Vous êtes dans la rubrique > Archives > « Mariage pour tous » : de l’égalité à la révolution !

« Mariage pour tous » : de l’égalité à la révolution !

Depuis plusieurs mois, le « mariage pour tous » est la cible des réactionnaires de tous poils (les « représentants » religieux, la droite et l’extrême droite, etc.). Des dizaine de milliers de personnes en défense de « la famille », le retour de la psychiatrisation du débat avec des « bons experts et bons médecins » sur chaque plateau TV, etc.
En face, la riposte s’est organisée lentement, d’abord en réaction puis en défense du mariage et de l’adoption. Des manifestations ont eu lieu un peu partout en France pour défendre l’égalité des droits entre hétéros et LGBT (Lesbienne/Gay/Bi/Trans). Et fait notable, nous étions là, les LGBT, en force dans ces manifs. Et en dehors des traditionnelles Marche des Fiertés, qui riment plus avec techno que lutte, cela faisait bien longtemps !

Une réforme qui vient de loin

Évidemment, le Parti Socialiste était à la manœuvre dans ces manifestations pour se présenter comme le grand défenseur de la cause LGBT. Mais de qui se moque t’on ? Si le « mariage pour tous » est devenue la proposition 31 du programme de François Hollande ce n’est pas par bonté d’âme. D’abord, soyons clair, c’est le fruit d’une lutte acharnée des LGBT depuis de nombreuses années pour conquérir l’égalité. Et cette réforme n’est que le fruit d’un rapport de forces à un moment donné. Sans oublier qu’elle ne « coûte » rien et que par les temps qui court (de licenciements, d’austérités etc.) ça ne mange pas de pain d’engager des réformes, dites sociétales, pour donner l’impression que l’on est pas le représentant de la bourgeoisie et de ses intérêts.
A Voie Prolétarienne, si nous avons participé à ces manifestations, ce n’est pas en défense du gouvernement, mais bien pour exiger l’égalité totale et combattre l’homophobie sous tous ces aspects. Car on ne serait oublier, qu’en dehors du mariage et de l’adoption, il reste de nombreuses batailles à mener : contre l’épidémie du SIDA, pour l’accès au don du sang pour les hommes homosexuels, contre l’inégalité salariale du fait de l’orientation sexuelle (voir Partisan n°245), contre la psychiatrisation des transexuelLEs ou encore contre les violences envers les LGBT.

Contre les illusions réformistes et « queer »*, construire le camp révolutionnaire !

Dans ces manifestations, rares étaient ceux qui remettaient à la fois en cause l’homophobie de la société et la société elle même.
D’un côté, tous les réformistes défendaient le projet (Front de Gauche) alors que les centristes (comprendre « mi réformiste/mi révolutionnaire ») exigeaient des améliorations du projet (comme le NPA) mais sans jamais remettre en question le capitalisme en tant que tel. De l’autre, tous les « queers » (DurEs à Queer, Panthères Roses etc.) mettaient en avant la « déconstruction » individuelle comme le fin du fin de la libération homosexuelle en étant adepte de la provocation stérile et isolationniste (avec des slogans du type « un hétéro une balle, une famille une rafale »).
Pour notre part, nous avons mis en avant le lien qu’il y avait entre les deux aspects : le combat contre l’homophobie et le combat pour la révolution. Car c’est le capitalisme qui utilise l’homophobie pour diviser le prolétariat, maintenir et renforcer la « famille » comme institution rétrograde et bourgeoise. Et si l’on veut réellement conquérir l’égalité totale et pas seulement devant la loi, il faudra construire une nouvelle société : dirigée par et pour le prolétariat, hommes ou femmes, hétéros ou LGBT, français ou immigrés.

 

Militant VP

 

*Queer : mouvement LGBT dit « radical » qui pose la question de la lutte contre les LGBTphobies que d’une manière individuelle sans mettre en avant les différences de classe ni même le système politique dans lequel on vit.

« Aux ouvrières », article de Lénine

 

Le pouvoir des soviets, le premier et le seul au monde, a, en tant que pouvoir des travailleurs, aboli tous les privilèges qui, liés à la propriété, sont maintenus au profit de l’homme, dans le droit familial, par les républiques bourgeoises les plus démocratiques. Où il y a des propriétaires fonciers, des capitalistes et des commerçants, il ne peut y avoir d’égalité entre l’homme et la femme, même devant la loi. Où il n’y a pas de propriétaires fonciers, de capitalistes et de commerçants, où le pouvoir des travailleurs édifie sans ces exploiteurs la vie nouvelle, il y a égalité de l’homme et de la femme devant la loi.
Mais c’est insuffisant. L’égalité devant la loi n’est pas encore l’égalité dans la vie.
Nous entendons que l’ouvrière conquière non seulement devant la loi, mais encore dans la vie, l’égalité avec l’ouvrier.
(paru dans la Pravda numéro 40, 22/02/1920, extraits)

Soutenir par un don