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Les Fralib à Lyon

Partisan N°260 - Novembre 2012

Nous avons fait des propositions de faire venir les Fralib sur Lyon et de faire une rencontre autour de leur film. Finalement la rencontre a été organisée le 20 septembre par l’UL CGT de Vaulx-en-Velin, la mairie de Vaulx-en-Velin, les syndicalistes de Veninov (en lutte contre la fermeture de leur boite) et une tendance de gauche du PCF. Les Fralib sont venus à 10, ont été sur la brèche toute la journée, et sont repartis dans la nuit pour être présents à des réunions dans leur boite le lendemain matin. Courageux, les gars !
Il y a donc eux réception le midi sur l’esplanade de la ville, puis visite des locaux de Veninov, réception à l’hôtel de ville, et le soir buffet avec tous ceux qui voulaient échanger et voir le film. Un long débat a terminé la soirée. L’UL et les municipaux ont fait une collecte avec aux alentours de 1000 euros.
Le dynamisme et la mobilisation des gars de Fralib sont communicatifs, et leur passage a été encourageant.
Les débats
Sur l’emploi et la crise : Pour un gars de Fralib, la crise n’existe que pour nous, les patrons et les monopoles, eux, se remplissent les poches. Une camarade de VP explique que non, il y a vraiment une crise du système, mais visiblement le discours est peu compris, car c’est compliqué. Ils décrivent ce qu’ils vivent, et ils ne lient pas leur intérêt à celui de leur boite.
Les délocalisations et le prix du travail : Dans les gains d’Unilever, ils représentent 4 mois de travail pour faire vivre l’entreprise de Gémenos, et 8 mois pour les profits d’Unilever. Mais le prix de revient d’une boite de thé est de 0,20 centimes et faite en Pologne elle reviendra à 0,9 centimes.
Sur les SCOP : Ils ont expliqué leur projet, le fait qu’ils en sont pas des experts mais qu’ils se font aider par des gens compétents. Pas de débats contradictoires, mais une intervention sur la coopérative de Fagor qui, aujourd’hui, vide des gars, sur Lyon.
Sur la solidarité : Importance de rencontrer d’autres ouvriers et des soutiens. Ils sont conscients que leur lutte, s’ils la gagnent, peut être un emblème pour les autres bagarres.
Contre la fatalité : On n’a pas le choix, on a le dos au mur, et seule notre détermination peut nous aider à garder notre emploi, et il faut convaincre d’autres qu’il faut le faire aussi.
La politique : Si voulez faire de la politique, dit un des Fralib, il faut s’intéresser au vote contre le traité budgétaire européen et au référendum proposé par le Front de Gauche. Le changement, c’est maintenant, avec le gouvernement, qu’il faut pousser pour lui faire faire des lois contre les licenciements. A la fin de la réunion, le maire de Vaulx avait reculé en disant « Ok, il n’y a pas encore de changement, mais c’est une raison de plus pour intervenir et lutter pour que le changement ait lieu. » Après les interventions de VP, un gars de Fralib a répondu : « Nous ne pouvons pas, à nous tout seuls, changer la situation politique ».
L’Etat : Faire pression pour avoir des lois contre les licenciements... Le ROC-ml est intervenu sur le lien entre l’Etat et les financiers et monopoles. Intervention juste mais un peu trop théorique.
Sur les femmes et leur place dans la lutte : Dans le film on voit beaucoup d’ouvrières, mais dans la délégation, que des hommes. Ils ont valorisé la lutte des femmes, mais quelques questions restent sans réponses quand même.
Les échanges avec les pays producteurs de thé : Commerce équitable... mais toujours dans le système capitaliste, c’est aussi leurs limites. Un débat qui est intervenu aussi suite à une de nos interventions.

 

L’ampleur des sujets abordés montrent que, lorsqu’il y a mobilisation, les ouvriers sont plus disponibles pour débattre, se posent de sérieuses questions, et nous devons être à la hauteur des échanges, ce qui est loin d’être simple et évident.
Ce qui domine, ce sont les positions de la CGT et du PCF-Front de Gauche, mais de façon contradictoire, car souvent ces positions se heurtent à la réalité du vécu des ouvriers et à celle du capitalisme.

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