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Goodyear, sans-papiers, Afghanistan De cette société là, on n’en veut pas !
Editorial de Partisan n° 221 septembre/octobre 2008
Rentrée 2008, le gouvernement Sarkozy-Fillon-Kouchner est toujours à l’offensive sur tous les terrains : éducation, santé, emploi et précarité, pouvoir d’achat, EDVIGE, le rouleau compresseur poursuit sa route, sans beaucoup d’opposition. Car « notre » bourgeoisie craint le déclin de plus en plus visible de l’impérialisme français. Déclin économique, déclin militaire, déclin politique et donc place moins importantes dans les contradictions mondiales, face aux concurrents que sont les USA, le Japon mais aussi le retour de la Russie, désormais la Chine et l’Inde, ainsi que les autres puissances européennes. C’est ce qui explique les tentatives désespérées, et un peu d’arrière garde pour maintenir le rang de « grande puissance » de la France. Union Euro-Méditerrannée, renforcement de l’intervention en Afghanistan, rôle d’intermédiaire en Géorgie pour ne pas se couper de la Russie désormais fournisseur énergétique essentiel.
L’agressivité intérieure et extérieure du gouvernement, le rouleau compresseur des « réformes », la marche accélérée à la restructuration de l’impérialisme français, c’est pour tenter de contrer ce déclin.
En face c’est la décadence politique. Le PS n’arrive plus à se distinguer sur rien du tout de Sarkozy et de sa politique : la bourgeoisie a un seul programme, celui que Sarkozy développe, et c’est la raison pour laquelle il débauche Kouchner, Martin Hirsch, bientôt Allègre, Jack Lang ou d’autres. Le PS n’a plus de programme alternatif, c’est la vraie raison de la « guerre des chefs », qui ne peuvent se distinguer que sur des ambitions personnelles ou des alliances de clan… Le PC n’a plus non plus de projet, et n’arrive plus à le masquer, malgré le maintien de notables municipaux, d’où également la querelle des sectes et courants sans aucun avenir… Quant aux Verts, ils en sont à imaginer n’importe quoi pour préserver quelques élus européens… A eux tous : la catastrophe ! Rien à garder !
Sans même parler de l’absence totale de réaction face aux interventions en Afrique, ou en Afghanistan, tant le consensus national est désormais fort (voir le déplacement commun au Liban de tous les partis officiels, y compris M-G Buffet !). Au plan syndical, ce n’est pas mieux. Les confédérations, engluées dans la collaboration de classe, les négociations et les Grenelle à répétition ont abandonné toute perspective de résistance sociale. Leur vision de l’avenir ? Une journée un dimanche sur l’éducation (!), une journée mondiale d’action complètement bidon le 7 octobre pour une « vie décente » (!!) et les élections prud’homales de décembre (!!!). On se pince, tellement on croit rêver.
Si on devait en rester là, l’avenir serait bien sombre…
Mais la lutte des classes est plus forte que la volonté des bourgeois. La résistance des exploités et des opprimés plus forte que la collaboration de classe. Les sans-papiers poursuivent leur combat avec une détermination qui force l’admiration de tous les exploités, malgré toutes les tentatives d’étouffer leur lutte. Manifestation des intérimaires du BTP devant le siège de Bouygues, grève déterminée à Griallet Montreuil, grève au SYCTOM de Romainville. Derrière leur lutte pour les papiers, c’est la libre circulation, la dénonciation de l’impérialisme (cause de leur exil), le refus des exigences du capital qui s’affirment : « De cette société là, on n’en veut pas ! », on veut une société d’égalité des droits, internationaliste et solidaire.
Les ouvriers de Goodyear-Amiens mènent une lutte héroïque depuis un an. Ils ont refusé la résignation et le chantage à l’emploi pour revenir aux 4x8, ils ont refusé la logique du capital dans laquelle la direction voulait les enfermer, ils ont refusé les hausses de productivité, la fatigue accrue, la pénibilité, la destruction accentuée de leur vie de famille. Ils refusent une société de classe, ils défendent un point de vue ouvrier. « De cette société là, on n’en veut pas ! », on veut une société où le travail de nuit, le travail posté, le travail à la chaîne soient interdits, une société où l’Homme soit au cœur de mode de production, et non le marché, la concurrence et le profit.
En Afghanistan, nos sœurs de Rawa poursuivent un combat difficile à la fois contre le féodalisme et la réaction, contre l’impérialisme et l’intervention étrangère, contre l’obscurantisme religieux et social des Talibans. Et si personne n’en parle, nous les soutenons toujours : « De cette société là, on n’en veut pas ! », on veut une société de liberté, de laïcité, une société où la démocratie ne soit pas formelle mais réelle, basée sur le pouvoir populaire.
