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Après guerre, le PCF déjà révisionniste

Partisan N°267 - été 2013

[Juste après guerre,] le PCF apparaissait comme le fer de lance de la lutte pour l’indépendance et contre le fascisme, cristallisait les immenses espoirs de la Résistance. Que fit le PCF ? Il brisa les instruments de l’insurrection nationale, milices patriotiques et Comités de Libération, qui étaient les éléments d’un pouvoir populaire en formation, afin de participer au gouvernement gaulliste et préparer les élections.
En matière d’élections, le PCF fut servi. Plus les exigences des masses sont grandes et plus la machine électorale doit tourner pour dévoyer la lutte de classe, dans la consommation des duels électoraux. En moins de 20 mois, les électeurs furent conviés 10 fois aux urnes : un record dans les annales des républiques bourgeoises !
Les masses populaires ne voulaient plus de la IIIe République, celle qui avait conduit au fascisme. Le PCF, la SFIO, le MRP (gaulliste), leur proposeront un projet commun. Un référendum l’approuvera dans la lassitude et l’indifférence quasi générale (7 millions d’abstentions).
Le semblant d’épuration qui eut lieu ne servit qu’à protéger la grande bourgeoisie collaboratrice de la colère populaire. Par ailleurs, le gouvernement à participation PCF se livrera à une des plus sanglantes répressions qu’ait jamais exercé l’impérialisme français pour faire face à la montée des luttes de libération nationale : en Algérie (45 000 morts), à Madagascar (80 000 morts) et au Viet-Nam (bombardement d’Haiphong : 6 000 morts).
Le PCF devient dès les premières élections le « premier parti de France », et passe de 25,1 % de l’électorat en octobre 45, à 28 % en novembre 46. Le nombre de ministres PCF augmente à chaque élection. Toutes les illusions sur le passage parlementaire et pacifique au socialisme semblent se confirmer, alors que le PCF collabore dans les faits avec la bourgeoisie à la surexploitation des travailleurs, à la répression des peuples coloniaux, au rétablissement économique et politique de l’impérialisme français.
Que le PCF soit le parti qui représente le plus d’électeurs n’empêche pas la bourgeoisie de le vider du gouvernement en 1947.
(Revue Communisme, jan-fév. 1973, extrait.)

 

N.B. : Pour les communistes, le « révisionnisme », c’est la révision du marxisme et du léninisme, vers le réformisme et le nationalisme.