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200 personnes à Toulouse à la soirée "Kurdistan : féminisme et résistance" !
Samedi 27 février 2016, c’est finalement 200 personnes qui sont venues à la soirée "Kurdistan : féminisme et résistance". C’est un franc succès qui montre l’intérêt croissant à mieux connaitre la résistance au Rojava - Kurdistan syrien et à soutenir les forces progressistes et révolutionnaires qui s’y battent.
Et merci au Blind Tiger tout comme au Grup Piya et à Thawra pour nous avoir permis de continuer la soirée durant un temps festif et convivial.
La soirée s’inscrivait dans le cadre de la campagne de soutien au Bataillon International de Libération au Rojava. Merci aux généreux dons qui ont permis de récolter plusieurs centaines d’euros. Vous pourrez suivre les suites de cette collecte à cette adresse www.rojava.xyz
Durant son intervention, le représentant de la Maison Franco-Kurde Midi Pyrénées a rappelé la politique répressive de l’Etat turc contre les civils kurdes et a fermement dénoncé la complicité des gouvernements impérialistes, dont la France.
Il a aussi rappelé l’importance de la solidarité internationale et a affirmé que la seule diplomatie qui vaille c’est celle qui unit les peuples du monde entier dans leur combat pour l’émancipation et contre toutes formes d’oppressions.
Ensuite, la porte parole de l’Union des Femmes Socialistes - Sosyalist Kadınlar Birliği est intervenue autour de la situation au Rojava, perçu par tous les réactionnaires comme une cible à combattre à cause du projet politique et social émancipateur porté par la résistance kurde et ses alliés.
Elle a ensuite, elle aussi, dénoncé avec la plus grande fermeté les différentes positions impérialistes dans la région (USA, Union Européenne, Russie etc.) qui se font au dos des peuples et pour la seule défense de leurs intérêts économiques et politiques.
Elle est revenue sur le combat spécifique des femmes au Rojava, mais aussi en Turquie, dans leur combat autonome pour leur émancipation. Elle a notamment rappelé le combat d’Ivana Hoffmann et de toutes les femmes mortes pour la cause révolutionnaire.
Elle a rappelé que l’Union des Femmes Socialistes est un groupe qui se bat pour l’émancipation des femmes mais aussi pour la révolution socialiste. Et que l’un ne va pas sans l’autre.
Et ci-dessous vous trouverez notre introduction à cette rencontre. Encore merci à toutes et tous d’être venu.e.s aussi nombreuses et nombreux !
Bonsoir à toutes et tous,
Si l’OCML Voie Prolétarienne a décidé d’organiser cette soirée « Kurdistan : féminisme et résistance » c’est pour plusieurs raisons.
Déjà, et c’est une évidence, nos regards sont de plus en plus tournés vers cette région du monde où une guerre fait rage depuis plusieurs années et où plusieurs protagonistes sont à l’oeuvre. Les kurdes d’un côté bien sur, DAECH de l’autre, mais aussi Bachar Al-Assad et tous les autres régimes réactionnaires de la région, de la Turquie en passant par l’Arabie Saoudite, et tout ce monde est appuyé soit par les USA et l’Europe soit par la Russie. La situation est donc complexe et on veut tous essayer d’y voir plus clair. Et c’est un des buts de cette soirée.
Ensuite on se demande souvent que faire face à cette situation. Et bien, nous nous proposons 3 choses. Déjà, dénoncer la complicité de notre gouvernement dans cette affaire, lui qui serrait la main à Bachar Al-Assad sous Sarkozy et maintenant qui est plus que jamais le grand ami de la Turquie et de l’Arabie Saoudite. Pourtant, ça se saurait si c’était les amis des peuples de la région. Mais dénoncer ne suffit pas. Il faut bien évidemment soutenir en positif les forces progressistes qui se battent. Et c’est le sens de cette soirée, comme de la collecte que nous organisons, nous aurons l’occasion d’y revenir à la fin.
Pour finir, et pour nous ce n’est pas anecdotique, nous avons intitulé cette soirée « Kurdistan : féminisme et résistance ».
Féminisme, car nous en avons marre de voir ce terme utilisé pour justifier la chasse aux réfugiés et la fermeture des frontières comme ce fut récemment le cas avec les agressions sexistes à Cologne, en faisant un amalgame scandaleux et raciste entre agresseurs sexistes et réfugiés.
Féminisme, car nous en avons marre de voir ce terme utilisé pour justifier les guerres impérialistes au Moyen-Orient soit disant pour libérer les femmes. Alors que comme en Afghanistan, les guerres impérialistes ne font que rajouter le chaos au chaos.
Féminisme, car nous refusons de céder aux sirènes des médias occidentaux qui présentent les femmes kurdes, cheveux aux vents, faisant la guerre pour défendre une soi disant « civilisation » occidentale.
Si nous avons intitulé cette soirée comme ça, c’est parce que le combat des femmes kurdes est le combat pour leur émancipation, et avec elle celle de tout un peuple. Combat qui n’est pas apparu avec DAECH mais qui a plus d’un siècle.
Et depuis, toutes les résistances des Kurdes pour conquérir leurs droits ont été réprimées avec la plus grande violence par les régimes des quatre pays où ils sont présents, Turquie – Syrie – Iran – Irak, et avec le silence complice de tous les gouvernements européens.
Enfin, nous voudrions pour finir saluer la mémoire d’Ivana Hoffmann. Cette militante communiste allemande, antifasciste et militante de la cause LGBT, a été assassinée par DAESH le 7 mars dernier alors qu’elle s’était engagée aux côtés de la résistance kurde. Lui rendre hommage c’est rendre hommage à ces milliers de révolutionnaires qui en Europe, au Kurdistan et ailleurs font vivre un autre idéal que cette société pourrie parfois au prix de leur vie. Un idéal de fraternités, de solidarités et d’internationalisme. Plutôt qu’une minute de silence, merci d’applaudir son combat et sa mémoire.