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9e congrès de l’OCML VP, Faire face aux défis d’un monde en crises !

Editorial de Partisan N°277 - Octobre 2014

Popularités du président et du premier ministre au plus bas. Gouvernement qui affiche toujours plus sa défense des intérêts du capital et des propriétaires. Débat politique au ras de terre quand ce n’est pas au niveau du caniveau : campagnes racistes contre des ministres, révélations de l’ancienne compagne de Hollande. Zizanie au PS et à l’UMP, tous deux larbins du capital, dont les débats internes relèvent d’ambitions personnelles et pas de divergences de lignes. Marine Le Pen en embuscade se voit au deuxième tour de la présidentielle de 2017. Le Front de gauche est au fond du trou.

Les réponses impérialistes au désordre du monde capitaliste ne font que l’aggraver !

Tout cela dans un contexte économique de plus en plus dur pour les exploités et dans un monde sentant la « poudre ». Manoeuvres guerrières en Ukraine. Massacres à Gaza, avec la complicité des impérialistes, de Hollande et de son gouvernement. Mobilisation internationale contre « L’Etat Islamique en Irak et au Levant », qui gagne du terrain en Irak et met en scène ses massacres. Les puissances occidentales et leurs alliés régionaux avaient toléré l’EIIL pour les uns, et financé pour les autres, dans l’espoir que ces jihadistes feraient tomber Assad. Maintenant, les impérialistes s’inquiètent du succès de ces combattants convaincus de la légitimité de leur cause… des plus réactionnaires. Dans cette mobilisation internationale, Hollande est des plus guerriers, tente de se refaire une popularité dans la « lutte contre les égorgeurs ».

 

Les bourgeois dénoncent les annexions territoriales de la Russie, mais n’ont rien contre les massacres à Gaza, la poursuite de la colonisation de la Palestine, alors que l’Etat sioniste vient d’étendre de 400 hectares la colonisation en Cisjordanie. Le gouvernement français traque les Jihadistes français, mais réprime un militant lyonnais qui a dénoncé l’enrôlement de Français dans l’armée sioniste. Les médias français et le gouvernement dénoncent la barbarie d’EIIL. Mais pour eux la barbarie est dans les moyens pas, dans les résultats. Il est barbare d’égorger à l’arme blanche, mais pas de tuer avec des bombes des enfants qui jouent sur une plage de Gaza. Les hommes et femmes politiques qui s’apitoient sur les victimes des jihadistes font profil bas sur les milliers de victimes civiles de l’armée sioniste.

 

Les actions des impérialistes de l’Ouest, comme de l’Est, sont dictées par leurs intérêts économiques et stratégiques. La crise ukrainienne est née de pressions européennes sur l’Ukraine pour la détacher de la Russie, tentative contrariée par cette dernière. Les crises en Syrie et l’Irak ont des causes internes mais sont instrumentalisées par les impérialistes, par les USA et l’Europe. Les interventions militaires impérialistes passées, présentes et futures, loin d’instaurer la paix, la démocratie et la sécurité, aggravent les contradictions du monde, disloquent des Etats, et font naître les « monstres » qu’ils prétendent combattre.

Les campagnes contre les « ennemis extérieurs » comme diversion de la colère des exploités !

Ces crises sont, pour les pays impérialistes, des menaces réelles, mais elles sont surestimées. Les campagnes contre « l’ennemi extérieur » tentent de construire un consensus sécuritaire, pour détourner les peuples de la lutte contre leurs propres exploiteurs et leur Etat. En France la campagne sur l’accueil des Yezidi et des chrétiens d’Orient cherche à faire oublier le soutien indéfectible de Hollande à la colonisation sioniste, devenue très impopulaire. La menace terroriste permet de justifier un nouveau renforcement de l’appareil répressif de l’Etat. Mais ces tentatives ne sont pas que répressives, elles visent à pousser les travailleurs attaqués dans leurs droits sociaux, désorganisés, désorientés, à rechercher la protection de l’Etat.

 

Pas étonnant si un tel contexte national et mondial, ainsi que le discrédit des partis politiques, nourrissent une extrême droite prônant la fermeture des frontières, le repli national et le renforcement de l’Etat, dénonçant les aventures militaires françaises, faisant de la préférence nationale une solution à la crise, au désendettement de la France, par des sacrifices imposés aux immigrés. Pas étonnant que dans cette situation de crise de la politique, de plus en plus de personnalités en appellent à un régime « bonapartiste », qui se voudrait à la fois populaire, nationaliste et au dessus des partis. Marine Le Pen se voit dans le rôle, et sans doute Valls, mais il est entraîné par la chute du PS.

