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Luttes de femmes pour transformer le travail

Le capitalisme et le patriarcat jouent la même carte pour asservir toute notre existence : un travail souvent d’exécution, précaire, mal payé s’impose à la majorité des femmes.
Des témoignages auprès de la CGT expriment la révolte : une caissière chez Stradivarius, 22 heures, 6 à 700 euros, explique : « Nos plannings sont définis 3 semaines à l’avance, modifiables au dernier moment, il est donc très difficile d’avoir une vie privée, de trouver une nounou ». Elle n’est pas la seule, puisqu’en hyper-marché et grande surface, 32% des salariés sont à temps partiel. Ou alors, c’est le dimanche qu’il faut bosser, sous prétexte de satisfaire les consommateurs : mais là encore, des femmes se sont révoltées. Les caissières de Dia à Albertville qui ont maintenu leur grève pendant 2 ans, et obtenu le compromis « le travail du dimanche ne sera proposé qu’aux volontaires ». Citons encore le témoignage d’une jeune femme au meeting de Femmes En Lutte 93 en février dernier : pour l’aide à la personne, on a parfois une « mission » d’une heure payée à 4 euros, alors qu’il faut se payer le trajet d’une heure dans chaque sens ! On comprend l’intérêt des patrons pour imposer n’importe quel travail aux bénéficiaires du RSA.

 

La dénonciation des abus ne suffit pas, les luttes engagées par les femmes ébauchent une remise en question de l’aliénation de notre vie par l’organisation capitalo-patriarcale du travail :
- obligées d’accepter des horaires et des paies minables parce que le double travail n’attend pas, qu’il faudra bien quelqu’un à la maison pour s’occuper des enfants.
- humiliées comme l’a été Anne-Marie caissière à Cora, que son patron a traitée de voleuse et menacée de licenciement pour avoir découpé un bon de réduction fast-food laissé par un client : mais elle était aussi déléguée CGT, heureusement ; l’indignation de ses collègues et des clients ont imposé un recul du patron.
- l’égalité ? Promise par les textes, elle ne deviendra une réalité que par nos résistances à cet ordre bourgeois.
Les luttes des femmes au travail font avancer la lutte sociale car elles posent non seulement l’urgence d’une transformation du travail, mais aussi celle de l’organisation des temps sociaux.
Revendiquer davantage de crèches, c’est aussi une lutte concrète pour l’emploi des femmes. A nous de le faire passer dans nos syndicats et d’en faire un levier pour la révolution du 21ème siècle.

 

B.C

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