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Sans-papiers : repartir de l’avant face au gouvernement Hollande

Partisan N°267 - été 2013

Le 21 mai dernier, une dizaine de collectifs de sans-papiers de la France entière se sont réunis à Paris et ont fondé l’Union nationale des sans-papiers (UNSP). Reste à lui donner une stratégie et une structuration solide.

Le regroupement des sans-papiers combatifs

La base d’unité politique de l’UNSP est claire et nette : la régularisation de tous les sans-papiers. C’est le mot d’ordre historique des collectifs de sans-papiers et le seul mot d’ordre juste. L’UNSP a également repris la revendication du droit du vote des étrangers. Tout mot d’ordre qui élargit l’horizon politique est un pas positif. L’UNSP aurait même la légitimité pour prendre position sur la guerre française au Mali : beaucoup de sans-papiers sont originaires de ce pays et cela permettrait de faire le lien entre la domination impérialiste sur l’Afrique et le sort des sans-papiers… En tout cas, L’UNSP est aujourd’hui le regroupement de la fraction la plus combative du mouvement des sans-papiers, et cette initiative doit donc être soutenue.

La nécessité de l’organisation autonome

Si les camarades sans-papiers avaient pu trouver leur place dans les syndicats, l’UNSP n’aurait peut-être pas de raison d’être. L’unité de la classe ouvrière exigerait que les travailleurs sans-papiers trouvent toute leur place dans les syndicats. Mais aujourd’hui, ça n’est pas possible tant qu’il n’y aura pas dans les syndicats une opposition déterminée au chauvinisme. La CGT a mené les grèves de travailleurs sans-papiers de ces dernières années de manière opportuniste et bureaucratique, avec des résultats catastrophiques. L’intérêt de leur lutte a commandé aux sans-papiers de construire leurs organisations autonomes, les collectifs, car ils ne pouvaient compter sur les syndicats.
Mais l’UNSP ne doit pas être juste une réédition de l’ancienne coordination nationale, qui n’avait pas réussi à se construire comme l’organisation centrale des sans-papiers et était resté une structure assez lâche.

Une nouvelle période s’ouvre

Les collectifs ont épuisé ce qu’ils pouvaient tirer de la circulaire Valls, c’est-à-dire pas grand-chose (voir Partisan n°261 et 262). La constitution des dossiers de régularisation de ceux qui pouvaient l’être a pris beaucoup d’énergie ces derniers mois. En plus des quelques illusions placées dans l’alternance gouvernementale, cela explique les flottements de ces derniers mois au sien du mouvemen. Les camarades sans-papiers et leurs soutiens se rendent désormais pleinement compte que sous Hollande, ce sera définitivement la même chose que sous Sarkozy. Il faut en tirer les conséquences : pas d’autre choix que de repartir à l’offensive, de se préparer à un mouvement dur et massif, à de nouvelles grèves et de nouvelles occupations. L’UNSP doit être l’outil des sans-papiers pour cela, mais il faut d’abord qu’ils la construisent comme leur quartier général, unifiée dans sa ligne politique et sa pratique, et pleinement démocratique.

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