Vous êtes dans la rubrique > Archives > « Pas de bébé à la consigne » !

« Pas de bébé à la consigne » !

Lors du forum de « Pas de bébé à la consigne », le 23 mars à la Bourse du travail de Paris , plusieurs enjeux ont été abordés :
- L’information clef : en France, un enfant sur deux entre 0 et 3 ans n’a actuellement pas accès à un mode de garde collectif : crèche, jardin d’enfants… ; avec de grandes disparités selon les régions et départements ; la maternelle sert de variable d’ajustement. L’estimation d’une nécessité d’ouverture minimale de 400 000 places est désormais reconnue, mais sera-t-elle satisfaite par le gouvernement actuel ?
Le milieu des professionnels de la petite enfance est marqué par les attaques subies ces dernières années : suppressions de postes et augmentation du nombre d’enfants. Le très négatif décret Morano vient d’être supprimé, on ne sait pas ce qui le remplacera. Les projets gouvernementaux actuels convergent vers une dégradation des dispositifs existants :
- La logique managériale domine :
Avec le ministère actuel, pas de projet global, de philosophie de société, concernant ce que signifie élever les enfants petits : tout est abordé dans une logique managériale qui fait des ravages tant auprès des personnels que des enfants ou parents. On a inclus de nombreuses tâches d’évaluation qui mangent le temps des activités et échanges en équipe : ceci se passe dans tous les métiers en relation avec le public, où la dimension de l’humain est de plus en plus niée.
PS ou pas, on reste donc dans une approche des besoins estimés en nombre de places et pourcentages à satisfaire, pour un reflet statistique valorisant pour le ministère. La dimension humaine et connaissance profonde des besoins de l’enfance, est non seulement sous-évaluée mais méprisée, et parler d’épanouissement de l’enfant est devenu incongru.
J’ai d’ailleurs pu constater que le représentant du Ministère s’est contenté d’arriver une heure avant la fin du colloque, histoire de se montrer, se contentant de faire joujou avec son I-phone.
- Des compétences et connaissances sous-évaluées , un grand classique des métiers féminisés
Les personnels travaillant dans ces métiers, en majorité des femmes, subissent une sous-estimation des connaissances fines qu’exigent leurs métiers en direction de la petite enfance. Donc bien sûr, reconnaissance des qualifications et salaires à l’avenant !
Des témoignages soulignent un épuisement professionnel et une véritable souffrance au travail : des conditions plus dures alors que les parents arrivent eux-mêmes tard et épuisés !
Le Collectif se bat pour des conditions meilleures pour la petite enfance : formation des personnels, conditions d’accueil, taux d’encadrement, nouveaux espaces hors structures existantes, exemple salles de jeux dans les immeubles et autres formes de vie sociale entre parents et professionnels.
- Pour s’en sortir, il faudra inventer du nouveau :
Des intervenants soulignent que nous sommes dans une société en crise, qui a hérité de modèles hommes/ femmes aux rôles stéréotypés, mais où l’on pouvait avoir une vision de l’avenir car on n’était pas sous la menace permanente de la précarité comme aujourd’hui.
Le Collectif veut faire entendre que les bébés et les enfants ne sont pas là pour « s’adapter » à la société telle qu’elle existe, qui est capable de bafouer les droits à la scolarisation d’une partie de la population : les enfants Roms !
Une intervention applaudie dans la salle souligne que l’on ne pourra pas s’en sortir en pensant les problèmes des métiers de la petite enfance indépendamment d’une vision plus globale de la société : une critique politique radicale s’impose !
Pour nous, c’est un exemple de plus de l’impasse de la politique réformiste actuelle. La prise en charge des enfants est un enjeu majeur pour une société non capitaliste où cette question concernera également les hommes et les femmes. Un combat qui commence aujourd’hui !

 

B.C.

 

Consultez le site "Pas de bébés à la consigne !"

Soutenir par un don