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FEMMES EN EUROPE, femmes en capitalisme

Depuis les accords de Lisbonne, l’objectif des pays européens serait de parvenir à un taux d’activité des femmes de 60%. Mais voyons plus en détails…
Mais si, mais si, l’Europe pense à nous les Femmes : Toujours en termes bien traditionnels, cependant, puisqu’il s’agit encore une fois de « concilier vie professionnelle et familiale ». A quand ce souci au masculin, si on parle d’égalité et d’intérêt de l’enfant ?

L’utilité économique du travail des femmes serait enfin reconnue ?
Oui, on s’aperçoit que ce travail « pallie aux difficultés de financement des systèmes de protection sociale en maintenant un ratio d’actifs face aux inactifs ».Merci pour la société. Il fallait être bête pour ne pas y penser : le travail des femmes limite leur pauvreté et celle de leurs enfants dans la mesure où les familles disposant d’une seule source de revenus (même non monoparentales) sont plus exposées au risque de pauvreté. On s’en serait douté, en période de blocage salarial et d’austérité, au moment où le capitalisme a, ces dernières années, détruit davantage d’emplois masculins (industrie) que féminins (services). Le capitalisme a besoin de nous faire trimer à fond, même pour des salaires de survie.

Alors on fait comment, quand on a un enfant de moins de trois ans ?
Les parents ont en principe, mais pas en réalité, le choix entre trois modes de garde : collective (crèche), privée (nourrice), informelle (famille). Mais en France, selon l’association « Pas de bébés à la consigne », le décalage entre l’offre et les besoins est tel qu’il n’existe que 49,9 places pour 100 enfants, et selon le département, cela varie de 9 à 80 places. La durée du congé maternel rémunéré est variable aussi selon les pays : les droits sociaux, mais aussi la vision du rôle des femmes, jouent.
Ainsi, on est heureux d’apprendre que les pays du Nord (Suède, Norvège…) privilégient le modèle du couple bi-actif soutenu par un financement d’Etat du mode de garde collectif.

La France se range parmi les pays où l’on considère encore que c’est l’homme le principal gagne-pain du couple, alors que le taux d’activité des mères d’enfant de moins de 3 ans est de 70% !. Le temps partiel des femmes y est donc favorisé, alors que nous savons bien que temps partiel rime avec salaire partiel, avec emploi au rabais et droits sociaux réduits (chômage, retraites).
Ne négligeons pas de regarder les conséquences de l’effondrement du système soviétique en Russie et dans les ex-pays de l’Est : un effondrement du financement des modes de garde collectifs compensé par un allongement de la durée du congé maternel. Comme quoi, la restauration du capitalisme ne rime pas avec féminisme.

Les normes sociales et culturelles que les classes dominantes nous enfoncent dans le crâne jouent leur rôle. Le bienfait de l’enfant à la maison jusqu’à un an est chanté comme un idéal, mais ne rêvons pas, les femmes qui adoptent cette solution, de gré ou de force, en sont pour leurs frais. Prendre un congé à rallonge après la naissance s’avère un piège : la durée de ce congé a un impact négatif sur les chances de retour de la mère à l’emploi. Alors qu’au contraire l’accès à un mode de garde collectif atténue la pénalisation sociale que continue à constituer la maternité.

Alors ? Pas d’illusions, pas d’hésitations ! Nous n’aurons que ce que nous arracherons !
- Refusons les plans d’austérité comme seul horizon d’avenir !
- Refusons les temps partiels imposés !
- Avec les associations comme « Pas de bébés à la consigne », luttons pour davantage de places en mode de garde collectif, sans négliger la qualité de formation du personnel et en exigeant des taux d’encadrement revus à la hausse.
- En mixité, hommes et femmes, défendons notre emploi ! Réduction du temps de travail !

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