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Impôts : le gouvernement taxe uniquement les prolos
Partisan N°269 - Novembre 2013
D’un côté les dizaines de milliards de dégrèvements, allègements, subventions, crédis d’impôts, etc, pour les bourgeois – sinon ils délocalisent profits et patrimoines. De l’autre l’impôt qui rapporte le plus à l’Etat et que les plus pauvres paient plein pot : la TVA. Et entre les deux, soi-disant, les « classes moyennes » qui font la masse de l’impôt sur le revenu.
D’abord, entre 2012 et 2013, voici près de deux millions de « nouveaux contribuables », qui non seulement vont perdre certains avantages sociaux réservés aux non-imposables, mais qui vont payer en plus « un impôt profondément injuste, la taxe d’habitation, calculée selon la valeur cadastrale des logements établie en 1973 et ne tenant pas compte des revenus » (1). Et au total 16,2 millions de foyers voient une augmentation de la facture du fisc. Les « classes moyennes » seraient donc là ?
Voyez ce témoignage très parlant, publié dans Le Monde (2) :
Jacques, 53 ans, marié, trois enfants : « Avec un revenu de référence de 82 903 euros, nous avons reçu de la part du fisc un chèque de 2841 euros. Malgré nos salaires très honorables, et comme les années précédentes, nous ne payons pas d’impôts sur les revenus. Nous sommes un couple de fonctionnaires vivant à La Réunion. Nous avons construit une maison et bénéficions à ce titre d’avantages fiscaux. Nous employons une femme de ménage et des professeurs pour nos enfants, ce qui nous donne droit à un remboursement de charges. Toutes ces déductions couvrent largement ce que nous devrions payer en impôts sur nos revenus, alors que les personnes que nous employons en paient. Cela me paraît normal de participer aux charges de l’Etat. J’estime que ces cadeaux fiscaux sont faits à des personnes qui ne devraient pas en avoir. Avec l’arrivée des socialistes au pouvoir, nous nous attendions à devoir participer à l’effort national. Mais il n’en est rien. Cela ne change pas. »
1) Le Monde, 27 septembre 2013, page 18.
-2) Ibid., page page 9.