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Nous voulons changer le travail !

Dans les programmes des partis de gauche ou d’extrême-gauche pour les élections présidentielles, on a vu : augmentation des salaires, diminution du temps de travail. Mais on ne trouve pas grand-chose sur les conditions de travail. Le programme du PS, n’en parlons pas. Dans celui du Front de Gauche (Mélenchon et PCF), aucune revendication dans ce domaine. Dans ceux du NPA ou de LO, pourtant plus radicaux et plus proches des préoccupations des prolétaires, on parle de contrôle ouvrier, mais pas grand-chose non plus sur les conditions de travail.
La plupart du temps, pour les réformistes, il ne s’agit que d’aménager notre exploitation, sans la remettre en cause, pour la rendre juste plus supportable. Ils nous font croire que la solution, c’est de permettre à quelques-uns de s’en sortir grâce à l’école ou à la formation continue, mais en laissant la grande majorité des exploités dans la situation dans laquelle ils sont.
Ils oublient la façon dont on nous force à travailler dans la société capitaliste. Ils ne parlent pas des cadences parfois infernales dans l’industrie ou ailleurs. Aucun ne dénonce clairement les horaires aberrants. Et enfin, qui parle de l’organisation du travail dans les entreprises, du mépris des petits chefs, de la machine froide de l’entreprise qui n’hésite pas à nous écraser ?

Changer le travail pour changer la société

Pour nous, remettre en cause le capitalisme, ce n’est pas juste réclamer des augmentations de salaire, ou le droit de partir à la retraite plus tôt. C’est toute l’organisation du travail dans la société qu’il faut changer. Nous voulons travailler pour assurer nos besoins individuels et collectifs, et non pas vivre pour le travail.
D’abord, nous voulons décider collectivement et démocratiquement. Ce que nous appelons la « dictature du prolétariat », ça doit être ça : les prolétaires décident de l’organisation de la société, de ses besoins, ce que nous voulons produire, et de comment nous voulons le produire. Aussi bien à l’échelle de l’atelier, que de l’entreprise, que de celle de toute l’économie. Nous ne voulons plus d’une division entre ceux qui dirigent et ceux qui exécutent les ordres, entre le travail manuel et le travail intellectuel. Fini les contremaîtres. Les cadres et les responsables devront être choisis ou acceptés par la base.
Ensuite, nous voulons que le travail ne soit plus une corvée. Il faut abolir le travail de nuit, les rythmes de travail postés (comme les 3x8), sauf lorsque c’est une nécessité (par exemple dans les hôpitaux). Nous ne voulons plus des cadences et du travail à la chaîne. Nous voulons interdire totalement l’utilisation de produits nocifs, et les positions de travail dangereuses pour la santé. Cela se fera au détriment de la productivité, mais avec moins de fatigue, de maladies, d’accidents du travail, de frais « sociaux ». C’est un choix politique. En bref, il ne faudra pas hésiter à tout changer dans notre façon de travailler.

Perdre nos chaînes et gagner notre liberté 

Le temps de travail sera très fortement réduit. Des calculs économiques ont montré qu’avec les technologies actuelles, en supprimant le gaspillage et les productions socialement inutiles, en consommant différemment, nous pouvions nous contenter de 20 heures de travail par semaine.
La vraie liberté, c’est celle-là : gagner du temps libre pour pouvoir construire nos vies comme nous l’entendons, participer à la vie sociale, faire ce que nous avons envie de faire hors du travail contraint.
Face à la dictature du capital, les réformistes nous disent : « lutter c’est bien, mais restez à votre place, on s’occupe de vos intérêts à votre place. » Exécutants dans la vie, au travail, ils veulent que nous restions des exécutants en politique. Mais pour avoir le pouvoir sur nos vies, nous, les exploités et les opprimés, devons décider par nous-mêmes et pour nous-mêmes, et diriger la société.

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