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Vous avez dit « racisme anti-blanc » ?
Partisan N°260 - Novembre 2012
Aujourd’hui, le « racisme anti-blanc » est dans la bouche non seulement de l’extrême-droite, mais également dans celle de l’UMP. Jean-François Copé dans son dernier livre reprend l’expression au FN et aux néo-nazis. Bien sûr, il s’agit de faire croire que, dans les quartiers populaires, les « Blancs » seraient victimes de l’invasion des immigrés. Nous voyons bien, autour de nous, que cela est faux.
Les immigrés premières victimes du racisme
Dans la classe ouvrière, on trouve à la fois du mélange, mais également des préjugés et, oui, du racisme. Mais de toute façon, les immigrés, quelles que soient leur confession et leur origine, sont de loin les premières victimes du racisme, et non pas les « Blancs ». Personne ne peut dire le contraire : c’est simplement l’expérience de la vie de tous les jours chez les prolétaires. Ceux qui parlent de « racisme anti-blanc », sont quasiment tous des gens qui n’ont jamais vécu en cité. Des enquêtes sociologiques montrent d’ailleurs que c’est surtout parmi les « blancs » vivant loin des quartiers populaires, que l’on trouve des gens qui affirment avoir été victimes de « racisme anti-blanc ». Dans les milieux grands bourgeois conservateurs, on y ajoute du mépris ou de la peur vis-à-vis des classes populaires en général.
Le racisme anti-blanc n’existe pas !
Parler de l’existence d’une prétendu « racisme anti-blanc », c’est laisser entendre que les immigrés seraient tous plus ou moins unis dans une sorte de détestation des blancs. Rien de plus faux ! Dans la classe ouvrière, les préjugés et le racisme peuvent fuser dans tous les sens : préjugés de Maghrébins contre les Africains noirs, d’Asiatiques contre les Maghrébins... Sans parler des immigrés de deuxième ou troisième génération qui sont d’accord pour dire qu’il faut fermer les frontières car il y a déjà trop d’immigrés en France. Ou, autre bon exemple, les préjugés tenaces contre les Rroms, bien partagés par tout le monde. On est bien loin d’un vaste complot musulman organisé pour submerger la France ! Le racisme, ça n’est pas juste celui des Blancs contre les immigrés, et encore moins celui de tous les immigrés solidaires contre les Blancs, ou des musulmans contre les non-musulmans.
« Gouéron », « babtou »... ces invectives ne sont pas forcément utilisés dans un sens raciste. Tout comme les expressions « poundé » pour désigner les gens de culture indienne, ou « noich » pour les Asiatiques. Leur utilisation peut relever de l’insulte, mais aussi, et même plus souvent, de l’humour potache ou même de l’auto-dérision. « Blanc » est utilisé de manière péjorative surtout pour désigner, en fait, des petit-bourgeois ; un petit prolétaire blanc qui a grandi en cité, qui a grandi aux milieu d’amis noirs ou maghrébins, ne sera jamais traité méchamment de « blanc ».
Affronter le racisme pour nous unir
Cela ne veut pas dire qu’il ne s’agit que d’une question de vocabulaire : la confusion existe bien dans la tête des gens. Il y a, en France comme dans d’autre pays, une « ethnicisation » des rapports sociaux : cela arrange les bourgeois de construire des oppositions entre les prolétaires d’origine ou de religion différentes pour nous diviser et conforter leur pouvoir. Nous voyons autour de nous la tendance à percevoir les relations sociales à travers les origines des uns et des autres, alors que c’est la classe sociale à laquelle nous appartenons qui compte. Nous devons combattre le racisme et les préjugés autour de nous, dans la classe ouvrière, pour nous unir contre nos ennemis qui veulent nous maintenir sous leur domination.