Vous êtes dans la rubrique > Archives > Le gouvernement PS expulse les Roms

Le gouvernement PS expulse les Roms

Le gouvernement PS profite de l’été pour évacuer les Roms. Objectif de Manuel Valls : 7000 expulsés fin septembre, sur 15 000 Roms présents en France d’après les associations de soutien. La droite applaudit. Valls et le PS invoquent « l’insalubrité » souvent réelle et la « dangerosité » des lieux afin de faire intervenir la police. La politique du ministre de l’Intérieur est dans la continuité du discours de Grenoble de Sarkozy en juillet 2011. Mais ce n’est pas la politique du seul Valls, c’est celle de tout le gouvernement. Alors que Hollande avait promis qu’il n’y aurait pas d’expulsion sans relogement, on voit l’inverse sur le terrain.
Quel crédit accorder aux décisions du gouvernement Ayrault sur la possibilité pour les Roms d’accéder au marché du travail alors que les expulsions continuent ? Comment travailler sans logement ? Ne pas voir la misère, fragiliser, précariser, expulser, rendre difficiles les résistances, voilà la politique Hollande-Ayrault.

D’où viennent les Roms ?

Ils viennent des pays d’Europe de l’Est. Avant, ils avaient du travail. A la chute du bloc de l’Est, des tas d’usines ont été fermées. Ils ont été les premiers licenciés... Ils ont été mis à l’écart d’une société qui devenait de plus en plus compétitive. Alors, il leur a fallu aller vers les pays d’Europe plus riches. Ici, ils sont mal reçus, vivent dans des bidonvilles. Les mairies de gauche ou de droite les expulsent, celles de gauche mettent parfois en avant les « villages d’insertion » comme étant la solution, par exemple en Seine Saint Denis.

Insertion ?

Qui un « village » d’insertion peut intégrer ? Lors de l’expulsion d’un bidonville, les travailleurs sociaux, après enquêtes, qualifiées de « sociales », font un tri. Sur 200 ou 300 familles, on en choisit 20, 25. Environ 80 personnes. Parmi les critères retenus par la préfecture figurent la possession d’un casier judiciaire vierge, la composition de la famille nucléaire et la présence d’enfants en bas-âge. Pour les sélectionnés, les entrées et les sorties sont contrôlées par un système de gardiennage. Ceux qui n’ont pas été sélectionnés doivent quitter les lieux, qui seront entièrement rasés. Les autorités proposent une « aide au retour humanitaire » (ARH). Pour encourager les départs volontaires, le retour dans le pays d’origine est couplé avec l’allocation d’une somme (300 euros par adulte, 100 euros par enfant) versée au moment du départ. « L’insertion » sert de cache-sexe à la politique d’expulsion.

Solidarité

Non, les Roms n’aiment pas vivre dans la crasse ou les bidonvilles. Ils s’installent là où ils peuvent. Les expulsions de Roms et d’immigrés en général doivent cesser. Nous sommes solidaires de leurs résistances. Ils doivent pouvoir circuler librement sans persécution ni discrimination, pouvoir travailler, avoir des logements décents sans flicages.

Soutenir par un don