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Impérialisme de droite, impérialisme de gauche : Non !

Prenez les interventions armées de l’impérialisme français et ses bases militaires à l’étranger. Le PS, les écologistes, le Front de gauche, tous ont plus ou moins soutenu l’intervention militaire en Libye. Aucun, dans son programme, ne demande la fermeture des bases militaires françaises extérieures, notamment celles d’Afrique, qui servent directement à soutenir (ou renverser) les régimes de ces pays. Au plus, ils demandent le retrait d’Afghanistan, déjà en cours, prévu par Obama et Sarkozy. L’argument selon lequel il faudrait voter pour le « moins pire » des candidats est donc, dans ce domaine comme d’autres, à relativiser. Si Hollande est élu, les interventions militaires françaises ne cesseront pas. N’oublions pas la première guerre du Golfe, l’intervention trouble de l’armée française au Rwanda, tout cela a été effectué sous la présidence de Mitterrand. Il faut garder à l’esprit que, quel que soit le candidat élu, le calvaire des peuples dominés par l’impérialisme continuera.

Soutenir la libération des peuples

Autre chose, évidente pour nous : le droit à l’autodétermination des colonies françaises : Antilles, Kanaky (Nouvelle-Calédonie), Polynésie... Misère, répression, racisme : le colonialisme perdure, et il perdurera tant que ces pays resteront sous domination de notre bourgeoisie et de ses relais locaux. Qui, aujourd’hui, en France, soutient ce droit à l’indépendance des peuples ? On vient de le voir avec les événements qui se sont déroulés à la Réunion : révolte de la population contre le chômage et le racket, répression extrêmement brutale de l’État, avec des jeunes condamnés à plusieurs années de prison ferme. N’oublions pas le massacre des militants kanaks dans la grotte d’Ouvéa, en 1988. Sur la question de la Palestine également, le clivage est net : sans un seul État démocratique et indépendant sur toute la Palestine historique, il ne peut exister de solution juste pour le peuple palestinien. L’État d’Israël n’existe que comme agent de l’impérialisme dans la région.

Un système mondial

Le personnel politique réformiste, les bureaucrates syndicaux, existent parce que la bourgeoisie peut les entretenir grâce notamment au pillage des peuples et pays dominés. Il n’est pas donc pas étonnant pour nous de voir des gens comme Mélenchon qui semblent à la fois très radical sur le plan intérieur, et en même temps assez modérés en politique internationale : soutien à l’intervention en Libye, soutien à la vente d’avions de chasse à l’Inde, où ils pourront servir à attaquer la guérilla maoïste ! Il n’y a pas d’un côté l’exploitation capitaliste ici, et la domination impérialiste à l’étranger. Tout cela fait partie d’un même système d’exploitation et d’oppression. Tout est lié : si les sans-papiers existent, c’est parce qu’ils n’ont pas d’autre choix que de fuir leurs pays pillés par notre impérialisme. Tout coup porté à la bourgeoisie ici soutient les luttes des peuples dominés. Et inversement, tout coup porté à l’impérialisme là-bas nous renforce ici.
Nous refusons d’avoir à choisir pour le « moins pire », car même si notre situation peut s’améliorer à la marge, nous refusons de cautionner la continuation du système impérialiste ailleurs. Ce n’est que par le renforcement de notre camp, celui des exploités et opprimés, partout dans le monde, que nous ferons reculer l’impérialisme. Avant de le supprimer totalement.

Que devra faire un pouvoir ouvrier ?

À notre avis, un pouvoir ouvrier devra immédiatement retirer tous les militaires français déployés à l’étranger, accorder le droit à l’autodétermination des colonies, dénoncer l’existence de l’État d’Israël, soutenir les mouvements progressistes de libération dans les pays dominés, céder les intérêts économiques français à l’étranger aux peuples qui en subissent l’exploitation, et annuler toutes les dettes des pays dominés. Les échanges et la coopération internationale seront à réinventer, pour que les relations entre les peuples ne soient plus basés sur la domination, mais sur le progrès commun.

 

Axel

L’internationalisme du côté de la nation qui opprime ou de la nation dite « grande » (encore qu’elle ne soit grande que par ses violences...) doit consister non seulement dans le respect de l’égalité formelle des nations, mais encore dans une inégalité compensant de la part de la nation qui opprime, de la grande nation, l’inégalité qui se manifeste pratiquement dans la vie. Quiconque n’a pas compris cela n’a pas compris ce qu’est l’attitude vraiment prolétarienne...
Lénine, tome 36, page 621.

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