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Positions politiques et éléments de réflexion pour le syndicalisme de classe !

Cette brochure est le fruit d’un travail commun entre la cellule de Lyon de Voie Prolétarienne et la JCML 69, à l’occasion du 49ème congrès de la CGT.
Elle représente une réflexion communiste sur le syndicalisme, mais elle est encore à enrichir.

Introduction

En période de crise, encore plus que d’habitude, les capitalistes et leurs gouvernements attaquent de façon violente la classe ouvrière et les salariés. Devant les conséquences économiques et sociales (chômages, fermetures de boites, licenciements massifs, baisse des salaires, conditions de travail et de vie dégradées…) nous sommes nombreux à nous demander jusqu’à quand cela va-t-il durer.

 

Et cette crise nous n’en sommes qu’au début :

 

Si la crise financière semble être à l’origine de la crise elle n’en n’est qu’un symptôme. La richesse réelle est donnée par le travail des hommes. C’est dans la difficulté du capital à se valoriser dans la production de marchandises que réside la crise financière. L’imbrication entre le capitalisme industriel et les financiers forme le capital financier (40% des entreprises française du CAC 40 sont financés par des fonds de pension américain). Les finances et l’industrie « réelle » ne sont pas séparées mais étroitement liées. Le crédit n’est qu’une anticipation de production (immobilière ou machines). Le volume annuel des transactions financières est donc bien plus important que celui des échanges commerciaux sur les biens et les services (environ plus de 10 fois). Ce n’est pas le développement de la spéculation qui freine l’investissement mais le contraire. C’est parce que les occasions d’investir les profits dans des activités rentables du fait de la baisse du taux de profit sont limités que la spéculation se développe. L’argent paraît produire de l’argent hors de tout cycle productif alors que la crise financière est l’ajustement brutal de la masse monétaire énorme et la masse réelle des richesses qui sera crée.

 

La crise actuelle est une crise du système capitaliste dans sa globalité et pour en sortir vraiment il faut sortir de ce mode de fonctionnement capitaliste de l’économie, sinon le système se réadaptera pour un moment pour récréer des crises dans quelques temps qui ne se résoudront que par des destructions massives de machines, de capitaux et des guerres partielles ou générales.

 

Cette situation engendrée par la crise a pour conséquence une misère de plus en plus accrue pour tous les ouvriers de France et du monde. Nous en voyons déjà de multiples formes et cela ne va que continuer et même s’accroître avec son cortège de licenciements, de baisses des salaires, de personnes sans logements, de personnes qui fuient leur pays et viennent agrandir la masse des prolétaires dans nos pays et de nombreuses autres manifestations de dégradations de conditions de vie pour tous les exploités .

 

Des résistances, des réactions saines de la part des travailleurs devant cela surgissent partout en France, et ailleurs. L’actualité a été marquée notamment par une résurgence de formes radicales d’actions, comme la séquestration de dirigeants d’entreprises qui licencient, ou bien le saccage de lieu de pouvoirs (comme la bourse, par les travailleurs de l’automobile, ou la sous-préfecture de Compiègne par les salariés de Continental, etc.)

 

Nous saluons ce courage et cette détermination à lutter contre les patrons, car la lutte de classe est la seule voie pour défendre ses intérêts de classe.

 

Dans la lutte contre les patrons, les travailleurs ont, à travers l’histoire forgée des outils : les syndicats. C’est la volonté de lutter collectivement contre les patrons en s’unissant sur la base de ses intérêts, pour être plus forts, et contrecarrer le pouvoir surpuissant des capitalistes.
Le syndicalisme a donc une utilité indéniable pour le prolétariat, c’est son outil de défense de base.

 

Mais le syndicalisme a une double nature :
- inlassablement le syndicaliste de classe mène un travail pour unir les travailleurs sur leur intérêt de classe, dépassant toute les divisions qui peuvent exister sur place et dont jouent les patrons pour mieux régner. Le syndicalisme a donc une fonction unifiante : c’est se rassembler pour lutter ensemble car l’intérêt de classe prime.
- Mais dans cette lutte ouvriers/patrons le syndicalisme ne peut s’écarter des limites de la société actuelle. Par là même, le syndicat se limite à cette lutte et au niveau de conscience général de ses membres. Lutter contre l’exploitation ne suffit pas en soi à poser la question du pouvoir, et encore moins à y répondre.

 

L’État bourgeois, au service des capitalistes, intègre les syndicats par de nombreux liens : par les négociations, par le financement public, par des places dans des organismes de gestion et des structures liées à l’État, par les conseils d’administrations, par des comités d’entreprises, etc. Ces liens servent à l’État et aux capitalistes à contrôler, à garder une main sur le syndicat. De cette façon, dans tout syndicat, existe une tendance à passer d’un outil prolétarien à un outil bourgeois s’intégrant à l’appareil d’État.

 

De l’incompréhension de cette double nature découlent deux déviations : la déviation « ultragauche » qui ne voit que la deuxième nature ; et la déviation économiste (réformiste ou anarcho-syndicaliste) qui elle ne voit que la première. En tant que communistes, nous pensons qu’il faut favoriser la première et lutter contre la seconde et que cela ne peut se faire que politiquement, grâce à une organisation politique séparée du syndicat. Le but de cette brochure est d’en donner quelques arguments et pistes de réflexion, pour nourrir le débat des syndicalistes de classe, particulièrement à l’occasion du congrès de la CGT.

 

Pour nous marxistes-léninistes, il est crucial qu’existent des organisations syndicales des travailleurs. On nous dira, « tout va bien alors, en France il y en a ! ». Oui, il existe en France un nombre important d’organisations syndicales, la CGT étant la première d’entre elles. Seulement, celles-ci ne servent pas les intérêts d’ensemble du prolétariat. La question du syndicalisme de classe est donc posée.

 

A l’occasion du 49ème congrès de la CGT, voyons quelles sont les orientations du principal syndicat en France.

 

Brochure sur le syndicalisme

 

Sommaire
- La CGT au 49ème Congrès
- Remettre en cause le capitalisme
- Sortir du point de vue économiste
- Le prolétariat doit regagner son indépendance politique
- A quoi les collectifs de classe des travailleurs correspondent-ils ?
- Il faut une direction, il faut un Parti

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