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France, retours sur une campagne (électorale)

Lu dans « Echanges » N°141 – Eté 2012 (extraits)

La Forge N°528 (avril 2012) : l’organe du PCOF, qui s’est rallié au Front De Gauche (FDG) derrière (…) Jean Luc Mélenchon, l’homme de l’insurrection du bulletin de vote, titre : « La dynamique du FDG fait peur au patronat et à la réaction. »
Que peut devenir cette dynamique quand le camarade Mélenchon a son pote Hollande sur le trône de la république ? Par expérience nous savons que la FDG n’a joué qu’un rôle de rabatteur pour le vote Hollande, tout au plus servira-t-il à combattre le FN en se transformant en front antipopuliste ou antifasciste.

 

L’URCF, organisation nostalgique du stalinisme, soutien du régime de Corée du Nord, s’attaque de front à Mélenchon contrairement au PCOF, dans un article du N°109 (avril 2012) de son journal Intervention Communiste. « Mélenchon et le rêve général du livre rouge ». En dehors du fait que Mélenchon ne rêve pas mais fait rêver, l’auteur de l’article ne se fait pas d’illusions sur le bonhomme et son rôle. Un autre article plus fouillé sous le titre « Le programme de Hollande, le capital en redemande » - démonte assez bien celui-ci comme une alternance démocratique droite-gauche (un gouvernement de gauche étant plus apte à faire passer la rigueur). « Hollande reconnait et s’appuie sur la dette pour faire payer les travailleurs ; seule diffère entre eux la manière de faire. »

 

A noter dans Partisan n° 255 (avril 2012), de l’organisation maoïste Voie prolétarienne, qui participe au site Où va la CGT, l’article « C’est un potentiel de libération immense qui provoque la crise du capitalisme ». L’auteur y remet les pendules à I’ heure sur plusieurs points :

 

« Les RÉFORMISTES du Front de Gauche nous trompent en opposant le bon capitalisme industriel au mauvais capitalisme financier.. » En effet cette opposition est une reprise de Saint-Simon. L’auteur poursuit : « ...augmenter les salaires pour relancer l’économie et l’emploi. Si on se trompe sur la maladie, on se trompe sur le remède. Il n’y a pas crise parce que les capitalistes spéculent plutôt que de produire des biens et des services. Il y a spéculation parce que les "bons capitalistes" ne peuvent plus produire des biens et des services à des conditions de taux de profit satisfaisantes en nous exploitant. » Nous compléterons en disant qu’il ne s’agit là que de la stupide théorie de la sous- consommation en son temps dénoncée par K. Marx : « C’est pure tautologie que de dire : les crises proviennent de ce que la consommation solvable ou les consommateurs capables de payer font défaut. Le système capitaliste ne connaît d’autres modes de consommation que payants, à l’exception de ceux de l’indigent ou du " filou". Dire que des marchandises sont invendables ne signifie rien d’autre que : il ne s’est pas trouvé pour elles d’acheteurs capables de payer, donc de consommateurs (que les marchandises soient achetées en dernière analyse pour la consommation productive ou individuelle). » (Le Capital, Livre II, Editions de Moscou p. 298).
Partisan poursuit : « La crise, ce n’est pas la conséquence de la baisse du PROFIT, mais de son TAUX. Le capitalisme développe sans cesse la productivité du travail en remplaçant des travailleurs par des machines ; cela, c’est notre expérience quotidienne. Mais c’est des ouvriers qu’il tire la plus-value, le profit qui lui permet d’accroître le capital. Avec la hausse de la productivité du travail, le nombre de travailleurs diminue, de même que la valeur des biens produits. En France, entre 1950 et 2007, la productivité du travail a été augmentée de telle façon que pour produire la même quantité de biens ou de services, le nombre de travailleurs nécessaire a été divisé par 13 dans l’agriculture, par plus de 7 dans l’industrie. »

 

Effectivement, la crise engendre (concurrence oblige) plus de concentration et centralisation du capital, ce qui veut dire surexploitation des uns jusqu’au suicide et précarisation, misère, chômage... pour les autres. La fin des réformes sociales dans les pays de l’OCDE n’est plus à démontrer, retraite, santé, salaire et acquis sont chaque jour remis en cause. Plus le temps passe et plus les prolétaires devront faire le triste bilan qu’il n’y plus rien à revendiquer, le capital se trouve dans cette situation déjà mentionné dans le Manifeste communiste et caractéristique des crises : « Elle ne peut plus régner (la bourgeoisie NDLR) parce qu’elle est incapable d’assurer l’existence de son esclave dans le cadre de son esclavage, parce qu’elle est obligée de le laisser déchoir au point de devoir le nourrir au lieu de se faire nourrir par lui. La société ne peut plus vivre sous sa domination, ce qui revient à dire que l’existence de la bourgeoisie n’est plus compatible avec celle de la société. » (…)

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