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Bourgeois et gouvernements à l’offensive ! En avant ! Ripostons !
Editorial de Partisan n°261 - décembre 2012 janvier 2013
Abaissement des charges salariales pour les patrons, hausse de la TVA pour les travailleurs. « Réforme » du CDI et du code du travail pour faciliter les restructurations du capital. Avant son élection, le candidat Hollande disait que la baisse « du coût » du travail n’était pas le problème. Elle l’est pour le Président élu. Gesticulations de Montebourg face aux patrons licencieurs d’Arcelor Mittal, de PSA. Refus de mettre en débat le droit de vote des étrangers aux élections municipales. Sans papiers pourchassés comme au temps de Sarkozy. Mariage pour tous maintenu, mais acceptation par Hollande que des maires se soustraient à l’obligation de les faire.
La politique sociale de Hollande est à 95 % celle, amère pour les travailleurs, de son prédécesseur, mais enrobée d’un peu de sucre démocratique et de pseudo concertation, comme à Notre Dame des Landes. Sa politique étrangère est, elle, à 100 % réactionnaire. Soutien inconditionnel à Israël, qui depuis 65 ans fait la guerre au peuple palestinien, le dépouillant de sa terre et de ses droits. Alignement sur les USA et appuie à la réaction arabe, au Liban, au Qatar, en Tunisie. En Syrie aussi, où la France propose d’armer une opposition qui détourne le soulèvement populaire contre le régime en opération au service des impérialistes dans la région. Incitation à une opération militaire de reconquête du Nord Mali, dont la France espère un renforcement de ses positions politique et économique en Afrique.
A Voie prolétarienne, cela ne nous surprend pas. Mais nous ne nous satisfaisons pas d’avoir eu raison. Quand tombent des illusions parmi nous, il faut avoir raison sur la voie à suivre. Il faut avoir raison dans la construction d’une résistance de classe, pour gagner la confiance des déçus.
Les communistes ne sont pas les seuls à proposer une alternative aux déçus de la politique PS ou UMP. A gauche, le Front de gauche. A l’extrême droite, Marine Le pen. La droite classique est pour l’heure neutralisée. Ces forces ont sur nous les révolutionnaires quelques « avantages ». Elles cultivent des illusions encore fortes parmi notre classe. Le premier surfe sur l’idée que la crise serait un prétexte, que l’ont pourrait s’en sortir en changeant quelques politiciens, en imposant aux capitalistes d’être moins exigeants. La force de la seconde sont le chauvinisme et le racisme, partagés malheureusement par des travailleurs. Elle dit que si ça va mal, ce n’est la faute au capitalisme, mais parce que la « France n’est plus la France et perd son identité ».
Pour bien résister unis dans le quotidien, il faut savoir de quoi nous sommes victimes, faire un bon diagnostic pour trouver le bon remède. Les fautifs ne sont pas une « mauvais politique » et « mauvais patrons », encore moins nos frères étrangers, mais le capitalisme et sa logique. La solution n’est pas dans des rustines réformistes (interdiction des licenciements, banque publique, fermeture des frontières) mais dans la lutte révolutionnaire pour la destruction du capitalisme. Elle est dans la construction d’une société fraternelle, solidaire sans exploitation, société gérée selon les intérêts de la majorité, qui n’est possible que si les exploités d’aujourd’hui y ont le pouvoir. Société que nous disons socialiste.
Hollande a été élu sur le raz le bol de Sarkozy. Il n’a trahit que les illusions de beaucoup d’entre nous sur sa politique. Il n’a jamais caché son objectif de redresser la France capitaliste et impérialiste. Il n’a jamais mis en cause notre exploitation. Il n’a jamais dit qu’il fallait changer les règles du jeu économique. Il a seulement promis qu’il ferait en douceur ce que son prédécesseur faisait brutalement. Et là, il tient ses promesses. Le saucisson de la rigueur que les bourgeois européens imposent d’avaler entier aux Grecs (Ce qu’ils refusent), le gouvernement français nous le fait avaler par tranches : un coup par ci, un coup par là… les uns attaqués ici, les autres là… en divisant. Faut il attendre de tout recevoir d’un coup en pleine gueule pour combattre frontalement cette politique ? Qui peut croire que quelques manifestations symboliques comme celle du 14 nombre arrêteront la guerre des bourgeois contre les travailleurs ? Qui d’autres que les bureaucrates réformistes car elles les servent en tant qu’interlocuteurs obligés des bourgeois !
La révolte est là, forte, chez beaucoup d’entre nous qui ne supportent pas d’être traités comme de vulgaires marchandises. Elle peut exploser à tout comment, comme aux portes du salon de l’auto. Elle est forte, mais minoritaire et sans perspective capable d’entraîner la masse de ceux qui n’ont plus l’énergie de lutter et sont fatalistes.
Comme l’écrivait Bertold Brecht « L’homme veut avoir du pain, …Du pain et pas de mots ronflants, Du pain et pas de discours. L’homme veut avoir des frères,…Il veut des hommes et pas d’messieurs, Des frères et pas de patrons ». Voilà notre programme !
Nous dénonçons cette société pour entraîner nos camarades « vers la grande union, de tous les vrais travailleurs ». Mais ce n’est pas suffisant. Nous organisons pour donner vie à la solidarité dans le combat quotidien. Donner vie à la solidarité dans les quartiers, dans les usines, entre les hommes et les femmes, entre les travailleurs de toutes origines, entre eux qui ont des papiers et ceux qui n’en ont pas. Communistes, nous ne donnons pas « du pain ». Nous construisons ensemble, dans les syndicats, dans des collectifs, la résistance quotidienne contre nos exploiteurs et leur gouvernement, qui permettra de l’arracher.
Pour que nos camarades se rangent « dans le front de tous les ouvriers, avec tous nos frères étrangers », nous pratiquons l’internationalisme, sans le borner aux frontières de l’Europe. Organisons la solidarité avec nos tous frères étrangers ici. Combattons le soutien apporté par l’impérialisme français au sionisme, à la réaction arabe. Nous nous rangeons dans le camp de ceux qui luttent et combattent dans le monde pour un autre avenir, comme au Népal, ou en Inde…
Voie Prolétarienne fait cela. Mais pour inverser le cours des choses, pour passer des résistances souvent impuissantes, à la riposte de tous, nous devons être plus nombreux et nombreuses, plus organisé -e-s et plus clair-e-s encore sur le but. Pour cela, lecteur sympathisant, engages-toi à nos cotés.
L’homme veut avoir du pain, oui,
Il veut pouvoir manger tous les jours.
Du pain et pas de mots ronflants,
Du pain et pas de discours.
Refrain
Marchons au pas (bis)
Camarades, vers notre front,
Range-toi dans le front de tous les ouvriers
Avec tous tes frères étrangers.
L’homme veut avoir des bottes, oui,
Il veut avoir bien chaud tous les jours.
Des bottes et pas de boniments,
Des bottes et pas de discours.
L’homme veut avoir des frères, oui,
Il ne veut pas de coups d’poing ni d’éperon,
Il veut des hommes et pas d’messieurs,
Des frères et pas de patrons.
Tu es un ouvrier, oui,
Viens avec nous, ami, n’aie pas peur
Nous allons vers la grande union
De tous les vrais travailleurs.
