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Allemagne : Les bandes fascistes et l’appareil d’Etat

Partisan N°267 - été 2013

La procédure qui a commencé le 6/5/2013 contre la fasciste Beate Zschäpe et quatre fascistes également accusés de la série de meurtres du groupe fasciste terroriste « Clandestinité national-socialiste » (NSU) suscite de l’intérêt à l’échelle mondiale.(...)

 

De prime abord, dans le procès devant le tribunal du Land à Munich, il s’agit de la complicité de la fasciste Zschäpe et des autres accusés dans au moins dix meurtres – dont neuf d’immigrés – et dans deux attentats à l’explosif et 15 attaques à main armée. (...) La magistrature du parquet de Munich essaie désespérément de donner l’impression que le groupe terroriste « NSU » n’était constitué que de trois personnes. En réalité nous avons affaire à une série sans précédent depuis 1945 de terrorisme néofasciste de sang-froid, qui n’a été possible qu’avec un réseau d’au moins 120 complices fascistes et par des liens avec les milieux étatiques des services secrets, de la police et des autorités d’enquête(...).

 

Ces parties du service secret aidaient les fascistes avec de l’argent, des cartes d’identité fausses, la fourniture des armes, du soutien logistique et par la protection de toute poursuite pénale.(...) Aujourd’hui ce soutien actif ne peut plus être caché, mais il est minimisé et désigné comme des « bavures » ou des « fautes ».

 

Les liens dévoilés des institutions étatiques avec la cellule terroriste NSU cependant ne signifient pas que l’appareil de l’État allemand soit fasciste ou bien qu’une prise de pouvoir du fascisme en Allemagne soit imminente. L’impérialisme allemand à l’époque actuelle règne toujours avec la méthode principale de tromperie. Mais il n’hésitera pas, dans une situation révolutionnaire, à se servir des fascistes contre les masses et leur direction révolutionnaire.

 

En réalité les neo-fascistes en Allemagne se trouvent dans une crise profonde. En Allemagne une conscience antifasciste est ancrée profondément dans la masse de la population (...). Des décennies de travail quotidien systématique du MLPD y ont contribué. C’est aussi en raison des expériences avec le fascisme hitlérien que, parmi la masse de la population et surtout parmi la jeunesse, une conscience antifasciste profondément ancrée s’est développée. Dès qu’apparaît un petit groupe de fascistes quelque part dans le public, en l’espace de quelques instants il y a un nombre largement plus haut des antifascistes manifestants sur place. Ce développement a fait subir des défaites démoralisantes aux fascistes (...).

 

Le MLPD coopère aussi étroitement avec des organisations révolutionnaires des immigrés en Allemagne.

 

Le MLPD continuera à revendiquer l’interdiction de toutes organisations fascistes et de leur propagande ! (...) Il ancre parmi les masses la connaissance que le danger du fascisme ne peut être éliminé que par le renversement de l’impérialisme et la construction du socialisme.

 

N.B. : La question des groupes fascistes est une question posée dans tous les pays européens. La manière de s’y opposer est fonction d’une analyse et d’une ligne politique. L’objet d’un débat, donc.