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Elections au Sénégal

En évoquant les élections, certaines personnes parlent de « pièges à cons ». D’autres personnes renchérissent dans le même sens avec cette phrase : « Si les élections pouvaient fondamentalement changer quelque chose, elles auraient été interdites depuis longtemps ». Cela est en partie vrai. Mais cela n’est pas en vrai en partie, dans la mesure où les élections peuvent être un baromètre permettant de jauger le niveau de conscience d’une population.

 

En 2012, par son vote et surtout par sa mobilisation, le peuple sénégalais va indiquer à Wade et à son régime la porte de sortie de l’histoire. En plus il y a manifestement la conscience qu’il ne suffit plus de « METTRE UN PAPIER DANS UNE URNE ET ATTENDRE DURANT 5 ANS EN LAISSANT FAIRE LES politiCHIENS OU LES politiCHIENNES ».

 

Le peuple sénégalais tire d’une certaine manière les leçons de l’amère expérience du régime de Wade depuis 2000. Sous son régime, l’immense majorité de la population est condamnée à une mort lente, pendant que lui dilapide tous les deniers publics —pour arroser sa famille, ses ami(e)s, ses larbins, courtisan(e)s, toutes les ordures parasitaires en turban (marabouts religieux) ou en cravates dans ce pays. En 2000, le rejet du précédent régime d’Abdou Diouf avait été tel que si l’opposition avait présenté un âne comme candidat unique, il allait l’emporter. Cet âne fut en réalité Abdoulaye Wade avec le résultat que l’on sait aujourd’hui !!! La furie des révoltes populaires avant le premier tour constitue non seulement une riposte contre toutes les manœuvres du pouvoir actuel, mais aussi un avertissement contre toute reconduite de la politique actuelle de WADE sans WADE avec l’opposition actuelle. C’est pourquoi après un moment de cafouillage, le gouvernement a accepté les résultats imposant un second tour en cédant face au risque d’une explosion populaire qui a été plus déterminante que les pressions des USA et de la France.

 

Sauf à frauder massivement avec comme conséquence probable un tsunami populaire qui va le balayer, le régime d’Abdoulaye WADE n’a aucune chance de remporter le second tour des élections pour les 3 raisons suivantes :

 


- 1)- Mathématiquement, il n’a aucune chance de gagner car l’essentiel de ses adversaires a déjà appelé à voter pour son challenger Macky SALL. Seul Oumar Khassim DIA a appelé du haut de ses 0.24% de suffrages à voter pour le président sortant Abdoulaye WADE.
- 2)- La participation étant de 60% environ, donc il reste théoriquement une réserve de voix d’environ 40% pour les 2 candidats le 25 mars 2012. Mais cette forte abstention est principalement expliquée par la résignation face aux tentations de vol des élections. Donc pour l’essentiel, ces 40% vont voter pour le candidat de l’opposition Macky SALL.
- 3)- Enfin le dernier argument : les rats sont en train ou vont quitter le navire du parti au pouvoir, le PDS (Parti Démocratique Sénégalais). La transhumance des politCHIENS et des politCHIENNES a commencé. Il faut souligner que cette transhumance de ces espèces devance celle des animaux qui commence vers mai-juin en période avancée de la saison sèche quand ces animaux migrent vers les régions avec plus de pâturages pour pouvoir trouver de l’herbe pour se nourrir !

 

Il faut l’avouer, en dépit d’avancées notables dans la perte d’illusions électoralistes, le mouvement populaire de contestation du régime de WADE est pour l’essentiel spontané. Les entraves objectives pour le succès de ce mouvement vers une émancipation véritable du peuple et le progrès social sont les conditions subjectives en termes de conscience et d’organisation pour la rupture d’avec le capitalisme (sous sa forme dépendante, sous sa forme étatiste ou sous sa forme —libérale). Ces conditions subjectives étant très retard sur les conditions objectives, l’extrême gauche (ou ce qui en reste !) est à la traîne.
Le ciment actuel de la contestation est le rejet viscéral de Wade et de son régime. Cette crise débouchera inévitablement sur une alternance, y compris sous la forme d’un régime militaire. Vraisemblablement, l’alternance politique légale se traduira ainsi : l’ordure bourgeoise Abdoulaye WADE cédera sa place à une autre ordure bourgeoise Macky SALL, ancien premier-ministre de Wade et mouillé jusqu’au cou dans le scandale de détournements de plusieurs milliards dans « l’affaire de TAÏWAN », et cela malgré toutes ses dénégations très théâtralisées.
Or pour les communistes révolutionnaires internationalistes tout comme pour les forces progressistes ou démocratiques sincères, l’enjeu est une ALTERNATIVE et non une ALTERNANCE où ils joueraient le rôle de faiseurs de rois dans le renouvellement du personnel de l’État par le remplacement d’une canaille bourgeoise par une autre canaille bourgeoise ! Au Sénégal, la gageure serait entre autres de transmettre la mémoire portée par une partie de l’extrême gauche à cette partie de la jeunesse révoltée qui déborde de vitalité et d’audace.

 

Bien à vous.

 

Voir aussi : Les élections et la gauche révolutionnaire au Sénégal

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