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Les indignés et le mouvement ouvrier

Parttisan N°264 - Avril 2013

Il y a 2 ans, le mouvement des Indignés, empruntant leur nom à Stéphane Hesssel, faisait suite aux révoltes des pays arabes. Les mobilisations sont parties de Madrid et Barcelone, Athènes, vers les USA. Ces mouvements sont une critique profonde de la démocratie bourgeoise. Voici de courts extraits d’un livre « Planeta Indignado. Ocupando el futuro », de Esther Vivas et Josep Maria Antennas ( traduction du site Tlaxcala).

 

Quelle est l’influence d’Internet dans les protestations ?

 

On ne peut comprendre aujourd’hui la mobilisation sociale actuelle sans tenir compte du rôle des réseaux, mais il faut autant prendre en compte le fait que, pour qu’il y ait un impact social et politique, il est nécessaire d’aller beaucoup loin qu’internet. Nous avons clairement vu cela dans les protestations en Égypte : les blogueurs et les réseaux sociaux ont joué un rôle très important, mais l’élément clé ce fut quand les travailleurs des secteurs stratégiques comme le Canal de Suez sont entrés en grève...

 

Quelles sont les difficultés pour canaliser la protestation vers les lieux de travail ?

 

C’est là l’une des grandes faiblesses de la période. La montée du chômage de masse, la précarisation du marché du travail et les changements dans la forme où sont coordonnées les entreprises (processus d’externalisation, de sous-traitance, etc.) ont provoqué, ces dernières années, un affaiblissement important du pouvoir des travailleurs et des syndicats et les travailleurs ont sans cesse moins de capacité de négociation et de mobilisation.
La grande contradiction actuelle est qu’en tant que citoyens, il existe une grande capacité de lutte dans la rue, mais en tant que travailleurs, c’est très faible. Nous avons peut-être perdu la peur comme citoyens, mais comme travailleurs c’est la peur et la résignation qui prédominent encore.
Or, pour provoquer une crise politique capable d’ébranler tout l’édifice, il est vital que le capital perde le contrôle dans les lieux de travail. Et nous en sommes encore loin.

 

Le projet anticapitaliste

 

Le système actuel n’a pas de solution, un changement complet est nécessaire pour passer d’un système qui repose sur la propriété privée et la richesse vers un autre qui repose sur les biens communs ; pour passer d’un système qui se base sur la concurrence et l’égoïsme à un autre qui se base sur la défense du collectif et sur la solidarité. Le système actuel va dans un sens et l’anticapitalisme dit : allons vers l’autre sens.

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