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Massacre de Srebrenica : Occident complice !

Partisan N°115 – Décembre 1996 [projet d’article non publié]

Le 11 juillet 1995, la ville martyre de Srebrenica tombait aux mains des milices tchetniks (fascistes serbes). Les cartes de Dayton qui devaient consacrer la partition ethnique de la Bosnie étaient déjà prêtes, mais l’enclave de Srebrenica gênait et compliquait ce découpage.

 

Les troupes de l’ONU étaient présentes en Bosnie soi-disant pour défendre la population sans défense. Le 8 mars 1993, une première offensive tchetnik sur la ville est arrêtée, mais la population est désarmée, et Srebrenica devient « zone de sécurité ». Une résolution du Conseil de Sécurité (N°836 du 4 juin 1993) accorde le droit aux Nations Unies de répondre par la violence en cas d’attaque.
La ville est habitée à l’époque par 42 000 habitants, y compris les réfugiés des villages alentour. Le ravitaillement est difficile, les camions doivent traverser les zones tenues par les Tchetniks. Sont également présents sur les lieux 400 soldats de l’ONU.
Le 26 mai 1995, nouvelle offensive sous l’autorité de Mladic : les soldats de l’ONU sont faits prisonniers en représailles suite aux attaques aériennes sur un dépôt de munitions. Pendant une semaine, on verra à la télévision des images des soldats de l’ONU (dont de nombreux français) attachés aux poteaux avec des menottes, aux abords immédiats des casernes, pylônes ou ponts qui auraient pu être des cibles de l’aviation. A la télé, on entend des paroles martiales, comme quoi on ne se laissera pas faire.
Nous n’avons pas pleuré sur le sort de ces mercenaires au service des grandes puissances qui n’ont évidemment rien d’« otages » comme la propagande occidentale voudrait nous le faire croire. Mais il n’est pas sans intérêt de regarder la suite des événements.

L’abandon au massacre, un choix délibéré

Il faut lire le journal Hollandais « NCR Handelsblad du 19 mai dernier pour que preuves à l’appui les responsabilités des nations Unies soient prouvées. On y apprend que le commandant français des Nations Unies, le général Janvier, a négocié la libération des soldats prisonniers en échange de la garantie d’une absence de riposte lors des attaques tchetniks.
Des négociations secrètes ont lieu sur ordre de Chirac, qui annonce le 13 juin 1995 que « les otages seront bientôt libérés », ce qui arrive effectivement.
Le 6 juillet, l’enclave de Srebrenica commence à être attaquée. Désarmés par les Nations Unies deux ans auparavant, les défenseurs bosniaques résistent comme ils peuvent, sans aucune aide ni des Nations Unies, ni même du gouvernement Izetbegovic d’accord avec le plan de partition à venir.
Le 16 juillet, c’est fini, l’enclave tombe. Les massacres peuvent se faire en masse, 8000 selon la Croix Rouge, 11 000 selon les Bosniaques. On verra néanmoins à la télé le commandant néerlandais du contingent local de l’ONU trinquer joyeusement avec Mladic en se félicitant de cette chute militaire « en douceur » et dans « le respect des populations civiles ». Après un calvaire atroce, les survivants arrivent à Tuzla où ils sont parqués dans des camps.

 

La zone est « purifiée ethniquement », Mladic et Karadzic sont prêts maintenant à signer les accords de Dayton.
La ville de Gorazde, dans la même situation que Srebrenica, échappera à ce sort grâce au courage de ses défenseurs qui ont toujours refusé d’être désarmés et se sont préparés au pire. Les premières révélations du massacre (qui ont eu lieu immédiatement, et pas seulement aujourd’hui, personne ne peut dire qu’il n’était pas au courant ! !) empêcheront également que se reproduise le massacre.

A quoi ont servi les soldats de l’ONU ?

Ces troupes ne servent qu’à faire respecter l’ordre des vainqueurs, ils sont complices de la barbarie, complices aussi les médias qui n’ont fait que relayer les messages des gouvernements, comme lors de la Guerre du Golfe.
Chirac en tête, tous les gouvernements ont montré ce que valaient leurs discours humanitaires et leurs soucis des populations, en Bosnie ou en Afrique. Ce qu’ils défendent, c’est leurs intérêts avant tout, c’est leurs zones d’influence, leur domination politique et économique.
Depuis le début, nous avons toujours dit que la présence des troupes de l’ONU se servait qu’à imposer la partition ethnique. Nous nous sommes toujours opposés à la présence des Casques Bleus, et souvent nous étions très à contre-courant ! Et c’est pour la même raison que nous étions favorables à la levée de tous les embargos et blocus (y compris des armes, y compris à l’égard de la Serbie) qui ne sont que des moyens de pression au service d’une politique bien déterminée, que nous combattons !

 

A l’époque, beaucoup pensaient que les Nations Unies avaient un rôle positif pour protéger les populations. On en a vu le résultat à Srebrenica : faire le tri entre les hommes et les femmes, achever la partition sur des critères racistes.
Certains demandent aux Nations Unies de poursuivre les criminels de guerre... Comment serait-ce possible ! Il faudrait alors y inclure les complices occidentaux, les Ashahi, général Janvier, Chirac et autres, pour les juger comme tels ?

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