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Depuis les années 90, l’extension du Lean Management dégrade les conditions de travail de tous

Le Lean management a été implanté dès les années 80 dans l’automobile, puis dans toute l’industrie. Au tournant des années 2000, il a été généralisé au secteur public, à l’administration, aux hôpitaux gérés comme des entreprises (Lean Hospital), à l’évaluation des politiques publiques selon les ratios de l’efficacité capitaliste. Le Lean reproche entre autres aux services de l’administration ou de la santé de faire de la ‘sur-qualité’ ! Les suicides au boulot, la souffrance généralisée au travail qui frappent une majorité de travailleurs aujourd’hui laissent penser que c’est un phénomène nouveau. Mais c’est avant tout un phénomène de classe, et il doit être combattu comme tel, dans l’intérêt de tous, pas seulement celui des prolétaires ! Le stress des cadres, par exemple, ne doit pas masquer la pénibilité ouvrière.

Dans les réponses de notre dernière enquête ouvrière, à la question « Qu’est-ce qui te révolte le plus dans la situation des ouvriers au boulot ? Qu’est-ce qui a changé pour toi dans le travail ces dernières années (salaire, emploi, pénibilité, travail bien fait, horaires, temps partiel imposé...) ? » Les réponses suivantes ont été données : Les salaires, bien sûr, mais pas de manière si écrasante que cela, le salaire c’est juste pour payer les factures. Ce qui est le plus dur, ce qui s’est le plus dégradé, ce qui est le plus source de révolte, c’est tout ce qui a trait aux conditions de travail. Hausses de productivité et de l’intensité du travail, la polyvalence, la baisse des effectifs, ils en veulent toujours plus. A se demander si on n’atteint pas une limite physique (ce que de nombreux experts discutent). Pénibilité très présente, ainsi que la dégradation des conditions de travail. Mais le mot ‘fatigue’ n’apparaît presque plus ! Serait-ce le sort normal d’un prolétaire que d’être fatigué au travail ?

On n’est pas respectés, on n’est que des objets de rentabilité, la déshumanisation, on est des robots, le mépris, il n’y a pas de reconnaissance. Le flicage et la pression des chefs, le stress sont cités régulièrement. C’est bien sûr lié à l’intensification du travail, la dictature d’entreprise se renforce.

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