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Tunisie : Violée par des policiers et accusée d’"atteinte à la pudeur"
Durant la nuit du 3 au 4 septembre 2012, une femme a été violée à Ain Zaghouan en Tunisie, par deux policiers avec la complicité d’un troisième qui s’est chargé d’éloigner son compagnon et de lui usurper de l’argent. Lors d’une conférence de presse, le porte-parole du Ministère de l’Intérieur a déclaré que la victime a été surprise par les policiers dans une situation indécente, justifiant ainsi le crime commis par les forces de l’ordre. Un juge d’instruction a d’ailleurs convoqué la victime pour atteinte à la pudeur.
A Paris, un rassemblement de protestation s’est tenu lundi 1er octobre (voir le communiqué de l’Association des Tunisiens en France). Et voici un commentaire.
Quelle « atteinte à la pudeur » ?
La femme est considérée par tous les courants de "l’islam politique" comme "un objet à cacher", de la tête au pied. Elle n’est que la moitié de l’homme. En terme de droits, "complémentaire"... D’où les agressions contre les femmes dans l’espace public, les transports... La femme ne doit pas se montrer. Si elle enfreint cette loi des hommes obsédés, et se montre dans l’espace public, ils ont le « droit » de l’agresser, la dresser, la violer. Elle est un objet pour assouvir leurs désirs d’ "hommes" (malades ?). Elle n’a droit ni aux plaisirs, ni à l’amour, ni au choix du partenaire, ni au refus de se donner à ces malades qui voudraient bien se décharger de leur sperme... Le plus haut "grade" auquel la femme pourrait aspirer est le rôle de mère (reproductrice) et de "gardienne de foyer" (le foyer de l’homme qu’elle doit servir) et de reproductrice du conservatisme social, reproductrice de la culture et des "traditions" qui justifient son oppression...
Les policiers violeurs se sont sentis couverts, sur le plan administratif, idéologique, social et même juridique, puisque leur victime s’est trouvée responsable de leurs "pulsions libidinales".Voilà la logique islamiste, logique de délinquants sexuels...
A l’intérieur de la Tunisie, le chômage augmente, les protestations populaires continuent, le gouvernement islamiste réprime. En politique internationale, les islamistes s’alignent sur la politique américaine et considèrent que la Palestine est « l’enfer des autres ». Les dirigeants de l’Islam politique, au Maroc, en Tunisie, en Egypte, font des déclarations libérales…. Que reste-t-il aux islamistes pour justifier leur attachement au trône du pouvoir ? Les questions morales. Il est de notoriété publique que les femmes sont responsables de tout désordre moral dans le passé, le présent et l’avenir...
Alors, ce qui arrive aujourd’hui est un test pour tous ceux qui résistent. Soutenir les femmes, c’est organiser notre propre résistance, celle de la société, des gens normaux, et non des obsédés pour qui la femme qui montre ses cheveux est une femme "de petite vertu"... Les artistes, les journalistes, les syndicalistes, les familles des victimes de la révolution, les chômeurs, les femmes (nos mères, soeurs, filles, femmes, copines)... Et demain ?
Cri de colère (très modéré par rapport à ce que je resssens), Hussein Al-Ahouazi