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La Snecma condamnée pour discrimination sexuelle

Partisan N°236 - Mars 2010

Le motoriste aéronautique Snecma (groupe Safran) a été condamné par le Conseil des Prud’hommes de Nanterre pour discrimination sexuelle, "en termes de carrière et de salaire", envers huit ouvrières d’une usine de Gennevilliers (92). Le groupe est condamné à verser entre 8.000 et 60.000 euros à chacune des salariées, pour une somme totale de 288.000 euros.
La décision intervient alors que des négociations sont en cours depuis décembre, à la demande du gouvernement, entre les syndicats et le patronat sur les moyens de parvenir à davantage d’égalité hommes-femmes dans les entreprises. En 2006, dans les entreprises de plus de 10 salariés, la rémunération brute moyenne des femmes restait inférieure de 27% à celle des hommes en moyenne, selon un rapport de l’Inspection générale des affaires sociales (Igas).
Les huit femmes, âgées de 47 à 66 ans et soutenues par la CGT, étaient entrées à l’usine entre 1972 et 1984, la plupart comme ouvrières spécialisées. Elles avaient saisi les Prud’hommes en 2005, certaines d’entre elles se plaignant d’avoir vu leur situation stagner pendant des années. Dans chacun des cas, le conseil des Prud’hommes estime que la salariée "apporte des éléments de fait permettant de constater à son encontre une discrimination en termes de carrière et de salaire sur le critère du sexe". La Snecma n’opposant "pas d’éléments objectifs et pertinents circonstanciés (...) la discrimination alléguée est de ce fait juridiquement démontrée", lit-on également. Le conseil des prud’hommes a en revanche débouté les salariées, dont la majorité fait encore partie des effectifs, d’une demande de revalorisation du coefficient hiérarchique.
"Huit sur huit ! C’est une grande victoire ! », a réagi au tribunal Manuel Sanchez, secrétaire du syndicat CGT à l’usine de Gennevilliers, qui emploie quelque 1.500 salariés. "Ca va obliger la Snecma à prendre en compte nos revendications", a-t-il ajouté. L’avocate des salariées, Me Evelyn Bledniak, a souligné pour sa part une "décision juridiquement forte" pour "ces femmes ouvrières dans un milieu d’hommes".
Le travail des femmes et les conditions de travail sont pour les marxistes une raison supplémentaire pour exiger un changement complet de société. Seul le socialisme, la disparition des classes et l’appropriation collective des moyens de production par les travailleurs pourront créer les conditions matérielles de l’égalité économique et sociale entre les femmes et les hommes. En ce sens, ce jugement est une grande victoire.

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