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1972 : le procès de Bobigny
Partisan N°263 - Mai 2013
Jusqu’en 1975, les femmes étaient soumises à la loi de 1920 qui interdisait l’avortement et la publicité pour la contraception.
Aprés 1968, la vague révolutionnaire réveille le féminisme. 373 femmes signent un manifeste rédigé par Simone de Beauvoir dans le Nouvel Observateur où elles déclaraient avoir avorté. A l’époque des milliers de femmes avortaient dans la clandestinité, au risque de leur vie, dans des conditions médicales douteuses, et elles risquaient la prison. C’était surtout les femmes du peuple qui payaient un lourd tribut, décès, maladies, prison, les plus aisées pouvaient aller aux Pays-Bas ou en Grande-Bretagne. La pétition signée par les 373 femmes progressistes fit grand bruit.
Au même moment, Marie Claire, âgée de 17 ans passait au tribunal pour enfants de Bobigny, pour avoir avortée. La lycéenne avait été violée. Le violeur avait dénoncé l’avortement. Michèle, la mère de Marie Claire, qui l’élevait seule 3 enfants et travaillait à la RATP, ainsi que 3 collègues qui avaient aidé à l’avortement, étaient inculpées. Elles refusèrent de faire profil bas.
La mobilisation battait son plein, des collectifs étaient créés, le procès fut transformé en procès contre le loi de 1920. Des milliers de femmes et d’hommes se mobilisèrent. Gisèle Halimi assurait la défense. Le 8 novembre 1972, Marie Claire fut relaxée, comme toutes les autres « complices ». Une grande victoire pour la cause des femmes.
Juste après, le MLAC, Mouvement pour la liberte del’avortement et de la contraception, est créé. Il aide les femmes à se faire avorter aux Pays-Bas, il participe au mouvement pour faire changer la loi.
C’est finalement le 17 janvier 1975, que la loi Veil est votée, qui institutionnalise l’IVG (intervention volontaire de grossesse). Cette loi complète la loi Neuwirt qui légalisait déjà la contraception depuis 1972, alors que les décrets d’application avaient été votés en 1967. Simone Veil, ministre de la santé de droite, fit face à des insultes venues de son camp, la loi fut votée grâce à l’apport des voix de gauche.
Sébastien