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Amiante : ne pas oublier...

Article de Partisan N°260 - novembre 2012

L’amiante est emblématique du scandale de nos conditions de travail. On n’a pas fini d’en compter les morts, ni d’en tirer toutes les leçons.

 

Obligés d’être internationalistes
La journée et la manif des 12 et 13 octobre étaient placées sous le signe de la pluie... mais surtout de l’internationalisme. Voici quelques lignes de l’édito du Bulletin de l’Andeva :
« Les trafiquants d’amiante ont réorienté leur commerce de mort vers l’Asie, où la consommation d’amiante a connu un véritable boom, particulièrement en Chine et en Inde, deux géants économiques où vivent deux milliards et demi d’habitants. La Russie et l’Asie représentent maintenant plus de 85% de la consommation mondiale.... C’est la vie et la santé de centaines de milliers d’êtres humains qui se joue dans les combats qui se mènent aujourd’hui en Asie, mais aussi au Canada contre la relance de la mine Jeffrey, ou au Brésil pour l’interdiction dans tous les Etats du pays. Et là où l’amiante est interdit, les Etats, confrontés à une pandémie de cancers et à la présence de millions de tonnes d’amiante en place, devront longtemps encore affronter de redoutables défis pour la santé publique et la santé. »

 

Obligés d’être oppositionnels dans le syndicat
Journal Lutte Ouvrière, 21 septembre : « L’inserm, un organisme public, a estimé que l’amiante devrait tuer 100 000 personnes entre 1995 et 2025... Le danger mortel qu’il représente est connu depuis le début des années 1930 [dès 1906, avec le rapport Auribault, ndlr], mais ce n’est qu’en 1997 qu’il fut finalement interdit en France... Les industriels de l’amiante, et en premier le groupe Eternit, disposaient d’un puissant lobby avec le Comité Permanent Amiante (CPA). Comprenant des représentants de ces groupes ainsi que d’organismes publics et de cinq ministères, le CPA, créé en 1982, a détenu le quasi-monopole de l’information scientifique sur l’amiante et influençait le gouvernement. »
Aucune mention des représentants syndicaux, de chacun des syndicats, au sein du CPA, pendant 13 ans. On est habitués à ce que LO escamote les débats à l’intérieur des syndicats, mais le CPA restera un exemple de stratégie de la négociation se substituant à celle de la lutte des travailleurs.

 

Obligés d’être politiques
« Prendre le pouvoir, ça commence par discuter et s’emparer de la politique, pas uniquement le temps des élections, mais tous les jours, en prenant collectivement les décisions qui nous concernent, au travail et dans tous les aspects de la vie (santé, éducation, logement, environnement...). Au pouvoir, il nous faudra choisir des représentants qui nous ressemblent, ouvriers et prolos, hommes et femmes, français ou immigrés, issus de notre classe. Pas des représentants politiques qui nous « rendent des comptes » tous les 5 ans, qui sont toujours les mêmes « professionnels » de la politique ! Prendre le pouvoir, c’est ne plus déléguer sa voix. Nous sommes capables de gérer nos vies et la société, alors que les experts à la solde des bourgeois nous mènent de crises en faillites. Le capitalisme ne se réforme pas, il doit être renversé par une révolution ! » (tract VP, avril 2012).

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