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Alsetex : des armes non létales, mais qui tuent...

Partisan N°277 - Octobre 2014

Située à Précigné, dans la Sarthe, créée en 1937 et longtemps surnommée "la poudrière", l’usine Alsetex est fournisseur officiel des flics, leur livrant lacrymos, grenades et munitions de flash-balls. Le 24 juin, une ouvrière de l’usine, Nathalie Desiles, en est morte. "Victime d’une explosion de grenade" (Ouest-France) dans l’enceinte de l’usine. "Explosion de produits pyrotechniques qu’elle manipulait seule dans un box aux parois blindées" (Nouvelles de Sablé). Une semaine après les obsèques, ses collègues enragent : "Si elle avait su que manipuler 4 kg de cette composition n’avait pas été étudié et donc mettait sa vie en jeu, comme beaucoup elle aurait a minima demandé de stopper et d’attendre l’étude de danger. Mais n’ayant pas ceci en connaissance, elle a fait confiance à la direction et à la sécurité, ce qui lui a couté la vie" (Ouest France). En mars 1959, une jeune ouvrière a aussi trouvé la mort dans une explosion dans cette même usine. Et en février 1964, l’explosion d’une quarantaine d’obus de 105, réformés de l’armée, a tué trois ouvriers.
Ses catalogues présentent des armes "à létalité réduite". "Prudent, le ministère de l’Intérieur ne parle plus d’armes non létales, mais de moyens de forces intermédiaires" (Mediapart). Autre euphémisme, l’usine Alsetex est présentée par la presse comme produisant "du matériel pyrotechnique civil et militaire". Des armes qui tuent pourtant, avant même d’être entre les mains des flics.
(d’après La Lettre à Lulu, « irrégulomadaire satirique » de Nantes, juillet 2014).

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