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Jeanne Labourbe et le groupe communiste de Moscou

En 1918, l’armée française a débarqué en Russie pour combattre la Révolution bolchévique, et elle a été repoussée.

La révolution bolchevique avait été victorieuse en octobre 1917. Mais les impérialistes, en particulier français et anglais, voulaient la chute du pouvoir révolutionnaire. Ils ont armé et conseillé les Russes blancs contre-révolutionnaires. Pour l’impérialisme français, qui à l’époque pensait être le plus puissant du monde, il s’agissait de récupérer l’argent donné au tsar pour l’industrialisation de la Russie et pour son soutien à la guerre. En décembre 1918, les Français débarquaient à Mourmansk, et en Ukraine. Les soldats, français, coloniaux et autres, ignoraient tout de ce qui se passait en Russie.
Le 30 août 1918 était officiellement créé à Moscou le groupe communiste français. En lien avec le parti bolchevique, il avait pour mission de traduire les œuvres de Lénine, de faire un travail de propagande en direction des troupes françaises d’occupation.
Ces communistes français n’étaient qu’une poignée, ils travaillaient dans des conditions difficiles. Certains étaient des membres des missions militaires impérialistes, et qui avaient désertés. Se joignèrent au groupe des femmes telle Jeanne Labourbe, fille de paysans de l’Allier, venue comme enseignante en Pologne. D’autres étaient des descendants de communards. Jeanne insistait pour aller faire de la propagande aux troupes françaises. Elle traversait les lignes, donnait des tracts, prenait la parole devant les soldats. Ces derniers étaient fatigués de la guerre. L’armistice entre les Alliés et l’Allemagne avait été signé. Alors, disaient-ils, pourquoi se battre ? Des soldats désertaient, refusaient de tirer sur les Bolchéviks. Les troupes françaises furent repoussée d’Ukraine au printemps 1919. Cette guerre, avec les famines, fit près de 8 millions de morts.
Jeanne fut arrêtée à Odessa alors qu’elle imprimait des tracts, torturée par les forces françaises, et fusillée dans le cimetière de la ville. Si Jeanne et d’autres furent tuéEs, l’impérialisme s’était cassé les dents contre la révolution socialiste. Ces premiers communistes internationalistes avaient fait preuve d’un grand dévouement à la cause.
Même peu nombreux, les communistes internationalistes peuvent changer la face du monde.

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