La « Gauche de la gauche » impuissante !

La « gauche de la gauche » ne capitalise en rien une situation qui par bien des aspects devrait lui être favorable. Est-ce étonnant ? Le Front de gauche n’est pas mort seulement de désaccords de tactique électorale entre le Parti de Gauche de Mélenchon et le PCF. Face à la situation actuelle, il l’a été aussi de son absence de démarcation avec certaines réponses proposées par Marine Le Pen : protectionnisme, fermeture des frontières, renforcement de l’Etat. Et défense de la paix mondiale, sans jamais renoncer aux ventes d’armes françaises.

 

Sur le plan idéologique Il n’y a pas équivalence entre extrême droite et Front de gauche. Sur le racisme, les sans papiers et les immigrés, sur le sionisme. Mais dans les propositions économiques et politiques, la différence est faible. Tous deux mettent en avant un homme ou une femme providentiels, flattent le « peuple », revendiquant « tout le pouvoir au peuple », en développant le culte du personnage providentiel.

 

En dépit des annonces fracassantes et du fait indéniable que beaucoup des ouvriers qui ont voté aux dernières élections européennes l’on fait pour le FN, la majorité des ouvriers se sont abstenus. Ils ont alors exprimé un double rejet : celui du gouvernement, celui du FN, mais rien de plus. Révoltés par leur situation, inorganisés, et désorientés, les ouvriers ne sont pas encore en condition de prendre en main leur avenir, dans leurs luttes de résistance.

Réalistes, modestes et ambitieux, voilà ce que nous sommes à VP

A VP nous ne prétendons pas être, aujourd’hui, à la hauteur des défis que nous posent les situations française et mondiale. Après ce constat, un choix est possible : renoncer par accablement, ou travailler à réunir les conditions d’une alternative révolutionnaire. Cela ne surprendra pas le lecteur, nous choisissons la deuxième option, comme notre dernier congrès en trace la voie.

 

Nous savons que rien ne se fera sans l’intervention des travailleurs, mais aussi que les grands appels au « tous ensemble », à la « grève générale », ne font pas avancer la classe ouvrière qui est convaincue de leur nécessité et n’attend plus rien du gouvernement. Au jour de ces grandes luttes, comptera la capacité des communistes à les orienter, à en faire un tremplin pour organiser pour la révolution. Cela dépend du développement de nos capacités organisationnelles et politiques, dans les conditions présentes. De notre lien aux masses, qui se construit dans un travail long, patient, tirant les leçons de nos échecs. D’un travail d’organisation, de débat, de lutte politique, dans les usines et dans les quartiers, là où il faut être aujourd’hui pour capitaliser demain. De la lutte politique dans les mobilisations, faisant valoir les mots d’ordres justes se démarquant des réformistes, ou, dans les manifestations en soutien à la Palestine, des islamistes.

 

Mais les idées justes, les orientations qui répondent à la situation présente ne tombent pas du ciel ou de la seule étude des « classiques du marxisme ». Seul le travail théorique permet de dégager, dans la confusion et la complexité des situations politiques et sociales d’aujourd’hui, les orientations qui nous permettront d’avancer dans la construction de l’unité du prolétariat de France et de l’unité internationaliste des travailleurs, contre les bourgeois et l’impérialisme.

 

Aussi, notre dernier congrès, tout en confirmant les orientations énoncées au 8e congrès quant à la prolétarisation de l’organisation, en tirant des enseignements de nos difficultés, a décidé de modifier notre système de propagande, à la fois pour mieux répondre aux besoins quotidiens de l’intervention politique, par un « journal » plus réactif, et aussi au besoin de réflexion théorique et à sa diffusion, par le lancement d’une revue politique.

 

La tâche est immense, dans les usines, dans les quartiers, pour développer la théorie révolutionnaire. Et il manque encore « beaucoup » d’ouvriers de toutes origines pour la mener. Aussi nous appelons ceux qui partagent ces nécessités, inorganisés ou organisés, à en débattre avec nous et à nous rejoindre !

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