Même les débats autour du NPA de Besancenot montrent l’aspiration nouvelle et positive à une réaction d’ensemble contre une attaque globale, la nécessité d’un quartier général des exploités. Resterait à savoir quel parti, pour quels intérêts et quelle classe, avec quel projet. S’il s’agit de relooker la gauche réformiste sous un vernis plus radical, c’est sans espoir et sans intérêt.
Nous à Voie Prolétarienne disons que c’est un parti communiste qu’il faut reconstruire, porteur des aspirations révélées par les Goodyear, les sans-papiers, nos sœurs de Rawa.
Il y a en ce moment particulier nombre de militants honnêtes qui s’interrogent : « Le monde va changer de base, nous ne sommes rien, soyons tout ! » Ils ont raison, c’est d’une autre société, le socialisme, dont nous avons besoin !
A retrouver dans Parisan n° 221 :
Goodyear - Amiens
C’est pas une vie la vie qu’on vit !
Le travail posté, lever à 4h30, ou coucher à 7h00 le matin, et pas de vie quand on est de l’après-midi. Le travail la nuit, le ou la compagne que l’on croise, avec qui on discute par petits papiers sur la table de la cuisine, le travail à la machine, la fatigue, le dos cassé, la poussière et la chaleur, et les enfants dans tout ça ?
Construction du Parti…
La construction du NPA
La LCR, suite à son résultat de 4,08% aux élections présidentielles, a proposé la construction d’un Nouveau Parti Anticapitaliste (NPA). Les 28 et 29 juin, s’est réunie à Saint-Denis la Coordination des comités d’initiative pour le NPA. Plus de 300 collectifs, 800 délégués, ce n’est pas rien. Cette coordination a lancé un Appel.
Pour construire il faut un plan…
Le cahier n°4 de la plate-forme politique de VP est intitulé « Construire le parti, Où en est-on aujourd’hui ? » En relisant ce texte à l’heure du projet de NPA, deux constats sautent aux yeux. OUI, nous avons un besoin crucial de nous organiser politiquement, de ne pas nous contenter des luttes partielles et du travail syndical.
Interview - Vitry 94
Restructuration à Sanofi-Aventis
Dans le numéro 219 de Partisan nous écrivions : « Fin février, la nouvelle est tombée sur le site : toutes les fabrications sauf une vont s’arrêter d’ici 2012 (…) Cette annonce très en amont de la fermeture est désormais une pratique générale du Medef ».
Afghanistan
Que fait la France en Afghanistan ? Rawa répond.
Ceux qui connaissent VP-Partisan depuis quelques années (depuis 2002, année de l’invasion de l’Afghanistan par les armées américaines, françaises et autres) se souviennent que nous avons initié alors une campagne pour faire venir une représentante de RAWA en France (Partisan n°168 à 171).
1968-2008
Quelques leçons de la guerre du Vietnam
Cette année, le stage d’été de VP-Partisan était centré sur le thème « 1968-2008 ». L’une des demi-journées de débat a souligné l’importance de la lutte contre les guerres impérialistes. Le « Mouvement du 22 mars » avait été créé, comme son nom l’indique, le 22 mars 1968 par des étudiants de Nanterre pour défendre leurs camarades arrêtés suite à une manifestation contre la guerre du Vietnam. Ce fut l’étincelle qui déclencha les « événements »…
Népal
‘Sainte-alliance’ contre le pouvoir populaire
Au moment où nous écrivons —13 août 2008, nous ne connaissons pas l’issue institutionnelle de la crise politique qui a suivi le « coup-de force » des partis traditionnels contre les maoïstes lors de l’élection présidentielle. La situation évoluant très vite, nous nous sommes attachés à traiter des grands aspects de la période auxquels sont confrontés les communistes népalais.
Sans papiers
La lutte continue !
23 août 2008, manifestation d’anniversaire de la lutte des Saint-Bernard (1996). Le mouvement de grève continue.
Education
Réforme de l’école
Notre cellule a organisé en mai 2008 un débat avec une quinzaine de travailleurs de secteurs très différents engagés dans des luttes (ouvriers d’usines, travailleurs du BTP, travailleurs de l’éducation nationale, étudiants et un lycéen… dont certains sans-papiers) : Usine, école, immigration…,
Le SMA à l’école, c’est quoi ?
Comme il l’avait promis durant sa campagne, Sarkosy a fait voter une loi instituant le service minimum d’accueil (SMA) à l’école. Cette loi est parue au Journal Officiel du 24 août dernier et comporte deux volets : « l’accueil » et la restriction du droit de grève.