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Non, la démondialisation n’est pas une perspective pour les ouvriers !

Partisan N°252 - Décembre 2011

Des restructurations massives ont déjà eu lieu, des gains de productivité énormes en ont découlé et la précarité s’est généralisée. On arrive à un moment où le citron n’a plus rien à rendre sous le pressoir. Pour maintenir leur taux de profit, les capitalistes n’ont donc plus d’autre choix que de transférer la production là où les conditions d’exploitation des ouvriers et des prolétaires sont les plus dures : en Asie, vers les pays de l’Est ou de l’Afrique du Nord.
Pour faire face aux délocalisations, les réformistes proposent des contre-plans industriels, de ré-industrialiser les bassins d’emploi, et demandent pour cela l’intervention des pouvoirs publics. En fait toutes ces mesures concourent à donner la préférence économique à la production nationale. « Fabriquons français », ce serait la réponse aux délocalisations ?
Pourtant ces mesures n’ont aucun sens du point de vue de la production elle-même à l’époque de l’impérialisme où le caractère de la production n’a plus une réalité strictement nationale, comme le prouve l’exemple de l’i-phone d’Apple. La plupart des i-phones sont assemblés en Chine, ce qui ne représente que 4% de la valeur. La fabrication, la publicité, le marketing sont réalisés par des entreprises japonaises, sud-coréennes, et américaines.
La plupart des entreprises à l’origine des suppressions d’emplois récemment en France n’ont rien de « françaises » : Continental, Goodyear, Fralib ( groupe Unilever ) Arcelor-Mittal, Molex, General Motors, Ford…En 2007, dans l’industrie manufacturière, les entreprises étrangères ont contribué pour 26% à l’emploi en France.
L’économie est désormais mondialisée et inter-imbriquée comme l’ont montré les conséquences en France du séisme au Japon, puisque les soucis de production liés à la catastrophe ont provoqué en ricochet du chômage à PSA par rupture d’approvisionnement d’une seule et unique pièce électronique !
Enfin, les monopoles français, bien « de chez nous », Renault, EDF, France-télécom, Véolia, Saint-Gobain, Areva, Total, etc, sont largement implantés sur toute la planète pour préserver leur compétitivité.

 

Deux logiques, deux conceptions de l’intérêt ouvrier s’opposent :
D’un côté, les mesures citées plus haut, qui nous enchaînent à la logique de nos exploiteurs, celle du marché, de la concurrence, car elles se placent du point de vue de « l’économie en général » en oubliant son caractère de classe qui est aussi bien celui qui dirige les entreprises que la nation.Ce sont les prolétaires qui servent de chair à canon dans la guerre économique mondiale et qui paient par la misère, le chômage, la précarité, les gains de productivité et profits que les capitalistes leur arrachent, sans souci de nationalité ; les sans-papiers, ça rapporte !
De l’autre, les combats et résistances engagés du point de vue de l’intérêt ouvrier, sans se soucier du capital : les camarades de Continental, de Goodyear à Amiens, les 8 semaines de grève des Montupet…
Pourtant, chaque jour nous mesurons mieux que le syndicalisme, même le plus radical, ne suffira pas à venir à bout de ce système d’exploitation. Refuser de n’être qu’une « ressource humaine » à côté des ressources naturelles, énergétiques, et autres, nous battre pour un monde qui rejette l’appropriation privée de notre force de travail par les exploiteurs capitalistes, cela exige de nous organiser, de constituer notre parti, de poser la question du pouvoir.

 

Jean-Claude

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