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« Droits de l’homme » ou internationalisme ?

Editorial de Partisan n° 219 avril/mai 2008

Les Droits de l’Homme au service de l’imperialisme

En matière de défense des « droits de l’homme », les résultats sont pourtant éloquents ! Depuis l’intervention en Somalie en 1992-93, à l’occasion de laquelle Monsieur Kouchner s’était déjà distingué ; avec en 1999 l’intervention de l’Otan au Kosovo, dont le même personnage fut ensuite le « proconsul », pour éviter une épuration ethnique ; avec l’attaque en 2003 de l’Irak, les interventions militaires « humanitaires » n’ont fait qu’aggraver les situations qu’elles devaient régler. La Somalie, dont les USA se sont vite retirés, est sous la coupe des islamistes et de chefs de guerre. Le Kosovo indépendant pousse maintenant sa minorité serbe dehors. L’occupation américaine de l’Irak y entretient la guerre civile.

Pourquoi, malgré ces échecs répétés, ces interventions continuent-elles ? Les USA, impérialisme sur la défensive, cherchent, comme l’avaient tenté la Grande-Bretagne il y a plus d’un siècle, à contrecarrer leur affaiblissement par un militarisme accru et des initiatives guerrières. Cette politique des USA sera tout aussi vaine. Elle plombe sans cesse leur déficit commercial et les met sous la dépendance financière de leurs créanciers, de la Chine entre autres. Car là est bien le problème : le nouveau siècle ne sera pas celui des USA, mais plus sûrement celui de la Chine, dont la puissance économique s’affirme de jour en jour, avec comme conséquence un besoin d’énergie accru. D’où son activisme en Afrique et ailleurs. Ambition inacceptable pour les USA, ce qui les entraîne à la guerre, en particulier pour tenter de contrôler, en Irak ou en Afrique, les ressources dont la Chine a besoin.

Que va donc faire l’impérialisme français dans le bourbier afghan ?

Depuis son accession au pouvoir, Sarkozy a exprimé la volonté que la France revienne dans le commandement intégré de l’OTAN qu’elle avait quitté au temps de De Gaulle. Dans le même temps, il propose aux pays arabes une Union euro-méditerranéenne qui vise à contrer l’influence grandissante des USA en Méditerranée et en Afrique. Alors qu’il cherche à renforcer son alliance avec les pays arabes, Sarkozy soutient Israel bien plus que Chirac ne le faisait. Les Européens, dont la France, veulent le renforcement de l’Otan, mais ils se sont opposés à l’entrée de l’Ukraine et de la Géorgie pour maintenir de bons rapports avec la Russie dont le rôle en Europe est de plus en plus important. Les politiciens français unanimes critiquent les atteintes aux droits de l’homme en Chine et au Tibet, mais s’emploient en même temps à maintenir de bonnes relations avec le gouvernement chinois. Politiques contradictoires ?

Les contradictions politiques de la France et de l’Europe ne sont que l’expression de leur affaiblissement dans un monde de plus en plus polarisé par les USA en déclin et par les puissances impérialistes montantes que sont la Chine, l’Inde et la Russie. Dans des rapports de forces dont l’ampleur la dépasse, la bourgeoise française ne peut plus guère avoir une indépendance ferme et autonome. Elle balance, cherche des appuis, face à des nécessités économiques et politiques sur lesquelles elle a de moins en moins de prise. Bref, la France envoie des soldats en Afghanistan pour tenter de continuer à jouer dans la cour des grands comme au bon vieux temps d’un impérialisme français florissant.

Nos intérêts et les leurs

De tout temps, l’effort de la bourgeoisie pour rester dans la compétition internationale inter-impérialiste a été payé par les exploités, par les ouvriers et les paysans, les nationaux comme les colonisés. Au temps de la « splendeur de notre impérialisme », beaucoup de travailleurs, aristocrates ouvriers ou petits-bourgeois, pouvaient en tirer quelques avantages directs ou indirects. Le PCF se battait déjà pour la restauration de la grandeur française, et trouvait là de quoi nourrir un espoir dans ces couches sociales privilégiées.

Aujourd’hui, la « grandeur de la France » est une vaine bataille pour laquelle la bourgeoise française attaque socialement bien plus largement qu’auparavant. L’envoi de 1000 soldats en Afghanistan,
l’agitation autour des otages en Colombie, les gesticulations guerrières contre l’Iran sont symboliques de cette politique qui se traduit surtout par une attaque générale contre les travailleurs : réduction des dépenses de santé, réductions des budgets de l’éducation, flexibilité et précarité accrues pour la majorité des travailleurs, avec comme conséquence une marginalisation de plus en plus de prolétaires et d’enfants de prolétaires dont seule la violence de l’Etat pourra contenir les révoltes.

Le seul résultat garanti de cette tentative de restauration de la grandeur de la France, c’est la misère et l’écrasement pour la majorité. Et la mission historique de la France « patrie des Droits de l’homme », c’est un des poisons idéologiques par lesquels la bourgeoise cherche à nous endormir. Des travailleurs sont sensibles à ces grandes causes que l’on nous présente comme un « devoir de solidarité ». Elles visent à nous entraîner à soutenir des aventures militaires réactionnaires.

