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Sortons des buzz, scoops et faits divers ! Que la politique communiste unifie toutes nos luttes !
Editorial de Partisan n°271 - février 2014
« Les faits divers font diversion », disait le sociologue Pierre Bourdieu. « Les prestidigitateurs ont un principe élémentaire qui consiste à attirer l’attention sur autre chose que ce qu’ils font ». La bourgeoisie, en tant que classe exploiteuse, essaie de jouer au mieux ce rôle de manipulation des masses.
Les prestidigitateurs
Les exemples ne manquent pas, et bien plus largement que dans le domaine dont parlait alors Bourdieu, les médias. Au boulot, c’est « notre entreprise », « nos clients », « la qualité de nos produits », etc, et « ce qu’ils font » en réalité, c’est du profit. La supercherie du « nous » éclate dans les conditions de travail, de salaires, et au premier plan de licenciements. En politique étrangère, nos prestidigitateurs agitent la libération des femmes (en Afghanistan), l’élimination des armes de destruction massive (en Irak, en Iran), les urgences humanitaires et le danger terroriste (en Afrique).
L’inversion de la courbe du chômage ? Faire croire que quelques milliers de chômeurs en moins sur plus de cinq millions, ça irait dans le bon sens. Le buzz des Bonnets rouges : où en est-on aujourd’hui ? Le gouvernement a reculé devant les patrons, même les petits ! L’interdiction du racisme de Dieudonné ? Comme si Valls, le PS, ou la République, avaient des « valeurs » qui primaient sur celles de la Bourse. Hollande a fait son « coming out social-democrate », tu parles d’un scoop ! Le PS a trahi les espoirs ouvriers depuis au moins 1982. L’année dernière, il a donné l’ANI au patronat et les milliards de cadeaux au patronat s’accélèrent.
Derrière leur cinéma, il y a la réalité. Derrière leur démocratie, c’est leur dictature. C’est une société qui marche sur la tête, au profit d’une classe privilégiée.
Comprendre, pour agir
Voir ce qu’il y a derrière, c’est comprendre. Et comprendre, c’est pouvoir agir. Pas si simple, pourtant. En tant que militants, on sait combien le fait divers, le buzz, la dernière nouvelle spectaculaire amuse, ou inquiète, et fait jaser. C’est d’autant plus vrai qu’avec la crise générale du capital, un « mauvais coup » bourgeois chasse l’autre, et l’instabilité est devenue générale, avec la difficulté pour tous et toutes, de construire nos vies, de se projeter dans « l’avenir ». Comprendre les conséquences de la crise mondiale, c’est voir que l’Europe et la France sont à la traîne de la « reprise » comme disent les économistes bourgeois. Dans la guerre économique, plutôt. C’est pour cela qu’Hollande « accélère » contre les travailleurs en France, et par une agressivité militaire décuplée en Afrique.
Comprendre les leçons de nos échecs, c’est par exemple saluer le sursaut de révolte - séquestration et occupation - à Goodyear-Amiens, après des années de lutte, mais être lucides sur les illusions des victoires juridiques et des contreplans. C’est « mettre un coup de pied au cul » de Montebourg qui demande aux ouvriers licenciés de « mettre de l’eau dans leur vin ». Comprendre, c’est arrêter de tout remettre aux élections où les projets politiques se font et se défont au gré des négociations clientélistes pour des places, comme le Front de Gauche en est tristement l’exemple. Comprendre, c’est dépasser la « déprime » de beaucoup de travailleurs, de sans-papiers, qui avaient mis de « l’espoir sans illusion » dans l’arrivée d’un gouvernement « de gauche ».
Pour 2014, une vraie politique ouvrière !
Qui sait ce qu’est une vraie politique ouvrière ? Nous ne voyons que de la politique qui reste dans le cadre du capitalisme et qui ressemble effectivement à tours de passe-passe : je promets la lutte contre la finance, et je fais des dizaines de milliards de cadeaux au patronat. La politique, telle qu’on la voit, c’est le changement par les élections ; la défense de la France, de ses entreprises, de ses intérêts ; la confiance dans l’Etat pour brider les excès du capitalisme, améliorer la vie des travailleurs, voire interdire les licenciements. Sur ces points essentiels, la démocratie, la nation, l’Etat, ils sont tous d’accord, gauche, droite, Front national et Front de Gauche.
Sortir de cette politique bourgeoise pour faire vivre une politique ouvrière, c’est retrouver la voie prolétarienne vers le communisme : avec l’internationalisme, le renversement de la dictature bourgeoise. La voie prolétarienne ! Ce n’est pas pour demain, c’est maintenant !
Comme beaucoup de prolos, nous savons qu’une autre vie est possible dans une autre société. Nous avons la haine de classe et la volonté que ça change vraiment. Cette année, nous militerons pour que ce soit les prolétaires qui fassent le buzz, en nous mobilisant au quotidien et dans la rue, pas pour nous « faire entendre du gouvernement », mais pour imposer notre camp ! Si on ne veut pas que les luttes ouvrières soient rangées avec les faits divers, il nous faut un lieu pour nous organiser, pour faire entendre notre voix, et notre voie politique, un vrai parti communiste ! Pour que, surtout, cette lutte globale, politique et communiste, puisse transformer toutes nos luttes défensives en une lutte offensive et victorieuse.
L’OCML-VP t’invite à rejoindre ses interventions et initiatives, pour qu’en 2014 les prolétaires "accélèrent" vers le communisme !
