » politicienne qui « gouverne depuis des années », mais c’est assez malhonnête, car lui aussi en fait partie. En 1999, il appelle à voter pour le traité de Maastricht. De 2000 à 2002, il est ministre du gouvernement Jospin, et donc... de Chirac, dont il a accepté, à notre connaissance, toutes les réformes réactionnaires sans trop se plaindre. S’est-il fait remarquer par sa radicalité et sa contestation de l’ordre établi ? Pas vraiment.

 

Comme dit la chanson : « Ni Dieu, ni César, ni tribun : sauvons-nous nous-mêmes ! ». Il faut voir au delà des apparences du discours, et ce n’est pas en comptant sur un homme providentiel, qui plus est, un bourgeois, que les prolétaires prendront leur avenir en mains.

 

Axel

Soutenir par un don