Défense des droits de l’Homme ou internationalisme ?

Nous avons tout à perdre à nous battre sous le drapeau de notre bourgeoisie, fût-il celui « des Droits de l’homme ». Les véritables droits pour les hommes et les femmes de toute condition, les ouvriers et les travailleurs n’ont pas attendu Kouchner ou ses semblables pour les défendre. Nos luttes syndicales ou politiques, et les droits qu’elles ont permis de conquérir, en témoignent, ainsi que les engagements internationalistes passés, comme en Espagne en 1936.

Aujourd’hui, c’est au nom de la défense des « Droits de l’homme » en général et contre le terrorisme, que l’on rogne ici les droits démocratiques acquis, et que l’on déploie contre ceux qui luttent la force brutale de l’Etat. C’est au nom de l’intérêt national que l’on expulse et que l’on dénie aux travailleurs étrangers sans papiers le droit de vivre dans ce pays qu’ils font aussi vivre par leur travail.

Alors que Jospin envoyait des troupes en Afghanistan, nous VP, avec d’autres militants, accueillions en France une militante de RAWA, pour faire connaître et soutenir le combat révolutionnaire des femmes afghanes, et leur opposition aux interventions d’armées étrangères.

Nous subissons des attaques très violentes ici en France. Mais il ne faut pas croire que l’internationalisme est une tache secondaire. Qu’il suffirait que chacun se batte pour soi, et ainsi nous irions tous dans le même sens. Non, l’internationalisme est l’essence même de notre combat, c’est la seule manière de faire triompher nos intérêts et de vaincre. C’est notre force en construction. C’est la préfiguration vivante d’un monde de solidarité qui efface les frontières que les idéologies bourgeoises cherchent sans cesse à dresser entre nous.

Troupes françaises hors d’Afghanistan !

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A retrouver dans Partisan n° 219 :

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On ferme ! - Vers des écoles ghettos

Réduction drastique des moyens dans l’Éducation Nationale, fermetures de postes, baisse du nombre d’heures de cours, raccourcissement des durées des formations, enseignements au rabais, disparition des personnels éducatifs et des surveillants…


Carrefour à Marseille
Les patrons refusent de passer à la caisse !

La journée d’action nationale du 1er février dans les fédérations du commerce a touché 80% des magasins Carrefour ; à la suite de cette journée, les salariés de Carrefour Grand Littoral ont décidé de reconduire la grève sur proposition des syndicats, en particulier de la CFDT. Au cours de l’AG, les délégués CFDT ont appelé à la poursuite de la grève de façon précipitée, sans même de revendications claires.

Sanofi-Aventis Vitry
Une reconversion en trompe-l’œil

Joyeux anniversaire ! Fin février la nouvelle est tombée sur le site : toutes les fabrications sauf une vont s’arrêter d’ici 2012. L’usine Sanofi-Aventis de Vitry-sur-Seine, banlieue Sud de Paris, de même que le centre de recherche qui la jouxte, s’apprêtaient à fêter les cent années d’existence du site.

Histoire
Les étrangers de la Commune de 1871

« Considérant que le drapeau de la Commune est celui de la République universelle ; Considérant que toute cité a le droit de donner le titre de citoyens aux étrangers qui la servent (…) Considérant que le titre de membre de la Commune est une marque de confiance plus grande encore que le titre de citoyen (…) La commission est d’avis que les étrangers peuvent être admis (…) »
Rapport de la Commission des élections de la Commune de Paris - 30 mars 1871

Histoire
La politique française de l’immigration

(2 : La reconstruction d’après guerre)

Lutte Ouvrière
"Au lendemain des élections municipales"

…On est donc dans « l’union de la gauche », l’objectif étant de « battre la droite ». Faut-il continuer à classer LO dans « l’extrême-gauche » ? L’union électorale est-elle une union gauche et extrême-gauche quand LO développe, dans la campagne électorale, le même discours réformiste que le PC et le PS ?

Femmes
Droits des femmes et égalité réelle

L’hostilité syndicale au travail des femmes
Peut-on attendre de la seule législation une garantie d’égalité des droits ? Dans la lutte pour l’émancipation de la classe ouvrière, la question du droit des femmes est elle une question secondaire ? Quels aspects sont prioritaires aujourd’hui ?

Népal
La victoire des maoïstes, une étape historique...

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Pour l’unité internationale des marxistes-léninistes

Depuis de nombreuses années, VP participe aux travaux de la Conférence Internationale des Partis et Organisations Marxistes-Léninistes.

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Mai 68, les étudiants montraient le chemin de la révolte

Après juin 1968, comme après tout mouvement qui inspire une trouille bleue aux tenants de l’ordre capitaliste, la bourgeoisie s’est employée à éliminer un maximum de traces de ces deux mois de crise sociale et politique.

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